lundi 28 juillet 2008

Ces petites choses-Deborah MOGGACH

Je suis en retard pour l'écriture de cette critique mais j'ai des circonstances atténuantes: ce roman est arrivé chez mes parents, ma maman l'a lu puis me l'a envoyé sur mon île lointaine. Il lui a fallu deux semaines avant d'arriver à bon port; le temps de le lire et le 14 juillet, date fatidique, est dépassé. Heureusement, on est sympa au Livre de Poche et j'avais jusqu'au 1er aoûtpour publier mon avis.
J'explique pour les lecteurs non informés: le Livre de Poche proposait aux lecteurs-bloggeurs de leur envoyer Ces petites choses, avec pour condition de publier avant le 14 juillet une note de lecture sur ce roman.

Le thème est peu banal et plutôt attrayant: Ravi, médecin Indien installé en Angleterre ne supporte plus son goujat de beau-père qui vit chez lui.Il est vulgaire, sans gêne, obsédé sexuel, un vrai boulet. Le couple de Ravi connaît des tensions, et la présence de Norman n'arrange pas les choses. Grâce à l'idée géniale de son cousin Sonny, Ravi pourra se débarrasser de cet encombrant beau-père: il va créer une maison de retraite à Bangalore, en Inde! Cet "hôtel" va non seulement attirer Norman mais aussi d'autres Anglais en fin de vie, de toutes origines sociales.

Le lecteur, après avoir participé à l'élaboration du projet, suit les pensionnaires dans leur nouvelle vie, leur découverte d'un pays a priori familier mais tellement différent de ce qu'ils ont connu jusqu'alors. Une nouvelle vie qui délie les langues, exacerbe les tensions et favorise les revirements sentimentaux.

J'avoue, le début de cette histoire ne m'a pas transcendée. Un certain ennui, des personnages sans grand charisme ne me poussaient pas à poursuivre ma lecture. Pourtant, j'ai poursuivi, et j'ai bien fait. Petit à petit, les personnages se multiplient et prennent consistance, avec leurs bons et mauvais côtés. Ils sont nombreux, mais malgré tout, je ne m'y suis pas perdue. Deborah Moggach a également réussi à planter le décor, bien que la description de l'Inde et de l'hôtel reste sommaire.

Je m'attendais à de l'humour anglais un peu cynique, que j'adore; il n'en est (presque) rien. Cependant le ton général reste léger, avec une pointe de désillusion quant à notre société: que faire de nos personnes âgées dans des pays où le sens du devoir filial a de plus en plus tendance à disparaître?

Une bonne surprise donc que ce roman, dont j'ai lu 300 pages ce week-end. Certes, ce n'est pas de la grande littérature, le dénouement est assez prévisible mais je doute que Déborah Moggach avait la prétention d'écrire LE roman du siècle. J'aurais toutefois parfois aimé avoir plus de détails, notamment sur les réactions de Jean à l'annonce des évènements concernant son fils et son mari.
Dans l'ensemble, j'ai ressenti une vraie tendresse pour la plupart des pensionnaires, même les plus désagréables.

Un excellent roman comme lecture-détente, sur la plage, en vacances, entre deux lectures plus difficiles, qui met en scène des retraités en quête de reconnaissance et d'amour.
Un tout petit bémol du fait de la traduction parfois un peu lourde.

Comme je vous l'ai dit, ma maman l'a lu et aimé avant moi.

samedi 26 juillet 2008

La souris bleue-Kate ATKINSON

Autant vous prévenir de suite, ce billet sera court. En effet, j'ai lu ce roman il y a quelques semaines, je l'ai beaucoup aimé mais, j'avoue, il ne m'en reste pas grand chose. J'avais déjà lu Kate Atkinson, Dans les replis du temps, et avais détesté. Mon deuxième essai fut donc nettement plus concluant mais pas formidable.

L'histoire telle que je m'en souviens: dans les anées 60, une petite fille disparaît et n'est jamais retrouvée. 30 ans après, ses soeurs engagent un détective qui devra tenter de savoir ce qui s'est passé. Cette enquête s'avère difficile, d'autant qu'il est chargé de deux autres enquêtes non résolues.

Comme je vous le disais, ce roman m'a très agréablement surprise. J'ai apprécié le ton, grave qui devient subitement drôle et même sarcastique alors qu'a priori, le sujet est difficile. Cet humour m'a donc plu, d'autant que je n'avais pas le souvenir de cela dans "Les replis du temps". Le suspense n'est pas insoutenable mais l'enquête, et l'histoire en général sont bien menées et donnent envie au lecteur d'arriver rapidement aux dernières pages.
Mais, car il y a un mais, aussitôt lu, aussitôt oublié ou presque. N'empêche que je lirai désormais les autres romans de cette auteure sans aucune hésitation car l'essentiel est bien de passer un bon moment, même s'il n'en reste rapidement pas grand chose.

A déjà été lu par Jules,Solenn, Laurence...

mardi 22 juillet 2008

La dormeuse de Naples-Adrient GOETZ


La Dormeuse de Naples est un tableau qui a vraiment existé, peint par Ingres. Mais avec les évènements historiques qui se sont déroulés en Italie au moment où il a été exécuté, cette oeuvre a été perdue. Elle a inspiré Adrien Goetz qui a décidé d'en faire un roman. Celui-ci est divisé en 3 parties, dont les narrateurs sont différents: Ingres lui-même expliquant la genèse de ce tableau, Corot peintre contemporain fasciné par la Dormeuse et qui part à sa recherche; enfin, un peintre dont le nom n'est pas dévoilé mais qui est ami avec Géricault, un autre grand peintre.
Chacun est envoûté, par l'oeuvre, par la femme qui en est à l'origine et dont on ne sait rien mais qui est sujet à bien des supputations et fantasmes.

Je possède ce petit livre depuis plusieurs années et ce n'est que maintenant que je le lis; pourtant j'en avais lu beaucoup de bien. Quant à moi, et bien, sans être déçue par ce roman, je 'nai pas été transportée comme je m'y attendais, ni passionnée, alors que l'histoire de l'art, j'aime, je l'ai étudiée et j'aime, que dis-je, j'adore ce qu'a fait Ingres. Mais là, sans m'être ennnuyée, j'ai tourné les pages sans grande conviction, je n'ai pas voyagé en Italie comme les narrateurs.

Dommage pour moi, mais je crois que c'est en partie de ma faute. Le moment était mal choisi pour lire ce petit livre et je pense que je le relirai pour me faire un deuxième avis, car je l'avoue, je suis déçue de ne pas l'avoir apprécié à sa (j'espère) juste valeur.

samedi 19 juillet 2008

Figurec-Fabrice CARO


Un jeune homme un peu looser, en admiration devant son frère parfait et la copine de ce dernier occupe ses mornes journées en se rendant aux enterrements d'inconnus. Il devient un fin connaisseur en matière d'oraisons funèbres et s'aperçoit aussi qu'il n'est pas le seul à assister à ce genre de cérémonies. Il va ainsi faire la rencontre d'un homme dans la force de l'âge qui, comme lui, court les enterrements. Leur relation est assez étrange: à la fois amicale et tendue et va entraîner un chamboulement complet de la vision qu'il a de son monde.

C'est un roman à la fois très drôle, fin et jamais malsain ni glauque, avec une histoire menée tambour battant. Ce n'est pas vraiment un policier mais plutôt une sorte de Truman Show romanesque. J'ai adoré le narrateur mais aussi les autres personnages avec une mention spéciale pour le meilleur ami qui écume les brocantes pour acheter les 45 tours des chanteurs des années 80 (vous savez, Corinne Charby, Julies Piétri...). Je crois n'avoir trouvé que des qualités à ce livre, à part peut-être que j'aurais aimé le lire moins vite et le garder (car on me l'a prêté).

Premier roman, première réussite. Fabrice Caro vient du monde de la BD; je ne le connaissais pas car je n'y connais pas grand chose en BD mais il doit dire quelque chose aux connaisseurs. Il est donc passé à l'écriture romanesque et qu'il continue. Vite, vite un deuxième roman!

Dernière précision: cette histoire a été adaptée en BD, pour les amateurs.

mardi 15 juillet 2008

L'élégance du hérisson-Muriel BARBERY


Faut-il vraiment que je vous présente ce roman que tout le monde a lu?
En deux mots pour vous remettre en selle: d'un côté, une concierge d'un immeuble situé dans un beau quartier parisien autodidacte, qui aime la grande musique et les philosophes; de l'autre Paloma, une enfant surdouée résidant dans l'immeuble. Elles vont être amenées à se rencontrer et à se comprendre.

Autant vous le dire tout de suite: j'ai peiné et même failli abandonner à plusieurs reprises. Il m'a fallu arriver, péniblement, à la moitié du roman pour y trouver un interêt et même aimer.
La 1ère moitié est, pour moi, d'une prétention sans nom, avec un véritable étalage des connaissances de l'auteur qui en oublie ses personnages. Ce clivage ridicule et exagéré comprenant les gentils incultes pauvres contre les méchants nantis intellectuels m'est sorti par les yeux. J'ose espérer que, lorsqu'on est concierge dans la vraie vie, on peut s'instruire sans se cacher.

Et puis, intervient un nouveau personnage: le voisin japonais qui amène une bonne dose d'humanité et d'humilité dans ce roman, ce qui m'a permis, enfin, d'apprécier le roman et ses personnages qui se laissent aller à leurs sentiments même s'ils ont peur de les exprimer.

Sur les 350 pages, il y en a, selon moi, 175 de trop; dommage car franchement, la seconde partie m'a vraiment touchée et la fin, non pas bouleversée mais attristée car j'aurais aimé que l'aventure se poursuive.
Un avis mitigé donc, ce qui est rare je crois en ce qui concerne les bloggeurs.
Je ne mets pas de lien vers d'autres avis, il y en a trop!

jeudi 10 juillet 2008

Nina BERBEROVA

Voici un écrivain (j'ai du mal avec le terme "écrivaine") dont j'avais pas mal entendu parler sans jamais l'avoir lue. Et voilà qu'une copine d'internet m'a prêté 3romans de cette auteure russe.
J'ai donc découvert Nina Berberova avec Le laquais et la putain, ai poursuivi avec Le roseau révolté puis terminé par le roman le plus épais et qui, d'après la 4ème de couverture m'attirait le plus: Le livre du bonheur.

Une femme Russe qui ne rêve que de mener la grande vie à Paris. Elle se marie pensant qu'elle aura droit à l'existence rêvée. Raté...

La Guerre est déclarée, un couple est séparé de force, l'homme repart dans son pays pendant que la femme reste à Paris. Celle-ci n'oublie pas son amour malgré la distance et le temps qui passe et le retrouve, pas forcément dans les meilleures conditions.


Un jeune homme se suicide. Sa meilleure amie se souvient de leur enfance, des moments passés ensemble, de leur séparation forcée. Elle se repasse également le film de sa vie, pas franchement idyllique, et prend la décision d'être heureuse, coûte que coûte.

Ces trois romans sont de la même veine et on y retrouve les mêmes ingrédients: des femmes russes, indépendantes ou aspirant à le devenir, combattives, volontaires, habitant Paris après avoir vécu en Russie. Toutes ont des relations difficiles avec les hommes qui ne savent pas les aimer.
Le style Berberova est assez particulier, nostalgique, désuet mais pas trop (les romans lus datent des années 1930); incisif et poétique, il dit en peu de mots les sentiments des héroïnes.

Mon préféré est Le livre du bonheur, sans doute en partie parce qu'il est plus épais que les deux autres et donc, forcément plus fouillé. J'ai beaucoup aimé également la chute du Laquais et la putain, tandis que Le roseau révolté m'a davantage indifférée, sans doute car je n'ai pas vraiment compris ce qu'il se passait dans la tête de cette femme qui attend un homme qui ne vient pas.

Si mon chemin croise d'autres romans de Nina Berberova, il est quasi certain que je les relirai. Je suis notamment tentée par L'accompagnatrice, C'est moi qui souligne.

Ont déjà lu Nina Berberova: Papillon,Chatperlipopette, Kalistina et d'autres sûrement.

lundi 7 juillet 2008

Les chevaliers de l'escalier rond-Einar MAR GUDMUNSSON


Voici un roman surprenant, à la couverture plutôt horrible (enfin je trouve) mais là, pas question de s'y fier car la qualité est bien là.

Le narrateur, Johann est un petit garçon qui vit à Reykjavik, Islande. Sa vie de garçon turbulent va être bouleversée suite à un coup de marteau qu'il assène, comme ça, à un copain. Ce dernier, légèrement commotionné seulement, décide alors de le sanctionner: il n'invitera pas cette espèce de grosse brute à sa fête d'anniversaire.Or ça, Johann ne le tolère pas et sa vie ne va désormais tourner qu'autour de cette non-invitation.

Le sujet est original et apparemment plutôt insignifiant. Oui, sauf que, de fil en aiguille, le ton va s'aggraver et le lecteur s'imprègne de plus en plus du personnage. Certes, il m'est arrivé, jamais longtemps, de m'ennuyer un peu, me disant "oui, bon, j'ai compris, on ne veut pas de lui à l'anniversaire et ça le bouleverse". Mais l'auteur a réussi, à un moment, à passer à autre chose pour rendre ce roman attachant mais aussi bouleversant.

Une bonne surprise, une jolie découverte. J'aime ce genre de romans un peu OVNI.