mardi 30 juin 2009

Je vous promets de revenir, 1940-1945 le dernier combat de Léon Blum-Dominique MISSIKA



Toute jeune, Jeanne Reichenbach tombe amoureuse de Léon Blum, l'homme à l'origine du Front Populaire et des congés payés. Mais elle est trop jeune, ils ont plus de 20 ans de différence. Elle se marie une première fois, puis une deuxième; Léon Blum, de son côté, est marié également mais se retrouve veuf à la fin des années 30. Et puis, ils se retrouvent, au début de la Seconde guerre, ils sont libres tous les deux, et ils ne vont plus se quitter, malgré la détention de Léon Blum.
Car il est accusé par le gouvernement de Vichy d'avoir entraîné la France dans la guerre, pour de multiples raisons, toutes plus absurdes et de mauvaise foi les unes que les autres. Il connaîtra divers lieux de détention, en Auvergne, dans les Pyrénées, en Allemagne. Jeanne le suivra toujours, exigeant même aux autorités françaises et allemandes, d'être enfermée avec lui à Buchenwald, jusqu'à la fin de la guerre. Elle se suicide en 1982, après avoir détruit la majorité des documents et photos qu'elle possédait.

Ce livre est passionnant; il se lit comme un roman tout en respectant les faits historiques; normal me direz-vous, puisque Dominique Missika est historienne. Léon Blum fut un grand homme, accompagné à la fin de sa vie, dans les moments les plus difficiles, par une femme amoureuse et totalement hors du commun, qui a tout sacrifié pour lui.

Un grand merci à l'opération Babelio et aux maisons d'édition qui y participent, surtout quand on découvre d'excellents livres comme ce fut mon cas.

Je repars!

C'est pas tout ça mais j'ai des valises à faire: dans quelques heures, je serai dans l'avion, direction la métropole, avec arrêt de 24h à Los Angeles.

Alors à bientôt et bonnes vacances à ceux qui en prennent.

lundi 22 juin 2009

Ma vie dans la CIA, chronique de l'année 1973-Harry MATHEWS


Je n'avais jamais entendu parler d'Harry Mathews auparavant mais la lecture de ce livre m'a interpellée et m'a amenée à faire des recherches. Le plus important pour moi est qu'il a été marié à Nikki de Saint-Phalle et qu'il a beaucoup gravité dans le milieu artistique et littéraire des années 60-70.

Difficile d'y voir clair dans ce livre: est-ce un roman? Un document? Les deux sans doute. Le narrateur n'est autre que l'auteur de lui-même. En 1973, au repos et en manque d'inspiration, Harry Mathews devient mythomane: il se fait passer pour un espion de la CIA; plus exactement, il ne dément pas lorsqu'une rumeur grandit, comme quoi, il serait agent secret. Rapidement, il se laisse emporter et ne peut plus reculer, allant même jusqu'à vivre en agent de la CIA et se laisser dépasser par les évènements.

Ce roman-autobiographie est vraiment surprenant mais extrêmement intéressant, de par sa qualité littéraire et historique. En effet, Mathews ne manque pas de talent ni d'humour et le milieu dans lequel il évolue lui a permis de toucher à tout et de parler d'art, de politique, de la crise pétrolière...

Un excellent livre, érudit mais à la portée de tous, éclectique et hors catégorie.

mardi 9 juin 2009

Eloge du gaucher-Jean-Paul DUBOIS



J'avais plusieurs bonnes raisons de lire ce livre:
1. J'aime Jean-Paul Dubois;
2. Je suis gauchère et plutôt fière de l'être;
3. De temps en temps, j'apprécie de lire autre chose qu'un roman, en l'occurrence ici un essai avec un versant autobiographique non négligeable.

Ce petit livre m'a ramenée en enfance, remise face aux préjugés que les gens ont encore face aux gauchers; quoique j'y reste habituée, de par mon métier notamment.On me dit encore souvent "ah, vous êtes gauchère" ou j'entends encore régulièrement en parlant d'enfants: "il écrit mal mais il est gaucher", "il a du mal à apprendre et comme en plus il est gaucher!"; ou encore:"on/la maîtresse l'oblige à écrire de la main droite" et apparentés...J'en reste toujours pantoise et effarée par cette idée persistante selon laquelle les gauchers ne sont, malgré tout, pas totalement normaux. Or nous sommes normaux, dans un monde inadapté, construit pour les droitiers, mais nous, nous nous adaptons.
Bref, je m'emporte et dévie du sujet premier.

Je me suis donc retrouvée à maintes reprises dans ce recueil de situations parfois rocambolesques et gênantes que Jean-Paul Dubois a pu connaître; j'ai ri, parfois jaune mais j'ai ri. La plume de Dubois, si elle plaît, ravit toujours autant.
Un bon moment donc, même si je me rends compte que je devrais m'y replonger car, l'ayant lu il y a plusieurs mois, je me rends compte que les souvenirs sont flous (d'où la longue digression!).

mardi 2 juin 2009

Le monde à venir-Dara HORN



Benjamin Ziskind est un jeune homme très intelligent mais dont la vie part en vrille: sa femme l'a quitté, ses parents sont décédés,son métier est bien loin de ses capacités intellectuelles, il s'ennuye. Cerise sur le gâteau, sa soeur jumelle, elle, réussit tout. Sa vie va changer, un soir, dans une galerie d'art où il rencontre une jeune femme et surtout, où il admire une petite toile de Chagall, qu'il reconnaît: elle se trouvait dans la maison de son enfance. Il la vole et décide d'en savoir plus long: comment s'est-elle retrouvée dans cet endroit? Pourquoi n'appartient-elle plus à la famille?

S'ensuit diverses histoires dans l'histoire: en Russie au début du XXème siècle, dans un camp pour enfants où Chagall lui-même a enseigné, en Amérique en suivant Benjamin et sa soeur, ce tableau étant le lien continu.

Au final, un premier roman de qualité et de talent mais un peu long, avec, sur la fin, une dérive surnaturelle qui m'a chiffonnée, étant plutôt rationnelle dans mes lectures. Pourtant le reste me convenait parfaitement et j'aurais apprécié que toute la trame soit aussi engageante que le début et l'histoire du tableau.
A noter, en petit plus: la couverture, tableau de Chagall, que je trouve extrêmement jolie et délicate.

lundi 1 juin 2009

Hortense et Queenie-Andrea LEVY





Après la Seconde guerre mondiale, à Londres. Gilbert est un exilé jamaïcain qui loge chez Queenie, une jeune veuve. Quelque temps après, sa femme arrive à son tour de Jamaïque; elle s'appelle Hortense. Pour elle, s'installer à Londres est un rêve et elle est persuadée trouver facilement un poste d'institutrice, son métier. Mais quand on est Noire, immigrée, impossible de trouver du travail. Et la vie londonienne prend un goût amer: pas de travail et une chambre insalubre chez Queenie avec Gilbert, qu'elle connaît finalement à peine.

Un très joli roman, sur l'exil, Londres après la guerre, les relations entre hommes et femmes mais aussi entre femmes, les hasards de la vie.

L'a lu avant moi: Solenn,pour qui ce fut un coup de coeur.