lundi 12 mars 2012

Comment on meurt?-Emile ZOLA


Voici un tout petit livre qui parle de la mort, de la façon dont ou mourait au XIXème siècle, qui n'est pas si différente de nos jours.

Le comte de Verteuil va mourir.Il a épousé il y a plusieurs années une très belle femme, Mathilde. Pas d'amour entre eux, ils se supportent, voilà tout. Et quand il agonise, il ne bénéficie d'aucune marque de tendresse.Même la comtesse semble soulagée. Pendant l'enterrement, de nombreuses personnalités sont présentes puisque Monsieur de Verteuil était quelqu'un de très riche et très important au niveau politique et culturel. Et les langues (de vipère) se délient.

Madame Guérard va mourir.Veuve d'un magistrat, elle n'est pas dans le besoin et a consacré une bonne partie de sa vie et de son argent à combler les déficits financiers de ses trois fils. Pourtant elle est radine, et radine jusqu'à la mort. Alors, ses fils attendent son décès, patiemment mais avec avidité, malgré leur attachement à leur mère.

Adèle Rousseau va mourir. Elle a travaillé toute sa vie avec son mari pour pouvoir profiter de ses vieux jours grâce à ce pécule difficilement amassé. Mais elle va mourir sans toucher à sa petite fortune et sans son mari qui tient la boutique.

Charlot Morisseau va mourir. Les Morisseau sont une famille extrêmement pauvre, c'est d'ailleurs à cause de cela que leur fils se meurt. Les aides qu'ils ont demandées ne leur sont jamais parvenues et malgré un rude labeur, la famille ne parvient pas à manger à sa faim. Payer les médicaments pour Charlot leur devient impossible, alors ils vont le perdre, c'est comme ça.

Jean-Louis Lacour va mourir. Il a travaillé jusqu'aux derniers jours dans ses champs, aidé de ses trois enfants. Tous savent qu'ils vont bientôt perdre leur père et pourtant, ils continuent à travailler avec acharnement, jetant un coup d'oeil de temps en temps dans la chambre du paternel. Jean-Louis Lacour mourra seul et ses enfants retourneront travailler dès après les funérailles.

Emile Zola, en quelques pages, nous brosse un tableau édifiant de la vie au XIXème, chez les riches, chez les pauvres, à la ville, à la campagne. La plume est acérée, cynique, parfois compatissante; il dénonce les injustices qui sont partout, même face à la mort.
J'aime Zola, alors évidemment, j'ai savouré ces nouvelles, faciles à relire puisqu'en 30 minutes, le livre est terminé.

Une fois encore, merci à Babelio et son Opération Masse Critique.