jeudi 30 octobre 2008

On s'y fera-Zoyâ PIRZÂD


Arezou, la quarantaine, divorcée et patronne d'une agence immobilière héritée de son père, est coincée entre sa mère tyrannique et capricieuse et sa fille, guère plus agréable. Heureusement, son amie et collègue, Shirine est là pour tempérer. Rapidement, un homme va apparaître dans ce monde de femmes: Sohrad, prétendant d'Arezou. Il va attirer les curiosités, mais aussi être à l'origine de tensions lorsqu'Arezou annoncera à ses proches son intention de se remarier.

J'ai été très surprise à la lecture de ce roman; en effet, j'étais persuadée de lire une histoire forte, sur fond de guerre et de religion. Il n'en est rien, ou si peu: On s'y fera est le premier roman de chick-lit¤ iranien que je lis. Une fois l'effet de surprise passé, il y a deux solutions: adhérer au concept "lecture légère" ou abandonner parce qu'on est trop déçu, justement, par cette légèreté.
J'ai choisi la première option et ai passé un bon moment avec ces Iraniennes. Certes j'aurais apprécié avoir plus de détails concernant la vie quotidienne des femmes en Iran, ainsi que davantage de précision sur la capitale et ses quartiers; là, ils sont nommés mais jamais détaillés. Or quand on ne connaît pas l'Iran, il est difficile d'maginer où et comment vivent Arezou et sa famille.
J'aurais aimé également connaître le dénouement des relations entre Arezou et sa fille, connaître plus précisément l'impact du blog d'Ayeh sur sa mère. Bref, j'aurais préféré me sentir plus en Iran que ce que j'en ai ressenti, n'empêche que, c'était agréable.

¤Quand je parle de chick-lit, n'y voyez rien de péjoratif; pour moi, chick-lit est synonyme de lecture légère destinée à un lectorat féminin, pas forcément de littérature niaise.

Merci aux éditions du Livre de Poche pour cette découverte.
L'ont lu également: Sylire,Malice , Joelle, Clarabel, Saxaoul dont le lien vers son blogest dans les commentaires, et j'en oublie.

mardi 21 octobre 2008

Pensée magique-Augusteen BURROUGHS


De l'auteur, j'ai lu et aimé Courir avec des ciseaux et ai récemment vu l'adaptation cinéma que j'ai appréciée également; elle est d'ailleurs nettement moins trash que le livre.

Ici, on est toujours dans le domaine autobiographique mais cette fois, Augusten Burroughs évoque des tranches de vie, de l'enfance à l'âge adulte, sous forme de nouvelles. Les expériences sexuelles et les découvertes de drogues diverses passent vraiment au second plan et deviennent très anecdotiques. Augusten Burroughs est désormais un homme qui a envie de stabilité, à la recherche du grand amour, comme la plupart d'entre nous.
Il est sensible, pas toujours ancré dans réalité mais a mûri et semble s'être remis relativement bien de sa jeunesse chaotique.

Si vous n'avez pas aimé Courir avec des ciseaux, ce titre peut vous réconcilier avec Augusten Burroughs; si vous avez aimé Courir avec des ciseaux, vous prendrez grand plaisir à retrouver notre "héros malgré lui" rentré dans le rang. Même si Pensée magique peut plaire à tout type de lecteur, Burroughs n'a pas pour autant fait dans le consensuel.Il a su changer non pas de style, mais d'état d'esprit: souvent drôle, il pratique l'autodérision avec talent, n'excluant ni tendresse ni critique sociale.

lundi 20 octobre 2008

De Niro's game-Rawi HAGE


Beyrouth, années 80, c'est la guerre. Deux petites frappes rôdent dans les rues dévastées, volant pour vivre. Ils jouent aux caïds mais la guerre va les entraîner plus loin que la simple délinquance; en effet, l'un d'eux va s'engager dans la milice, tuant froidement s'il le faut, tandis que l'autre, va poursuivre son errance pour ensuite s'exiler.

C'est un roman, en partie autobiographique, d'après ce que j'ai compris. Il est parfois assez violent mais dans l'ensemble froid, où les bons sentiments n'ont pas leur place. Ca se comprend facilement, vu le sujet et je conçois que certains lecteurs aient été oppressés par ce style détaché et cynique. Mais tout cela s'est passé et c'est pour cela que je n'ai pas été choquée ni dérangée. J'aurais quand même apprécié que les deux personnages principaux soient un peu moins du côté obscur: le lecteur ne peut à aucun moment les trouver sympathiques; compatir, les plaindre, les comprendre oui, mais les apprécier non.
Je sors de sa lecture avec un avis assez mitigé: j'ai sincèrement été intéressée par le sujet, rarement abordé en littérature, surtout de cette façon si vive et directe. Rien que pour cette raison, je ne regrette absolument pas cette lecture; mais, comme je l'ai déjà écrit, un peu de douceur dans ces pages m'aurait fait le plus grand bien.

Ce roman, comme à la plupart des bloggeurs, m'a été offert par les éditions Denoël et Chez les filles que je remercie vivement; je sais que je ne l'aurais pas lu sans eux.

PS: après moultes hésitations, j'ai classé ce roman à la fois dans "Moyen-Orient", région d'origine de l'écrivain et dans Canada/Amérique du Nord, lieu de résidence de Rawi Hage.

dimanche 12 octobre 2008

Instrument des ténèbres-Nancy HUSTON


Ce billet sera court:
1.J'ai lu ce roman il y a plus de 2 mois, mes souvenirs sont donc flous;
2.Je l'ai lu en diagonale car je n'ai pas été emballée du tout par mon premier Nancy Huston.

Dans ce roman, deux histoires se croisent: celle d'une écrivaine acariâtre qui a peur de vieillir et celle de jumeaux séparés à la naissance, au Moyen-Age. En fait, ils sont les personnages principaux du dernier roman de notre héroïne contemporaine.

J'ai été très ennuyée par les nombreuses digressions sur Dieu; désolée mais ça ne m'intéresse pas: si je veux lire sur Dieu et la religion, je préfère lire un traité (ce qui ne m'est jamais arrivé!) plutôt qu'un roman.
Je n'ai pas aimé non plus cette bonne femme désagréable et aigrie, ni les jumeaux que, malgré les épreuves traversées, j'ai sans cesse tenus à distance, ne cherchant ni à les connaître ni à compatir.

Un livre lu en grande diagonale qui m'a presque dégoûtée de Nancy Huston; mais comme j'ai un roman d'elle qui m'attend quelque part sur une étagère, je la relirai en espérant, cette fois, être peut-être pas conquise, mais au moins emballée.

jeudi 2 octobre 2008

La couleur des rêves-Rose TREMAIN


XIXème siècle, Joseph Blackstone et sa jeune épouse Harriet s'exilent en Nouvelle-Zélande, attirés par la ruée vers l'or mais aussi parce qu'il valait mieux pour eux quitter l'Angleterre.
Ils se retrouvent, avec la mère de Joseph, à construire leur propre maison sur un terrain venteux et hostile, qui ne leur apportera jamais la richesse. Joseph, attiré par l'or, décide de partir, cap à l'Ouest du pays; c'est là où tout se passe, là que des hommes ont trouvé des pépites, leur assurant parfois la fortune.
Harriet se retrouve avec sa belle-mère qui décèdera peu après. Harriet va alors ver son mari, seule femme parmi les ouvriers au milieu de leurs parcelles.
Leur amour s'émousse de plus en plus, se transformant en une espèce de rivalité, dont seul un des deux va sortir gagnant et plus fort.

Je me suis plongée avec grand plaisir dans ce roman, attirée par le sujet et donc le lieu. Les évènements sont peut-être un peu lents à se mettre en place mais ce la ne m'a pas dérangée. Ce qui m'a davantage gênée, c'est la fin, un peu trop roman à l'eau de rose pour moi, d'autant plus que cette partie n'était, à mon sens, pas nécessaire. Mais dans l'ensemble, j'ai apprécié cette fresque sur la conquête de la Nouvelle-Zélande, les personnages à multiples facettes.
Je n'avais jamais lu Rose Tremain auparavant, ce fut une découverte sympathique, à condition de goûter les grandes fresques romanesques, ce qui est mon cas, mais pas à trop grandes doses tout de même.