lundi 30 juin 2008

Face aux masses-Ilan DURAN-COHEN


Jonquille est un beau jeune homme blond, stagiaire dans une boîte de publicité parisienne. Il s'est enfui de la communauté hippie dans laquelle il vivait depuis la naissance avec sa mère et aimerait bien vivre normalement. Mais en entrant dans cette entreprise, où il est chargé de s'occuper du frère de la directrice, le voilà propulsé dans un monde à l'opposé de celui qu'il connaissait. Il est un peu perdu et pas mal accaparé par son patron, ce frère soi-disant simplet et dérangé et Faye, la directrice aux dents longues malheureuse en amour.

Jonquille est partagé entre deux mondes: celui des hippies et celui de l'hyperconsommation, mais aussi entre trois personnes: son patron, sa mère et Faye. Il aime tout le monde, ne veut froisser personne, d'ailleurs il n'a pas été élevé comme ça mais l'essentiel pour lui est de se trouver, de connaître son père et se faire aimer.

C'est un roman très moderne dans lequel Ilan Duran-Cohen parle internet, nouvelles technologies et qui aura peut-être vieilli dans quelques années. Mais c'est aussi un roman plein d'humanité, avec un Jonquille d'une gentillesse qui fait fondre, face à des êtres plus égoïstes et déplaisants. Ici, pas de manichéisme avec d'un côté les bons et de l'autre les méchants, mais du gris: il y a du bon chez les hippies mais aussi du mauvais, pareil chez les personnes hyper modernes qui veillent à ce que les msses se conforment aux envies des publicistes.

Un roman original donc et très plaisant à lire.

vendredi 27 juin 2008

L'été-René FREGNI



Un été, en Provence; il fait beau, il fait chaud et le narrateur, serveur, travaille beaucoup. Mais une femme suffit à lui faire tourner la tête et à devenir fou ou pas loin. La jalousie s'immisce jusqu'au point de non retour.

C'est un tout petit roman (et donc une toute petite critique!), qui démarre très bien, avec une ambiance lourde, pesante, comme dans un thriller psychologique.
Mais,au bout d'un moment, sans m'être ennuyée, je n'ai pas totalement adhéré à cette passion dévorante ni à la manipulation orchestrée par cette femme fatale.

Plusieurs semaines après cette lecture, dans l'avion et pendant l'escale à Los Angeles, il me reste comme souvenir principal l'atmosphère et la chaleur de l'été en Provence, c'est déjà pas mal; assez en tout cas pour lire avec plaisir d'autres romans de René Frégni.

Lu aussi par Clarabel

lundi 23 juin 2008

Un bref instant de romantisme-Miranda JULY

Ce recueil contient des nouvelles de quelques pages à une bonne trentaine, voire plus.

Les nouvelles du début sont tendres, drôles, limite loufoques, puis peu à peu, j'ai senti une gravité s'installer, rendant la lecture parfois un peu plombante.

En effet, la 1ère nouvelle raconte l'histoire de la crise d'asthme du voisin de la narratrice qui, au lieu de l'aider, rêvasse et s'endort sur son épaule.
Ensuite, la narratrice donne des cours de natation, dans son appartement, sur la moquette à un petit groupe de personnes âgées. Drôle.

Puis à partir de la moitié, les personnages sont nettement plus désespérés et perturbés: lesbiennes qui arrivent à se détester, personnages qui font des boulots dégradants (sex-shop notamment).

J'ai donc une impression mitigée: j'ai souri, aimé le côté complètement décalé et l'humour de Miranda July mais j'avais aussi hâte de terminer certaines histoires, trop sombres. Toujours est-il que Miranda July est, je pense un auteur à surveiller car très contemporaine, originale et torturée et ça me plaît,malgré mes quelques réserves.

J'ai son film, Moi, toi et tous les autres, il faut que je prenne le temps de le regarder.

jeudi 12 juin 2008

La passion selon Juette-Clara DUPONT-MONOD


Moyen-Age, Juette a 13 ans et fait partie de la noblesse de la petite ville d'Huy, en Belgique actuelle. Elle est mariée de force à un homme qui pourrait être son père. Mais malgré son jeune âge et l'époque à laquelle elle vit, elle ne tolère pas de passer de l'emprise de son père à celle de ce mari qu'elle n'a pas choisi. Alors elle se révolte et se voue pour le reste de ses jours aux lépreux.

Ce récit alterne les chapitres dans lesquels Juette s'exprime et ceux où c'est son ami, un prêtre, qui parle d'elle. Il est le seul à comprendre cette rébellion et il entretient avec Juette une relation ambigüe que ne me plaît guère.

Une fois n'est pas coutume, je fais partie des bloggeurs qui n'ont pas aimé ce roman.Et encore je ne suis même pas sûre qu'il existe des bloggeurs-lecteurs qui n'ont pas aimé Juette.
Bref, toujours est-il que je n'ai pas terminé le roman; j'en ai juste parcouru les dernières pages pour connaître la (triste) fin de Juette. Il faut dire que le sujet dès le départ, ne me convenait pas: le Moyen-Age n'est pas une période que j'apprécie. Mais j'y croyais, surtout après avoir lu autant d'excellentes critiques.

Moi, je me suis ennuyée, je n'ai pas aimé Juette ni ne l'ai comprise: qu'elle se sente oppressée et prisonnière, évidemment, mais qu'elle haïsse à ce point les hommes, non,franchement je n'ai pas compris. Juette, pour moi, tenait davantage de la folle que de la jeune fille rebelle voulant se défaire de ses liens tissés par la société de l'époque.
Cela dit, Clara Dupont-Monod possède un vrai talent d'écriture et connaît parfaitement son sujet (il faut dire qu'elle y a consacré ses études).

Un bon point tout de même pour Juette: le sujet traité est malheureusement toujours d'actualité et j'ai souvent fait le parallèle avec la condition des femmes dans de nombreux pays.

Lu, et souvent approuvé mais pas toujours par d'autres bloggeurs: Lilly,Chatperlipopette,Le Bibliomane,Florinette,Clarabel et d'autres.

lundi 9 juin 2008

Blanche-Patrice PLYUETTE


Le narrateur de cette courte histoire est l'amoureux (transi) de Blanche. Blanche est une jeune femme libre, réalisatrice-parachutiste. Visiblement, la communication est difficile dans le couple, ce qui ne les empêche pas d'attendre un bébé.

Dans ce roman très court, que j'ai lu dans le bain, les sentiments exprimés sont flous et torturés. Je n'ai pas vraiment su si le narrateur était heureux, malheureux; indécis c'est certain. Quant à Blanche, c'est un peu pareil: visiblement instable, mais heureuse, en tout cas heureuse d'être bientôt maman, évanescente, un peu irresponsable.

C'est un roman qui, sans m'ennuyer, ne m'a pas du tout emballée; les personnages sont trop compliqués pour moi.

dimanche 1 juin 2008

Mysterious skin-Scott HEIM



Destins malheureux que ceux de deux garçons de la même ville qui ont eu la malchance de tomber entre les mains d'un entraîneur de base-ball pédophile. L'un est victime d'une espèce de syndrome de Stockholm et tente de surmonter le traumatisme grâce à la violence et la prostitution. L'autre a totalement occulté cet épisode, préférant imaginer qu'il a été enlevé par des extra-terrestres qui ont effacé une partie de sa mémoire.
Avec les années, ils vont accepter, trouver les réponses aux questions qu'ils se posaient et vivre.

Les chapitres mettent en vedette, tour à tour, l'un ou l'autre de ces garçons, soit parce qu'ils sont narrateurs, soit à travers la bouche d'un de leur proche, soeur, ou meilleur(e) ami(e).

Ce roman est dur, et ce n'est pas surprenant vu le sujet. Certaines scènes sont crues mais jamais gratuites puisqu'elles servent le reste de l'histoire, permettent au lecteur de comprendre les réactions des garçons. Il ne peut être mis entre toutes les mains et je comprends tout à fait que le sujet et la façon dont il est traité choque. Moi, ça n'a pas été le cas; j'ai été touchée, mais jamais choquée.
Une histoire terrible mais une belle histoire.