lundi 22 mars 2010

Territoires-Nuruddin FARAH



En direct de Hong Kong, je vous livre une petite note sur un roman lu il y a quelques mois déjà, d'un écrivain somalien.

L'histoire est dure, évoquant une partie de l'histoire de cette partie de l'Afrique qui a bien souffert: la revendication d'un bout de terre somalien par les Ethiopiens. Le personnage principal est un petit garçon, qui grandit pour devenir adulte. Il débute tristement sa vie, sans parents mais est recueilli par une femme qui va l'élever, adoptant parfois des attitudes équivoques. En grandissant, il va s'éloigner d'elle, géographiquement en allant habiter chez un oncle, et sentimentalement. Il s'éloigne parce qu'elle ne fait pas partie de la bonne ethnie, qu'il en a honte et qu'il ne sait pas vraiment où se situer par rapport à elle. Il grandit, entre à l'université et se radicalise: la Somalie aux Somaliens, les Ethiopiens n'ont rien à faire dans leur pays. Et là, j'ai du mal à comprendre, à accepter ce cheminement.

Un roman surprenant qui a le mérite d'exister puisqu'il parle de la Somalie, de ces guerres ethniques qui nous dépassent et dont on ne parle quasiment jamais. Mais c'est aussi un livre assez ardu dans la narration: j'ai parfois eu l'impression de passer du coq à l'âne, le changement de personne (des chapitres à la troisième personne d'autres à la deuxième du singulier: mais qui est ce narrateur?)n'a rien arrangé. Peu à peu, j'ai compris que des années avaient passé; or, l'auteur n'a à aucun moment donné d'indications temporelles. C'est moi qui ai déduit que les années avaient passé.

Au final donc, un roman certes intéressant, qui donne envie d'approfondir le sujet mais un style qui m'a assez peu convaincue, parfois ennuyée.

Edit: note commencée à Hong Kong mais terminée à Hanoi. Ca en jette non?!

dimanche 14 mars 2010

Mezquite Road-Gabriel TRUJILLO MUNOZ


Nous sommes à Mexicali, ville mexicaine à la frontière des Etats-Unis. C'est une cour des miracles, où les prostituées côtoient les tueurs à gages, les gangs et autres dealers. Tout ça parce que nous sommes aux portes de l'Amérique, terre de rêve pour une bonne partie des Mexicains, mais aussi terre quasiment inaccessible. Et c'est dans cet endroit malfamé que débarque Miguel Angel Morgado, avocat, membre de la ligue des droits de l'Homme. Mexicali il connaît, puisqu'il y est né et y a vécu. Il y revient, appelé par son meilleur ami qui lui-même vient de perdre un proche. Il a été assassiné, officiellement pour une sombre affaire de drogue mais sa veuve ne l'entend pas ainsi. Notre avocat a donc une mission: retrouver le ou les meurtriers de cet homme et leur mobile.

Il s'agit d'une enquête express, ficelée en 130 pages. Un peu trop court à mon goût: je n'ai pas eu le temps de m'imprégner de l'ambiance, même glauque, ni des tenants et aboutissants qui m'ont paru assez tirés par les cheveux à certains moments.
En deux temps, trois mouvements, une déduction et une coïncidence, l'affaire est résolue, et Miguel rentre à Mexico.
Les personnages ont peu d'âme,, certaines choses m'ont échappé, sans doute parce qu'il existe d'autres romans antérieurs à celui-ci et dans lesquels on retrouve peut-être une partie des personnages.

Certes, c'est un roman qui fait passer un moment mais qui ne décrit que les mauvais côtés du Mexique et qui manque de consistance. J'aurais apprécié quelques dizaines de pages en plus afin de mieux suivre l'intrigue, sentir monter le suspense, appréhender la psychologie des protagonistes.
J'y ai trouvé pas mal de ressemblances avec Le dahlia noir de James Ellroy (que j'ai presque détesté), pas dans la longueur, mais dans le contexte, les lieux, le style également. A propos de style d'ailleurs, j'ai été agréablement surprise par celui-ci: vu le contexte, je m'attendais à lire des vulgarités en tous genres mais non, l'auteur reste très sobre, sans utilisation excessive d'injures et autres mots déplacés; et c'est tant mieux!

Livre reçu dans le cadre de Masse Critique; merci à Babelio et aux éditions Les allusifs.