lundi 29 décembre 2008

L'enfant bleu-Henri BAUCHAU


Orion est un enfant autiste; il est suivi dans un centre spécialisé dans lequel intervient une jeune psychanalyste, Véronique, pleine de ressources et d'ambition. Leur relation, au départ distante et strictement professionnelle, empiètera bientôt sur la vie personnelle de Véronique. Car elle décide d'exploiter la sensibilité artistique d'Orion, pensant le faire sortir de sa psychose grâce au dessin.
A force de patience, elle gagnera son pari, malgré les crises d'Orion, l'incompréhension ou le découragement.

Ce roman est un condensé d'humanité et d'acceptation de la différence. Véronique est une femme passionnée par son métier, qui ne voit pas Orion seulement comme un patient de plus mais bien comme un enfant qu'elle peut aider véritablement, d'une manière différente. Certes, elle sait qu'Orion restera psychotique mais elle pense pouvoir le faire vivre en société, grâce à la peinture, puisqu'il est talentueux.
Mais Orion lui permet aussi de traverser les épreuves de la vie, les anciennes et les actuelles. Enfin, Orion l'inspire et ses poèmes s'en ressentent.

J'ai vraiment aimé l'originalité du sujet, à la fois roman et document, la relation qui s'établit entre Orion, Véronique mais aussi son mari, les trêves poétiques de Véronique pendant lesquelles elle exorcise ses doutes et ses trop-pleins d'émotion.

Mon premier Henri Bauchau, j'en ai d'autres; chouette!

Sylire l'a lu

mardi 23 décembre 2008

Le chemin des sortilèges-Nathalie RHEIMS


Ce roman retrace la rencontre entre une femme, seule, et un vieil homme, tout aussi seul. Tous les deux ont été très fortement liés pendant des années. Leur lien, c'était une femme: la mère de la narratrice qui fut la maîtresse de cet homme âgé. Ils se retrouvent, après 10 ans sans nouvelles. Ils se racontent, s'expliquent, au travers d'un jeu de piste étrange. En effet, ce sont différents contes de fées qui vont permettre à la narratrice de comprendre qui elle est, ce qui s'est passé dans sa jeunesse.

Verdict: je ne suis pas du tout convaincue, ni par l'histoire en elle-même, ni par la plume de Nathalie Rheims que je découvrais.
L'histoire: je l'ai trouvée plutôt creuse et, malgré l'effet de surprise de la fin, j'ai été peu étonnée et encore moins touchée.
L'utilisation des contes de fées est assez intéressante et m'a donné envie d'en relire certains; mais comme l'écrit Magda, ce côté Psychanalyse des contes de fées au rabais m'a laissée perplexe.
Quant au style, il est disons très "auteur français contemporain", nombriliste même si pas forcément abject.

Voilà, ce fut une découverte plus que mitigée qui ne me fera sans doute pas lire d'autres romans de Nathalie Rheims.


On est plein de bloggeurs(bloggeuses surtout) à l'avoir lu puisque c'était cadeau, les avis sont mitigés.

lundi 15 décembre 2008

La conspiration-Paul NIZAN


Le roman, écrit en 1938, situe l'action 10 ans plus tôt.
Bernard Rosenthal et ses amis, étudiants nantis de l'Ecole Normale, créent un journal La guerre civile communiste, et en parallèle, tentent de mettre en place une conspiration. Le but: la révolution et l'arrivée du communisme au pouvoir.
Oui mais quand on vit dans une famille bourgeoise et que papa donne une rente, difficile de concilier la théorie et la pratique. Difficulté qui s'amplifie quand l'amour s'en mêle...

Le roman est articulé en 3 parties:
-La conspiration: c'est la plus dense, la plus politisée dans laquelle Nizan expose les théories communistes de ses personnages, le contexte politique de l'époque. Parfois obscure, un peu trop philosophique mais intéressante quand on s'y plonge et qu'on prend son temps;
-Catherine, l'amoureuse de Bernard qui lui fait perdre pied et ses grandes idées révolutionnaires;
-Serge: le dissident, le personnage qui, dès le début tente de s'intégrer au groupe sans y arriver. ON sait pourquoi dans cette partie.

Le ton est un peu démodé, parfois un peu pompeux, mais il fait une bonne partie du charme du roman. Nizan a visiblement aimé ses personnages, qui sont paradoxaux, jeunes et fougueux mais passifs; il dénonce cette jeunesse dorée qui voulait changer un monde qu'elle ne connaissait pas. Cette dénonciation, il la mène au travers de ces personnages qui, pour beaucoup reviennent à la réalité ou se perdent, mais aussi au travers de sa plume moqueuse et corrosive.
Parallèlement, il les comprend, les respecte, tente de les comprendre, et nous aussi.

lundi 8 décembre 2008

La fourrure de la truite-Paul NIZON


J'adore la couverture, et j'aurais tout à fait été capable d'acheter ce roman, uniquement pour cette couverture.
Mais j'aurais été assez déçue.Donc merci à la personne qui me l'a prêté: j'ai pu élargir mes connaissances livresques sans rien dépenser.

Stolp est seul ans Paris, vit dans l'appartement de sa tante subitement décédée pendant des vacances. Il étouffe dans ce logement, trop exigu et rempli de meubles et de manteaux de fourrures. Alors Stolp sort: au Bar du football où il rencontre Carmen, au magasin de fournitures de bureau tenu par une amie de sa tante, à La bonne table, chez le couple homosexuels de la laverie...
Et il se pose des questions: pourquoi ma femme m'a quitté? Ou plutôt, pourquoi ai-je été si odieux avec elle? pour ai-je agi ainsi avec Carmen? pourquoi les gens qui s'aiment s'appellent-ils mon pigeon? pourquoi pas "mon hirondelle"?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi?

Et moi je lui réponds: pourquoi m'a-t-il ennuyée avec ses questions sans queue ni tête?
J'ai adhéré à plus de la moitié du roman, car, même si Stolp est plutôt antipathique, qu'on n'a pas envie de le plaindre mais plutôt de le secouer, on le ent désemparé et pas du tout à sa place dans cet appartement et ce quartier de Paris. C'est une espèce de personnage asocial qui semble en souffrir.
Mais, un peu avant la 100ème page, Stolp a commencé à m'exaspérer avec ces questionnements qui tournent en rond, auxquels il n'amène pas de réponse et qui ne tournent qu'autour de sa petite personne.
Alors d'accord, il trouve une issue, que je n'approuve pas mais bon, ce personnage égoiste m'a dépassée, je l'avoue.

A noter que la traduction est de Diane Meur, auteur dont on a beaucoup parlé ces deriers temps sur les blogs et ailleurs, et que je vais bientôt lire (enfin, en 2009!)

mardi 2 décembre 2008

Le fiancé de la lune-Eric GENETET


Arno Reyes est un solitaire, voyageant pour son travail aux quatre coins du monde. Un jour, il rencontre une jeune femme et c'est l'amour fou. Finis les voyages et les sacs vite faits trimballés entre deux hôtels. Bonjour l'amour, le couple mais aussi les soucis qu'il faudra combattre, sans garantie d'une issue heureuse.

Voilà c'est court, toujours pour les mêmes raisons:
-roman lu il y a plus d'un mois, les souvenirs sont donc flous;
-pas loin d'une dizaine de notes de lecture en retard, je dois donc faire bref;
-beaucoup de travail et donc peu de temps pour le blog;
-de moins en moins de motivation pour mes notes et la tenue du blog

et surtout:
-parce que j'ai beau dire, ce roman ne m'aura pas beaucoup marquée.

L'histoire est plutôt jolie mais elle manque de profondeur; quelques pages en plus, afin qu'on ressente cet amour, voire cette passion, n'auraient pas été de refus. Là, tout est trop vite survolé: les périodes heureuses et les plus difficiles. Pourtant, on sent la tendresse sous-jacente mais d'un peu trop loin. C'est très dommage à mon avis.
Cela dit, j'adore encore et toujours cette couverture.

Merci à Chez les filles et les éditions HDO,les généreuses.

mardi 25 novembre 2008

Tag musical

Me voilà de retour de vacances et je reviens doucement sur mon blog avec ce tag musical qui date, en brouillon depuis un mois environ et qui m'a bien donné du fil à retordre.

Tout d'abord, je dois vous donner le règlement :
- Choisir 5 chansons qui vous ressemblent et dire pourquoi.
- Faire une petite playlist avec.
- Rajouter en sixième position "The Song", celle que vous aimez d'amour, plus jamais vous ne pourrez vivre sans.
- Et taguer 5 personnes de votre choix.

C'est Sentinelle qui m'a tagguée.

ABBA: ABBA, je suis fan et puis c'est tout!

Découvrez ABBA!



Nat King Cole
J'adore ce style crooner hispanique et nostalgique, un rien ringard.

Découvrez Nat King Cole!


L'aria Ebben? Ne andrò lontana (acte I),extrait de l'opéra La Wally, que j'ai connu avec le film Diva de Beineix. Ca me fait des frissons partout.


Découvrez Maria Callas!


Take it easy de Mika. Parce que nous débarquons et ne connaissons, mon homme et moi, cette chanson (et l'album) que depuis 2 ou 3 mois seulement. Et on aime ce côté optimiste et dansant; bref, il passe quasiment en boucle chez nous, en alternance avec ACDC que Monsieur écoute assidûment en ce moment!


Découvrez Mika!


Le Sud de Nino Ferrer. Parce que cette chanson est belle:


Découvrez Nino Ferrer!


Vanessa Paradis, le Soldat Rose; ce n'est pas THE SONG, pas plus que les précédentes mais je l'aime beaucoup. Découverte par hasard sur mon Ipod puisque je ne connais pas 10% des chansons qui sont dessus!
http://fr.youtube.com/watch?v=YULXpEvgCG4


Ce tag, ma foi sympathique mais pas facile m'a fait prendre conscience de ma cyber-quichitude concernant l'utilisation de sites tels que Imeem ou Deezer. Tous les jours depuis une semaine, j'y reviens, essayant tant bien que mal de choisir les chansons, copier-coller les bons liens, ne pas en oublier une partie; bref,je suis une quiche!

dimanche 2 novembre 2008

Brooklyn Follies-Paul AUSTER


Je suis à 2 heures de partir à l'aéroport, les valises ne sont pas faites et j'ai terminé Brooklyn Follies cet après-midi. Ma note sera donc extra-courte et plus détaillée à mon retour de vacances.

Ce que je peux en dire: ce fut un coup de coeur! J'ai mis moins d'une semaine pour lire ces 363 pages, alors que j'ai des journées extrêmement chargées qui ne me permettent en ce moment, de ne lire, normalement qu'une vingtaine de pages par jou, un peu plus le week-end.
Ceci est le 3ème roman de Paul Auster que je lis et il arrive an deuxième position derrière Le Livre des illusions et avant Moon Palace.
J'ai aimé les personnages, Nathan, Tom, Lucy, Harry, les personnages secondaires, leurs questionnements, leurs petits ou grands malheurs mais aussi leurs bonheurs quotidiens.
J'ai aimé cette vie de quartier et l'intermède dans le Vermont.
J'ai aimé le fait que tout se termine bien alors que ce n'est pas mon genre d'aimer ce qui est tout rose.
J'ai aimé ces gens comme les autres qui se rassemblent pou former une grande famille.
J'ai aimé retrouver les allusions au cinéma, qui m'ont fait au Livre des illusions.
Voilà: J'AI AIME!et même plus.

Notez, que je suis dans les clous pour la publication de cette note, dans le cadre du Blogoclub de lecture de Sylire et Lisa. Et grâce à ce club, j'ai enfin pu lire ce roman qui m'attendait depuis deux ans dans ma bibliothèque.

A bientôt!

Et voilà, je suis (enfin) en vacances!

Trois de semaines de vacances et de voyage, j'en frétille à l'avance.

Direction(s):

Les Philippines


Borneo


Hawaii, ou plus exactement Honolulu.

Evidemment, en plus des guides, j'ai pris le nécessaire en matière de livres!

Je reviens le 23 novembre.

jeudi 30 octobre 2008

On s'y fera-Zoyâ PIRZÂD


Arezou, la quarantaine, divorcée et patronne d'une agence immobilière héritée de son père, est coincée entre sa mère tyrannique et capricieuse et sa fille, guère plus agréable. Heureusement, son amie et collègue, Shirine est là pour tempérer. Rapidement, un homme va apparaître dans ce monde de femmes: Sohrad, prétendant d'Arezou. Il va attirer les curiosités, mais aussi être à l'origine de tensions lorsqu'Arezou annoncera à ses proches son intention de se remarier.

J'ai été très surprise à la lecture de ce roman; en effet, j'étais persuadée de lire une histoire forte, sur fond de guerre et de religion. Il n'en est rien, ou si peu: On s'y fera est le premier roman de chick-lit¤ iranien que je lis. Une fois l'effet de surprise passé, il y a deux solutions: adhérer au concept "lecture légère" ou abandonner parce qu'on est trop déçu, justement, par cette légèreté.
J'ai choisi la première option et ai passé un bon moment avec ces Iraniennes. Certes j'aurais apprécié avoir plus de détails concernant la vie quotidienne des femmes en Iran, ainsi que davantage de précision sur la capitale et ses quartiers; là, ils sont nommés mais jamais détaillés. Or quand on ne connaît pas l'Iran, il est difficile d'maginer où et comment vivent Arezou et sa famille.
J'aurais aimé également connaître le dénouement des relations entre Arezou et sa fille, connaître plus précisément l'impact du blog d'Ayeh sur sa mère. Bref, j'aurais préféré me sentir plus en Iran que ce que j'en ai ressenti, n'empêche que, c'était agréable.

¤Quand je parle de chick-lit, n'y voyez rien de péjoratif; pour moi, chick-lit est synonyme de lecture légère destinée à un lectorat féminin, pas forcément de littérature niaise.

Merci aux éditions du Livre de Poche pour cette découverte.
L'ont lu également: Sylire,Malice , Joelle, Clarabel, Saxaoul dont le lien vers son blogest dans les commentaires, et j'en oublie.

mardi 21 octobre 2008

Pensée magique-Augusteen BURROUGHS


De l'auteur, j'ai lu et aimé Courir avec des ciseaux et ai récemment vu l'adaptation cinéma que j'ai appréciée également; elle est d'ailleurs nettement moins trash que le livre.

Ici, on est toujours dans le domaine autobiographique mais cette fois, Augusten Burroughs évoque des tranches de vie, de l'enfance à l'âge adulte, sous forme de nouvelles. Les expériences sexuelles et les découvertes de drogues diverses passent vraiment au second plan et deviennent très anecdotiques. Augusten Burroughs est désormais un homme qui a envie de stabilité, à la recherche du grand amour, comme la plupart d'entre nous.
Il est sensible, pas toujours ancré dans réalité mais a mûri et semble s'être remis relativement bien de sa jeunesse chaotique.

Si vous n'avez pas aimé Courir avec des ciseaux, ce titre peut vous réconcilier avec Augusten Burroughs; si vous avez aimé Courir avec des ciseaux, vous prendrez grand plaisir à retrouver notre "héros malgré lui" rentré dans le rang. Même si Pensée magique peut plaire à tout type de lecteur, Burroughs n'a pas pour autant fait dans le consensuel.Il a su changer non pas de style, mais d'état d'esprit: souvent drôle, il pratique l'autodérision avec talent, n'excluant ni tendresse ni critique sociale.

lundi 20 octobre 2008

De Niro's game-Rawi HAGE


Beyrouth, années 80, c'est la guerre. Deux petites frappes rôdent dans les rues dévastées, volant pour vivre. Ils jouent aux caïds mais la guerre va les entraîner plus loin que la simple délinquance; en effet, l'un d'eux va s'engager dans la milice, tuant froidement s'il le faut, tandis que l'autre, va poursuivre son errance pour ensuite s'exiler.

C'est un roman, en partie autobiographique, d'après ce que j'ai compris. Il est parfois assez violent mais dans l'ensemble froid, où les bons sentiments n'ont pas leur place. Ca se comprend facilement, vu le sujet et je conçois que certains lecteurs aient été oppressés par ce style détaché et cynique. Mais tout cela s'est passé et c'est pour cela que je n'ai pas été choquée ni dérangée. J'aurais quand même apprécié que les deux personnages principaux soient un peu moins du côté obscur: le lecteur ne peut à aucun moment les trouver sympathiques; compatir, les plaindre, les comprendre oui, mais les apprécier non.
Je sors de sa lecture avec un avis assez mitigé: j'ai sincèrement été intéressée par le sujet, rarement abordé en littérature, surtout de cette façon si vive et directe. Rien que pour cette raison, je ne regrette absolument pas cette lecture; mais, comme je l'ai déjà écrit, un peu de douceur dans ces pages m'aurait fait le plus grand bien.

Ce roman, comme à la plupart des bloggeurs, m'a été offert par les éditions Denoël et Chez les filles que je remercie vivement; je sais que je ne l'aurais pas lu sans eux.

PS: après moultes hésitations, j'ai classé ce roman à la fois dans "Moyen-Orient", région d'origine de l'écrivain et dans Canada/Amérique du Nord, lieu de résidence de Rawi Hage.

dimanche 12 octobre 2008

Instrument des ténèbres-Nancy HUSTON


Ce billet sera court:
1.J'ai lu ce roman il y a plus de 2 mois, mes souvenirs sont donc flous;
2.Je l'ai lu en diagonale car je n'ai pas été emballée du tout par mon premier Nancy Huston.

Dans ce roman, deux histoires se croisent: celle d'une écrivaine acariâtre qui a peur de vieillir et celle de jumeaux séparés à la naissance, au Moyen-Age. En fait, ils sont les personnages principaux du dernier roman de notre héroïne contemporaine.

J'ai été très ennuyée par les nombreuses digressions sur Dieu; désolée mais ça ne m'intéresse pas: si je veux lire sur Dieu et la religion, je préfère lire un traité (ce qui ne m'est jamais arrivé!) plutôt qu'un roman.
Je n'ai pas aimé non plus cette bonne femme désagréable et aigrie, ni les jumeaux que, malgré les épreuves traversées, j'ai sans cesse tenus à distance, ne cherchant ni à les connaître ni à compatir.

Un livre lu en grande diagonale qui m'a presque dégoûtée de Nancy Huston; mais comme j'ai un roman d'elle qui m'attend quelque part sur une étagère, je la relirai en espérant, cette fois, être peut-être pas conquise, mais au moins emballée.

jeudi 2 octobre 2008

La couleur des rêves-Rose TREMAIN


XIXème siècle, Joseph Blackstone et sa jeune épouse Harriet s'exilent en Nouvelle-Zélande, attirés par la ruée vers l'or mais aussi parce qu'il valait mieux pour eux quitter l'Angleterre.
Ils se retrouvent, avec la mère de Joseph, à construire leur propre maison sur un terrain venteux et hostile, qui ne leur apportera jamais la richesse. Joseph, attiré par l'or, décide de partir, cap à l'Ouest du pays; c'est là où tout se passe, là que des hommes ont trouvé des pépites, leur assurant parfois la fortune.
Harriet se retrouve avec sa belle-mère qui décèdera peu après. Harriet va alors ver son mari, seule femme parmi les ouvriers au milieu de leurs parcelles.
Leur amour s'émousse de plus en plus, se transformant en une espèce de rivalité, dont seul un des deux va sortir gagnant et plus fort.

Je me suis plongée avec grand plaisir dans ce roman, attirée par le sujet et donc le lieu. Les évènements sont peut-être un peu lents à se mettre en place mais ce la ne m'a pas dérangée. Ce qui m'a davantage gênée, c'est la fin, un peu trop roman à l'eau de rose pour moi, d'autant plus que cette partie n'était, à mon sens, pas nécessaire. Mais dans l'ensemble, j'ai apprécié cette fresque sur la conquête de la Nouvelle-Zélande, les personnages à multiples facettes.
Je n'avais jamais lu Rose Tremain auparavant, ce fut une découverte sympathique, à condition de goûter les grandes fresques romanesques, ce qui est mon cas, mais pas à trop grandes doses tout de même.

lundi 29 septembre 2008

Regarde les hommes tomber


Ce week-end, j'ai visionné Regarde les hommes tomber, premier et très bon film de Jacques Audiard.
L'histoire de 3 hommes, amenés à se rencontrer dans des conditions violentes: l'un (Jean-Louis Trintignant) est un vieux truand dépassé et SDF. Il recueille sur le bord d'une route un jeune benêt (Mathieu Kassovitz) qu'il va former au meurtre.
En parallèle, on suit le parcours d'un représentant de commerce proche de la retraite (Jean Yanne) dont l'ami policier sombre dans le coma après avoir été touché par une balle. Il n'aura alors qu'une seul but dans sa morne vie: trouver la personne qui a fait ça et venger son ami.

C'est un film un peu difficile à suivre au début car les destins sont croisés, avec retours en arrière. Mais peu à peu, le spectateur sait où on l'emmène et se laisse aller. L'ensemble peut être violent car on assiste à des meurtres de sang froid et gratuits mais ce qui ressort du film, c'est surtout les rapports entre les personnages, J-L Trintignant, M.Kassovits et J.Yanne, tous les trois excellents, leur complexité, leurs errances et leur détermination.

Un très bon thriller donc, tiré d'un roman noir de Teri White, Triangle en anglais, Regarde les hommes tomber/Un trio sans espoir en français.
Quelqu'un aurait-il lu cet auteur?

lundi 22 septembre 2008

La vie rêvée des plantes-Lee SEUNG-U


Nous voici dans une famile bien étrange: le frère cadet, détective raté, est chargé, par un mystérieux client, de suivre sa mère. Le frère aîné, en fauteuil après un accident d'armée et fiancé à une jolie fille dont le cadet est amoureux, tente de reconstruire une vie sans ses jambes; le père est absent, ne parle pas et est plongé dans son journal. Quant à la mère, elle est malheureuse parce qu'elle a gâché sa vie.

Bref que du noir, du moins au début. Parce qu'au fur et à mesure, ces cinq personnages vont se rapprocher, se retrouver, s'enlacer, se dire qu'ils s'aiment ou au moins le penser. Les frères par exemple, se rapprochent grâce à la fameuse fiancée, Sunmi, mais surtout suite à une promenade dans un parc public qu'ils aiment tous les deux pour ses grands arbres.
La mère elle, va leur dévoiler un secret, secret qui va offrir un magnifique dénouement au roman.

Voilà un roman vraiment hors du commun! Déjà l'écrivain est Coréen et je crois bien que c'est le premier auteur coréen que je lis. Et je n'ai pas été déçue; on retrouve une originalité proche des romans japonais que j'ai pu lire.
L'atmosphère est très dure dans les premières pages, voire glauque et malsaine mais celle-ci devient moins pesante, avec une vraie poésie qui s'installe, l'incompréhension entre les êtres faisant place à une tendresse et un désir d'apprendre à être heureux, ensemble si possible.

Une bien belle histoire, peu banale mais attirante, que je ne peux que vous conseiller.

L'ont déjà lu: bmr-mam, Chatperlipopette qui l'a lu après moi mais qui est moins en retard dans ses notes de lecture.

mardi 16 septembre 2008

Les Neiges bleues-Piotr BEDNARSKI



Ce livre est un roman certes mais inspiré de la vie de l'auteur.
Le narrateur est un petit garçon polonais, envoyé avec ses parents dans un camp de prisonniers en Sibérie, pendant la Seconde guerre Mondiale. Son père a été transféré dans un camp de travail, où il mourra quelque temps plus tard. Il vit avec sa mère, une beauté qui fait tourner la tête de tous les hommes et sa tante.Malgré ce déracinement et les humiliations quotidiennes, il réussit à vivre une vie d'enfant, avec les jeux, l'école et les copains, les bons moments de l'enfance étant entrecoupés par des annonces de décès quasi-quotidiennes. Ce petit garçon perdra tout et tout le monde, même sa mère.

Piotr Bednarski a vécu cela et a perdu toute sa famille en Sibérie; malgré tout il a survécu et écrit ce magnifique petit livre, constitué de courts chapitres, sortes de nouvelles chronologiques contant sa vie, son enfer dans le camp.
On n'est, à aucun moment dans le larmoyant, ni le pathos car l'auteur a utilisé des mots d'enfant ou plutôt, s'est remémoré cette période avec ses yeux d'enfant, ce qui a permis d'enjoliver l'horreur. On lit donc des anecdotes tantôt touchantes, tantôt presque drôles, anodines ou pas mais qui retracent la réalité.
Difficile de faire la part des choses entre les histoires vécues ou imaginées (l'histoire du pull marin par exemple); ce qui est certain, c'est que le pire, il l'a vécu et que rien que pour rendre hommage aux victimes des camps de Sibérie, il faut lire ce livre.

lundi 8 septembre 2008

Chroniques de l'oiseau à ressort-Haruki MURAKAMI


Je devais lire Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil dans le cadre du club de lecture de Lisa et Sylire mais comme on m'a prêté Les Chroniques j'ai préféré commencer par celui-ci. Je crois que j'aurais dû faire le contraire...

Toru Okada est un trentenaire, marié, au chômage, sans histoire mais plutôt dans la contemplation et la passivité. Tout change pour lui quand, subitement, sa femme ne rentre pas à la maison. Elle a disparu sans laisser d'adresse, avc un autre. Au lieu de remuer ciel et terre pour la retrouver,il ne fait rien et entre dans une sorte de dépression. De nombreux évènements extérieurs vont l'amener à se remuer un peu, à agir de manière parfois irrationnelle; mais aussi, les rencontres étranges qu'il fait vont l'amener à se questionner sur sa vie, son couple, son avancée dans la vie.

Je vous l'avoue, j'ai peiné. Mais au final, je suis loin d'avoir détesté et la découverte de Murakami est plutôt concluante. Je suis quand même bien loin du coup de coeur qu'ont eu pas mal de lecteurs. Certains chapitres m'ont énormément plu, d'autres nettement moins; l'ambiance semi-fantastique et irréelle m'a, le plus souvent, donné envie de poursuivre mais m'a également dérangée.
J'ai eu du mal à savoir où voulait m'emmenait l'auteur: j'avançais dans la lecture et rien ne se passait, j'étais face à un anti-héros de mon âge qui semblait se complaire dans sa souffrance et son immobilisme. Peu à peu, l'apparition de divers personnages complètement atypiques m'ont stimulée, en même temps que Toru Okada.

Je suis donc ressortie de cette lecture avec un sentiment mitigé:enfin, j'étais arrivée au bout de ces 800 et quelques pages, et notre Toru semblait avoir enfin trouvé une piste pour avancer; je ne m'étais donc pas acharnée pour rien sans avoir réussi à bien cerner et l'auteur et les personnages.

Sur mes étagères, j'ai en attente Kafka sur le rivage et Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, que je lirai, mais après avoir une pause Murakami de quelques mois, cette lecture m'ayant trop déroutée et presque fatiguée.

L'ont lu avant moi: Le Bibliomane,Clarinette.

mardi 2 septembre 2008

La mort d'un lac-Arthur UPFIELD


En Australie, en plein désert, la vie existe malgré la chaleur et le manque d'eau. C'est dans une immense ferme au milieu de nulle part que se situe l'action de ce roman. Une poignée d'hommes et deux femmes s'occupent de la ferme; la tension est omniprésente, surtout depuis qu'un des fermiers a disparu un an auparavant, sans doute tué par l'un d'eux. Napoléon Bonaparte, inspecteur à moitié Aborigène est envoyé sur place, officiellement en tant que dresseur de chevaux, officieusement pour enquêter et trouver le coupable. Et il parviendra à bout de sa mission, discrètement, se fondant parmi ces rudes Australiens dévorés par l'appât du gain.

Ce roman a été écrit dans les années 50 et encore aujourd'hui, des Australiens vivent en plein centre du pays, dans des fermes immenses, sous une chaleur insoutenable. C'est cet aspect qui m'a plu et ramenée dans ce pays que je commence à connaître et qui me fascine. Pour le reste, c'est-à-dire l'enquête, et bien, je l'ai trouvée un peu trop rondement menée et sans grand intérêt ni suspense.

Si j'ai l'occasion de relire Arthur Upfield, je saurai donc à quoi m'en tenir: une connaissance parfaite du pays (il faut dire qu'il s'y est expatrié et vécu de nombreuses années, faisant toutes sortes de métiers, dont employé de ferme)très intéressante mais une intrigue un peu faiblarde.

lundi 1 septembre 2008

La fausse veuve-Florence BEN SADOUN


Un roman "autofiction" comme on appelle ce genre de livres. La narratrice, en 107 pages, survole la relation qu'elle a eue avec un homme victime d'un accident cérébral et condamné, par le locked-in-syndrom, à ne plus bouger excepté un oeil grâce auquel il communique encore. Cet homme, c'est Jean-Dominique Bauby, qui fut rédacteur en chef d'ELLE et qui a raconté sa fin de vie en dictant Le scaphandre et le papillon. Livre adapté récemment au cinéma avec Mathieu Amalric dans le rôle principal.
Et cette femme, c'est la maîtresse de Bauby, pour laquelle il a quitté femme et enfants quelques mois avant l'accident.
Dans ce livre, elle s'adresse à son amant, 10 ans après le décès, tantôt en le tutoyant, tantôt en le vouvoyant. Elle raconte, un peu son enfance, les visites à l'hôpital, l'injustice ressentie à n'être considérée que comme la 2ème femme, la maîtresse, la méchante.

Comme je l'ai écrit, tout est survolé, et c'est un peu dommage. On a ainsi plutôt une impression de rancoeur tenace, de règlements de compte à OK Corral plutôt que d'une histoire d'amour qui s'est mal terminée et dont la narratrice a mis 10 ans à se remettre.

Le talent d'écrivain de Florence Ben Sadoun est indéniable; l'ensemble est sans concessions, direct mais sec et la brièveté du tout m'a un peu laissée sur la touche.
Cette alternance tu/vous ne m'a ni dérangée ni désarçonnée mais j'aurais aimé en connaître la raison exacte, si ces changements étaient aléatoires ou réfléchis,car il m'a parfois été compliqué d'en comprendre le mécanisme.

J'ai eu le même ressenti que beaucoup de lecteurs-bloggeurs, à savoir qu'étaler sa vie privée, sous couvert d'un "roman" a toujours tendance à me gêner.

N'empêche que, finalement, j'ai apprécié ce livre, peut-être parce que j'ai lu et vu Le scaphandre et le papillon (ce qui ferait bondir Florence Ben Sadoun, elle qui s'insurge contre ce film, bien qu'il ne soit jamais nommé).Un premier roman qui donne à penser que le prochain, s'il est moins autobiographique, pourrait être de grande qualité.

Merci aux éditions Denoël et à Chez les filles.

Ont été gâtées également: Lisa,Amanda, Joelle, Valdebaz et d'autres.

samedi 30 août 2008

Un dinosaure j'vous dis!


3 ans! Incroyable!
Mon blog a 3 ans, moi 3 ans de plus évidemment et une approche bloggesque différente: plus aucune pression et donc des billets nettement moins fréquents. Il faut dire aussi que ma vie professionnelle et le reste ne m'incitent pas à être assidue. Mais finalement, ce système me convient bien alors je continue, jusqu'à une prochaine étape, qui sait?!

En plus du manque de temps, une sorte de panne de lecture m'envahit en ce moment, pas de bol, mais ça ne devrait pas durer. En attendant, je vous remercie, copains bloggeurs et non bloggeurs, de passer ici, depuis tout ce temps.

Je vous laisse débouhcer le champagne et le jus de fruits!

lundi 25 août 2008

Belle-mère-Claude PUJADE-RENAUD


L'histoire d'une femme, Eudoxie, et de son beau-fils, Lucien, après la mère du père et mari. En peu de pages, environ 200 de mémoire, plus de 30 ans se passent, et ces deux personnages traversent la Deuxième Guerre mondiale, mai 68 et le reste. Eux restent ensemble, dans une relation un peu étrange, ni amitié, ni amour. Ils apprennent à se connaître, s'accepter, s'adoptent. Car il faut préciser que ce beau-fils est peut-être arriéré, peut-être autiste, on ne sait pas; ce qui est certain, c'est que ses réactions ne sont pas adaptées à la vie normale et qu'il ne fréquente presque personne d'autre que sa belle-mère.

Je suis restée en dehors de cette relation trop bizarre, presque malsaine; on est ici dans la fusion et une tierce personne n'y a pas sa place, même si l'on sent qu'Eudoxie aimerait sortir de cette atmosphère étouffante sans y arriver.
De plus, traiter tant d'années sur si peu de pages m'a vraiment frustrée: on survole, j'ai eu du mal à me repérer dans le temps et n'ai pu m'imprégner de l'ensemble. Je n'ai pas senti vieillir ces deux personnages, ni saisi ce qui les poussait tant l'un vers l'autre; l'isolement et la solitude soit, mais pas seulement.

Un premier essai de lecture de Claude Pujade-Renaud peu concluant; mais il a plu à beaucoup d'autres bloggeurs.
C'est Florinette qui m'a permis de lire ce roman, en en faisant un livre voyageur; alors merci beaucoup Florinette qui tarde à revenir de vacances!

L'ont lu également: So, Gambadou, YueYin et plein d'autres je crois.

lundi 18 août 2008

La malédiction Henderson-David Adams RICHARDS


Sydney Henderson commence mal dans la vie puisqu'enfant, il a poussé un copain du clocher de l'église du village. Le copain n'est pas mort mais à partir de ce moment, sa vie devient une longue succession de drames: alcoolisme, acharnement des autres contre lui. Le voilà victime à son tour de la malédiction qui pèse sur sa famille depuis une génération. Malgré cela, une jolie jeune fille tombe amoureuse de lui, il l'épouse; ils tentent de vivre heureux dans leur bicoque et ont deux enfants, puis trois. Et la malédiction se poursuit, jusqu'à la mort, la déchéance,la vengeance et une volonté farouche de s'en sortir...

Ce roman est horrible mais magnifique. Horrible car aucun espoir n'est permis, à aucun moment: toute la misère et la méchanceté humaines sont condensées dans ce livre. Tant d'injustice chez une famille qui survit malgré tout rend le tout parfois insoutenable et le lecteur bien impuissant. Mais la plume de Richards est franchement exceptionnelle, envoûtante même. Voilà pourquoi ce roman est aussi magnifique.

Je ne peux que vous conseiller très, très,très vivement de vous plonger dedans, à condition toutefois d'avoir le moral et d'être dans une phase optimiste.

Un véritable coup de coeur qui m'a secouée.

dimanche 17 août 2008

Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer-Dany LAFERRIERE


C'est l'histoire de deux hommes, Noirs, qui vivent au coeur de Montreal. Ils sont oisifs, l'un se référant sans cesse à son Coran quand il n'écoute pas de jazz. L'autre, le narrateur, se contente de séduire les femmes blanches bien nées qu'il séduit à tour de bras.

Certains y ont vu un roman machisme peu reluisant pour la condition féminine. D'autres, dont je fais partie, y ont plutôt vu un roman qui dénonce le racisme, les différences de conditions sociales, de façon cynique et drôle mais effectivement pas forcément facile à appréhender.

Ce fut ma première lecture d'un roman de Laferrière et, ma foi, je le relirai car son ton et le sujet évoqué m'ont bien plu.
J'ai quelques idées de lectures, nous verrons lequel de ses romans arrivera le premier entre mes mains.

lundi 11 août 2008

Livres voyageurs



Je vous propose deux livres voyageurs: Toscane(s) de François Simon.


La 4ème de couverture pour vous faire une idée:

Etrange aventure que celle de ce critique gastronomique qui est amené au gré de ses voyages à San Vincenzo, en Toscane. Il y rencontre un restaurateur de génie, un professeur d'université, une espionne en gastronomie et un grand chef de cuisine français, réunis par un curieux hasard sur le lieu d'une légende fascinante : celle du banquet de San Vincenzo. Un banquet défiant les lois de la morale et de la gastronomie, qu'ils décident de rejouer pour tenter le diable et conjurer le sort. Dans ce roman à clés où la table parfois éventre des vies, il sera question de plats mémorables, de vins scélérats, d'étreintes sulfureuses, de nuages poétiques, de chambres d'hôtels, de destins bousculés... et de Toscane bien entendu, conjuguée au pluriel, douce, secrète, cruelle, drôle, gourmande, sensuelle.

François Simon, critique gastronomique, grand reporter au Figaro et au Figaro Magazine, est l'auteur de nombreux ouvrages dont Comment se faire passer pour un critique gastronomique sans rien y connaître, Manger est un sentiment, 52 week-ends en Europe, Hôtels de Paris. Il réalise également pour la chaîne Paris Première des chroniques filmées et collabore épisodiquement au magazine Vogue.

Je ne vous en parle pas davantage car je l'ai lu il y a 4 ans, les souvenirs sont donc flous; c'est un roman étrange, original et loin d'être dénu d'intérêt.
Il va partir très bientôt chez Magda qui a rencontré et interviewé son auteur.

L'art de courir sous la pluie de Garth Stein, livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio:



Ma critique est à lire ici.

Si vous intéressés, inscrivez-vous dans les commentaires.

dimanche 10 août 2008

Le ciel t'aidera-Sylvie TESTUD


Ce livre est un roman autobiographique. Difficile de faire la part des choses entre fiction et réalité mais on sent que pas mal d'anecdotes sont du vécu, même si elles sont peut-être enjolivées ou exagérées.
On connaît Sylvie Testud en tant qu'actrice, de plus en plus en tant qu'écrivain. Et elle ne se cache pas qu'elle est spéciale, a peur de tout et de tout le monde. Malgré tout, elle avance dans la vie, et de façon plutôt brillante. Ici, elle se met en scène, nous fait part de ses névroses, qu'elle a depuis toute petite.
Ce court roman dégage une impression de folie douce pas désagréable du tout, qui fait sourire (une amie a même ri, moi j'ai juste souri)et attendrit le lecteur.

Une lecture bien sympathique, qui ne restera pas dans les annales mais qui procure un bon moment. Un peu de tendresse dans un monde brutes, qui me fait encore un peu plus aimer Sylvie Testud la fragile qui se défend bien.

Ce qui m'a le plus marqué: sa lutte, enfant, contre l'intrus qui frappait chez elle et son épopée au ski, qu'elle renouvelle chaque année, de façon très masochiste.

J'ai noté, en faisant une recherche sur Alapage, que ce roman est classé dans la rubrique "science-fiction, fantasy"...Je sais bien que Sylvie Testud est un peu illuminée, mais de là à la classer en SF...

L'ont lu avant moi: Laurence,Laure,Cunéipage et après moi: Hydromielle.

mardi 5 août 2008

Chagrin d'école-Daniel PENNAC


Cancre, Daniel Pennac est pourtant devenu professeur de français. Dans ce livre, il se raconte: ses souffrances lorsqu'il tentait d'apprendre des leçons qui ne rentraient pas dans sa caboche, ses doutes, son sentiment d'être un crétin et puis, finalement, un travail qui, ironie du sort, le fait replonger dans le monde des cancres.

Ce livre est un joyeux fourre-tout, aux chapitres courts,tantôt souvenir de cancre,tantôt récit d'ancien prof, tantôt réfléxion sur l'éducation et la pédagogie. Alors, oui, parfois, on a l'impression que Daniel Pennac est LE Superman de l'Education nationale, qui détient toutes les ficelles et sait comment intéresser les élèves au français, pendant que ses collègues rament. Mais dans l'ensemble, c'est un beau témoignage d'un homme qui a connu les deux versants: élève/ professeur, enfant cancre/adulte à la science infuse.
Dans mon métier, je vois quotidiennement des enfants qui ont des difficultés à l'école, et ce livre m'a permis d'aller un peu plus vers eux, de mieux les comprendre et imaginer cette douleur qu'ils endurent à cause de l'école.

Un avis, deux même, sur Biblioblog.

lundi 4 août 2008

123 soleil!

Une éternité que je n'avais pas été taggée; mais Joelle ne m'a pas oubliée, alors je m'y colle. Ca me va bien car ce tag est tout petit, vite fait, bien fait.

La règle du jeu:
1 - Indiquer le nom de la personne avec un lien vers son blog
2 - Prendre le livre que l'on lit actuellement (ou que l'on préfère) à la page 123
3 - Recopier le texte de la 5ème phrase et des 3 suivantes
4 - Indiquer année de parution, édition, titre et auteur du livre
5 - Choisir 4 autres blogueurs/blogueuses pour leur demander ce qu'ils lisent et ainsi de suite....


Et mon grain de sel:
1: Joelle
2: j'ai le livre en main
3:"Quand elle sortit du lycée,elle décida de partir seule à l'étranger, au lieu d'entrer à l'université. Nos parents,qui menaient une vie très banale, ne lui donnèrent pas facilement l'autorisation de réaliser ce projet."
J'ai triché, je suis allée jusqu'au point, soit 4 lignes.
4: extrait des Chroniques de l'oiseau à ressort de Haruki Murakami paru aux éditions du Seuil en 2001; moi je lis la version poche, éditions Points.

Je ne suis pas encore arrivée à la moitié du livre (800 et quelques pages quand même) et, pour mon premier Murakami, je suis assez déroutée. Pourtant j'aime beaucoup la littérature japonaise pour son côté décalé. Murakami ne fait pas exception, mais, il y a un mais, je ne sais pas encore lequel.

5: personne!

dimanche 3 août 2008

L'art de courir sous la pluie-Garth STEIN


Après L'art de la joie, j'ai reçu, dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio L'art de courir sous la pluie!
Mais les deux histoires sont radicalement différentes.

Ici, le narrateur est un chien, il s'appelle Enzo et a été adopté par Denny, un jeune homme pilote de courses professionnel. Leur entente est parfaite et Enzo, qui souhaite se réincarner en humain, adopte un comportement particulièrement sensé. Leur vie paisible évolue puisque Denny tombe amoureux d'Eve et se marie. Ils deviennent rapidement parents de la petite Zoe. Mais Enzo est toujours là, fidèle à Denny et à ses nouvelles maîtresses, aussi bien dans les moments de bonheur que lorsque le ciel tombe sur la tête de cette gentille famille.

Ce roman est une sorte de testament d'Enzo qui nous conte sa vie alors qu'il va bientôt mourir. Forcément, j'ai pensé à Marley et moi, dans lequel le héros est aussi un chien. Mais, ici, je suis allée jusqu'au bout car le style est un cran au-dessus de chez Marley. Le début commence bien, d'emblée, Enzo nous est sympathique; c'est un chien intelligent aux pensées profondes, qui compare la vie à la formule 1. Peu à peu, l'auteur est un peu tombé dans la facilité et le pathos, avec une fin "à l'américaine", c'est-à-dire, une belle fin où les méchants perdent et les gentils gagnent.C'est un peu dommage.
Cela dit, à condition de ne pas trop en attendre, cette lecture est agréable, idéale pour la période estivale ou en cas de panne de lecture.C'est tout à fait le genre de romans que j'imagine en film, genre comédie sentimentale.

Merci à Babelio et son opération Masse Critique et aux éditions First.

lundi 28 juillet 2008

Ces petites choses-Deborah MOGGACH

Je suis en retard pour l'écriture de cette critique mais j'ai des circonstances atténuantes: ce roman est arrivé chez mes parents, ma maman l'a lu puis me l'a envoyé sur mon île lointaine. Il lui a fallu deux semaines avant d'arriver à bon port; le temps de le lire et le 14 juillet, date fatidique, est dépassé. Heureusement, on est sympa au Livre de Poche et j'avais jusqu'au 1er aoûtpour publier mon avis.
J'explique pour les lecteurs non informés: le Livre de Poche proposait aux lecteurs-bloggeurs de leur envoyer Ces petites choses, avec pour condition de publier avant le 14 juillet une note de lecture sur ce roman.

Le thème est peu banal et plutôt attrayant: Ravi, médecin Indien installé en Angleterre ne supporte plus son goujat de beau-père qui vit chez lui.Il est vulgaire, sans gêne, obsédé sexuel, un vrai boulet. Le couple de Ravi connaît des tensions, et la présence de Norman n'arrange pas les choses. Grâce à l'idée géniale de son cousin Sonny, Ravi pourra se débarrasser de cet encombrant beau-père: il va créer une maison de retraite à Bangalore, en Inde! Cet "hôtel" va non seulement attirer Norman mais aussi d'autres Anglais en fin de vie, de toutes origines sociales.

Le lecteur, après avoir participé à l'élaboration du projet, suit les pensionnaires dans leur nouvelle vie, leur découverte d'un pays a priori familier mais tellement différent de ce qu'ils ont connu jusqu'alors. Une nouvelle vie qui délie les langues, exacerbe les tensions et favorise les revirements sentimentaux.

J'avoue, le début de cette histoire ne m'a pas transcendée. Un certain ennui, des personnages sans grand charisme ne me poussaient pas à poursuivre ma lecture. Pourtant, j'ai poursuivi, et j'ai bien fait. Petit à petit, les personnages se multiplient et prennent consistance, avec leurs bons et mauvais côtés. Ils sont nombreux, mais malgré tout, je ne m'y suis pas perdue. Deborah Moggach a également réussi à planter le décor, bien que la description de l'Inde et de l'hôtel reste sommaire.

Je m'attendais à de l'humour anglais un peu cynique, que j'adore; il n'en est (presque) rien. Cependant le ton général reste léger, avec une pointe de désillusion quant à notre société: que faire de nos personnes âgées dans des pays où le sens du devoir filial a de plus en plus tendance à disparaître?

Une bonne surprise donc que ce roman, dont j'ai lu 300 pages ce week-end. Certes, ce n'est pas de la grande littérature, le dénouement est assez prévisible mais je doute que Déborah Moggach avait la prétention d'écrire LE roman du siècle. J'aurais toutefois parfois aimé avoir plus de détails, notamment sur les réactions de Jean à l'annonce des évènements concernant son fils et son mari.
Dans l'ensemble, j'ai ressenti une vraie tendresse pour la plupart des pensionnaires, même les plus désagréables.

Un excellent roman comme lecture-détente, sur la plage, en vacances, entre deux lectures plus difficiles, qui met en scène des retraités en quête de reconnaissance et d'amour.
Un tout petit bémol du fait de la traduction parfois un peu lourde.

Comme je vous l'ai dit, ma maman l'a lu et aimé avant moi.

samedi 26 juillet 2008

La souris bleue-Kate ATKINSON

Autant vous prévenir de suite, ce billet sera court. En effet, j'ai lu ce roman il y a quelques semaines, je l'ai beaucoup aimé mais, j'avoue, il ne m'en reste pas grand chose. J'avais déjà lu Kate Atkinson, Dans les replis du temps, et avais détesté. Mon deuxième essai fut donc nettement plus concluant mais pas formidable.

L'histoire telle que je m'en souviens: dans les anées 60, une petite fille disparaît et n'est jamais retrouvée. 30 ans après, ses soeurs engagent un détective qui devra tenter de savoir ce qui s'est passé. Cette enquête s'avère difficile, d'autant qu'il est chargé de deux autres enquêtes non résolues.

Comme je vous le disais, ce roman m'a très agréablement surprise. J'ai apprécié le ton, grave qui devient subitement drôle et même sarcastique alors qu'a priori, le sujet est difficile. Cet humour m'a donc plu, d'autant que je n'avais pas le souvenir de cela dans "Les replis du temps". Le suspense n'est pas insoutenable mais l'enquête, et l'histoire en général sont bien menées et donnent envie au lecteur d'arriver rapidement aux dernières pages.
Mais, car il y a un mais, aussitôt lu, aussitôt oublié ou presque. N'empêche que je lirai désormais les autres romans de cette auteure sans aucune hésitation car l'essentiel est bien de passer un bon moment, même s'il n'en reste rapidement pas grand chose.

A déjà été lu par Jules,Solenn, Laurence...

mardi 22 juillet 2008

La dormeuse de Naples-Adrient GOETZ


La Dormeuse de Naples est un tableau qui a vraiment existé, peint par Ingres. Mais avec les évènements historiques qui se sont déroulés en Italie au moment où il a été exécuté, cette oeuvre a été perdue. Elle a inspiré Adrien Goetz qui a décidé d'en faire un roman. Celui-ci est divisé en 3 parties, dont les narrateurs sont différents: Ingres lui-même expliquant la genèse de ce tableau, Corot peintre contemporain fasciné par la Dormeuse et qui part à sa recherche; enfin, un peintre dont le nom n'est pas dévoilé mais qui est ami avec Géricault, un autre grand peintre.
Chacun est envoûté, par l'oeuvre, par la femme qui en est à l'origine et dont on ne sait rien mais qui est sujet à bien des supputations et fantasmes.

Je possède ce petit livre depuis plusieurs années et ce n'est que maintenant que je le lis; pourtant j'en avais lu beaucoup de bien. Quant à moi, et bien, sans être déçue par ce roman, je 'nai pas été transportée comme je m'y attendais, ni passionnée, alors que l'histoire de l'art, j'aime, je l'ai étudiée et j'aime, que dis-je, j'adore ce qu'a fait Ingres. Mais là, sans m'être ennnuyée, j'ai tourné les pages sans grande conviction, je n'ai pas voyagé en Italie comme les narrateurs.

Dommage pour moi, mais je crois que c'est en partie de ma faute. Le moment était mal choisi pour lire ce petit livre et je pense que je le relirai pour me faire un deuxième avis, car je l'avoue, je suis déçue de ne pas l'avoir apprécié à sa (j'espère) juste valeur.

samedi 19 juillet 2008

Figurec-Fabrice CARO


Un jeune homme un peu looser, en admiration devant son frère parfait et la copine de ce dernier occupe ses mornes journées en se rendant aux enterrements d'inconnus. Il devient un fin connaisseur en matière d'oraisons funèbres et s'aperçoit aussi qu'il n'est pas le seul à assister à ce genre de cérémonies. Il va ainsi faire la rencontre d'un homme dans la force de l'âge qui, comme lui, court les enterrements. Leur relation est assez étrange: à la fois amicale et tendue et va entraîner un chamboulement complet de la vision qu'il a de son monde.

C'est un roman à la fois très drôle, fin et jamais malsain ni glauque, avec une histoire menée tambour battant. Ce n'est pas vraiment un policier mais plutôt une sorte de Truman Show romanesque. J'ai adoré le narrateur mais aussi les autres personnages avec une mention spéciale pour le meilleur ami qui écume les brocantes pour acheter les 45 tours des chanteurs des années 80 (vous savez, Corinne Charby, Julies Piétri...). Je crois n'avoir trouvé que des qualités à ce livre, à part peut-être que j'aurais aimé le lire moins vite et le garder (car on me l'a prêté).

Premier roman, première réussite. Fabrice Caro vient du monde de la BD; je ne le connaissais pas car je n'y connais pas grand chose en BD mais il doit dire quelque chose aux connaisseurs. Il est donc passé à l'écriture romanesque et qu'il continue. Vite, vite un deuxième roman!

Dernière précision: cette histoire a été adaptée en BD, pour les amateurs.

mardi 15 juillet 2008

L'élégance du hérisson-Muriel BARBERY


Faut-il vraiment que je vous présente ce roman que tout le monde a lu?
En deux mots pour vous remettre en selle: d'un côté, une concierge d'un immeuble situé dans un beau quartier parisien autodidacte, qui aime la grande musique et les philosophes; de l'autre Paloma, une enfant surdouée résidant dans l'immeuble. Elles vont être amenées à se rencontrer et à se comprendre.

Autant vous le dire tout de suite: j'ai peiné et même failli abandonner à plusieurs reprises. Il m'a fallu arriver, péniblement, à la moitié du roman pour y trouver un interêt et même aimer.
La 1ère moitié est, pour moi, d'une prétention sans nom, avec un véritable étalage des connaissances de l'auteur qui en oublie ses personnages. Ce clivage ridicule et exagéré comprenant les gentils incultes pauvres contre les méchants nantis intellectuels m'est sorti par les yeux. J'ose espérer que, lorsqu'on est concierge dans la vraie vie, on peut s'instruire sans se cacher.

Et puis, intervient un nouveau personnage: le voisin japonais qui amène une bonne dose d'humanité et d'humilité dans ce roman, ce qui m'a permis, enfin, d'apprécier le roman et ses personnages qui se laissent aller à leurs sentiments même s'ils ont peur de les exprimer.

Sur les 350 pages, il y en a, selon moi, 175 de trop; dommage car franchement, la seconde partie m'a vraiment touchée et la fin, non pas bouleversée mais attristée car j'aurais aimé que l'aventure se poursuive.
Un avis mitigé donc, ce qui est rare je crois en ce qui concerne les bloggeurs.
Je ne mets pas de lien vers d'autres avis, il y en a trop!

jeudi 10 juillet 2008

Nina BERBEROVA

Voici un écrivain (j'ai du mal avec le terme "écrivaine") dont j'avais pas mal entendu parler sans jamais l'avoir lue. Et voilà qu'une copine d'internet m'a prêté 3romans de cette auteure russe.
J'ai donc découvert Nina Berberova avec Le laquais et la putain, ai poursuivi avec Le roseau révolté puis terminé par le roman le plus épais et qui, d'après la 4ème de couverture m'attirait le plus: Le livre du bonheur.

Une femme Russe qui ne rêve que de mener la grande vie à Paris. Elle se marie pensant qu'elle aura droit à l'existence rêvée. Raté...

La Guerre est déclarée, un couple est séparé de force, l'homme repart dans son pays pendant que la femme reste à Paris. Celle-ci n'oublie pas son amour malgré la distance et le temps qui passe et le retrouve, pas forcément dans les meilleures conditions.


Un jeune homme se suicide. Sa meilleure amie se souvient de leur enfance, des moments passés ensemble, de leur séparation forcée. Elle se repasse également le film de sa vie, pas franchement idyllique, et prend la décision d'être heureuse, coûte que coûte.

Ces trois romans sont de la même veine et on y retrouve les mêmes ingrédients: des femmes russes, indépendantes ou aspirant à le devenir, combattives, volontaires, habitant Paris après avoir vécu en Russie. Toutes ont des relations difficiles avec les hommes qui ne savent pas les aimer.
Le style Berberova est assez particulier, nostalgique, désuet mais pas trop (les romans lus datent des années 1930); incisif et poétique, il dit en peu de mots les sentiments des héroïnes.

Mon préféré est Le livre du bonheur, sans doute en partie parce qu'il est plus épais que les deux autres et donc, forcément plus fouillé. J'ai beaucoup aimé également la chute du Laquais et la putain, tandis que Le roseau révolté m'a davantage indifférée, sans doute car je n'ai pas vraiment compris ce qu'il se passait dans la tête de cette femme qui attend un homme qui ne vient pas.

Si mon chemin croise d'autres romans de Nina Berberova, il est quasi certain que je les relirai. Je suis notamment tentée par L'accompagnatrice, C'est moi qui souligne.

Ont déjà lu Nina Berberova: Papillon,Chatperlipopette, Kalistina et d'autres sûrement.

lundi 7 juillet 2008

Les chevaliers de l'escalier rond-Einar MAR GUDMUNSSON


Voici un roman surprenant, à la couverture plutôt horrible (enfin je trouve) mais là, pas question de s'y fier car la qualité est bien là.

Le narrateur, Johann est un petit garçon qui vit à Reykjavik, Islande. Sa vie de garçon turbulent va être bouleversée suite à un coup de marteau qu'il assène, comme ça, à un copain. Ce dernier, légèrement commotionné seulement, décide alors de le sanctionner: il n'invitera pas cette espèce de grosse brute à sa fête d'anniversaire.Or ça, Johann ne le tolère pas et sa vie ne va désormais tourner qu'autour de cette non-invitation.

Le sujet est original et apparemment plutôt insignifiant. Oui, sauf que, de fil en aiguille, le ton va s'aggraver et le lecteur s'imprègne de plus en plus du personnage. Certes, il m'est arrivé, jamais longtemps, de m'ennuyer un peu, me disant "oui, bon, j'ai compris, on ne veut pas de lui à l'anniversaire et ça le bouleverse". Mais l'auteur a réussi, à un moment, à passer à autre chose pour rendre ce roman attachant mais aussi bouleversant.

Une bonne surprise, une jolie découverte. J'aime ce genre de romans un peu OVNI.

lundi 30 juin 2008

Face aux masses-Ilan DURAN-COHEN


Jonquille est un beau jeune homme blond, stagiaire dans une boîte de publicité parisienne. Il s'est enfui de la communauté hippie dans laquelle il vivait depuis la naissance avec sa mère et aimerait bien vivre normalement. Mais en entrant dans cette entreprise, où il est chargé de s'occuper du frère de la directrice, le voilà propulsé dans un monde à l'opposé de celui qu'il connaissait. Il est un peu perdu et pas mal accaparé par son patron, ce frère soi-disant simplet et dérangé et Faye, la directrice aux dents longues malheureuse en amour.

Jonquille est partagé entre deux mondes: celui des hippies et celui de l'hyperconsommation, mais aussi entre trois personnes: son patron, sa mère et Faye. Il aime tout le monde, ne veut froisser personne, d'ailleurs il n'a pas été élevé comme ça mais l'essentiel pour lui est de se trouver, de connaître son père et se faire aimer.

C'est un roman très moderne dans lequel Ilan Duran-Cohen parle internet, nouvelles technologies et qui aura peut-être vieilli dans quelques années. Mais c'est aussi un roman plein d'humanité, avec un Jonquille d'une gentillesse qui fait fondre, face à des êtres plus égoïstes et déplaisants. Ici, pas de manichéisme avec d'un côté les bons et de l'autre les méchants, mais du gris: il y a du bon chez les hippies mais aussi du mauvais, pareil chez les personnes hyper modernes qui veillent à ce que les msses se conforment aux envies des publicistes.

Un roman original donc et très plaisant à lire.

vendredi 27 juin 2008

L'été-René FREGNI



Un été, en Provence; il fait beau, il fait chaud et le narrateur, serveur, travaille beaucoup. Mais une femme suffit à lui faire tourner la tête et à devenir fou ou pas loin. La jalousie s'immisce jusqu'au point de non retour.

C'est un tout petit roman (et donc une toute petite critique!), qui démarre très bien, avec une ambiance lourde, pesante, comme dans un thriller psychologique.
Mais,au bout d'un moment, sans m'être ennuyée, je n'ai pas totalement adhéré à cette passion dévorante ni à la manipulation orchestrée par cette femme fatale.

Plusieurs semaines après cette lecture, dans l'avion et pendant l'escale à Los Angeles, il me reste comme souvenir principal l'atmosphère et la chaleur de l'été en Provence, c'est déjà pas mal; assez en tout cas pour lire avec plaisir d'autres romans de René Frégni.

Lu aussi par Clarabel

lundi 23 juin 2008

Un bref instant de romantisme-Miranda JULY

Ce recueil contient des nouvelles de quelques pages à une bonne trentaine, voire plus.

Les nouvelles du début sont tendres, drôles, limite loufoques, puis peu à peu, j'ai senti une gravité s'installer, rendant la lecture parfois un peu plombante.

En effet, la 1ère nouvelle raconte l'histoire de la crise d'asthme du voisin de la narratrice qui, au lieu de l'aider, rêvasse et s'endort sur son épaule.
Ensuite, la narratrice donne des cours de natation, dans son appartement, sur la moquette à un petit groupe de personnes âgées. Drôle.

Puis à partir de la moitié, les personnages sont nettement plus désespérés et perturbés: lesbiennes qui arrivent à se détester, personnages qui font des boulots dégradants (sex-shop notamment).

J'ai donc une impression mitigée: j'ai souri, aimé le côté complètement décalé et l'humour de Miranda July mais j'avais aussi hâte de terminer certaines histoires, trop sombres. Toujours est-il que Miranda July est, je pense un auteur à surveiller car très contemporaine, originale et torturée et ça me plaît,malgré mes quelques réserves.

J'ai son film, Moi, toi et tous les autres, il faut que je prenne le temps de le regarder.

jeudi 12 juin 2008

La passion selon Juette-Clara DUPONT-MONOD


Moyen-Age, Juette a 13 ans et fait partie de la noblesse de la petite ville d'Huy, en Belgique actuelle. Elle est mariée de force à un homme qui pourrait être son père. Mais malgré son jeune âge et l'époque à laquelle elle vit, elle ne tolère pas de passer de l'emprise de son père à celle de ce mari qu'elle n'a pas choisi. Alors elle se révolte et se voue pour le reste de ses jours aux lépreux.

Ce récit alterne les chapitres dans lesquels Juette s'exprime et ceux où c'est son ami, un prêtre, qui parle d'elle. Il est le seul à comprendre cette rébellion et il entretient avec Juette une relation ambigüe que ne me plaît guère.

Une fois n'est pas coutume, je fais partie des bloggeurs qui n'ont pas aimé ce roman.Et encore je ne suis même pas sûre qu'il existe des bloggeurs-lecteurs qui n'ont pas aimé Juette.
Bref, toujours est-il que je n'ai pas terminé le roman; j'en ai juste parcouru les dernières pages pour connaître la (triste) fin de Juette. Il faut dire que le sujet dès le départ, ne me convenait pas: le Moyen-Age n'est pas une période que j'apprécie. Mais j'y croyais, surtout après avoir lu autant d'excellentes critiques.

Moi, je me suis ennuyée, je n'ai pas aimé Juette ni ne l'ai comprise: qu'elle se sente oppressée et prisonnière, évidemment, mais qu'elle haïsse à ce point les hommes, non,franchement je n'ai pas compris. Juette, pour moi, tenait davantage de la folle que de la jeune fille rebelle voulant se défaire de ses liens tissés par la société de l'époque.
Cela dit, Clara Dupont-Monod possède un vrai talent d'écriture et connaît parfaitement son sujet (il faut dire qu'elle y a consacré ses études).

Un bon point tout de même pour Juette: le sujet traité est malheureusement toujours d'actualité et j'ai souvent fait le parallèle avec la condition des femmes dans de nombreux pays.

Lu, et souvent approuvé mais pas toujours par d'autres bloggeurs: Lilly,Chatperlipopette,Le Bibliomane,Florinette,Clarabel et d'autres.

lundi 9 juin 2008

Blanche-Patrice PLYUETTE


Le narrateur de cette courte histoire est l'amoureux (transi) de Blanche. Blanche est une jeune femme libre, réalisatrice-parachutiste. Visiblement, la communication est difficile dans le couple, ce qui ne les empêche pas d'attendre un bébé.

Dans ce roman très court, que j'ai lu dans le bain, les sentiments exprimés sont flous et torturés. Je n'ai pas vraiment su si le narrateur était heureux, malheureux; indécis c'est certain. Quant à Blanche, c'est un peu pareil: visiblement instable, mais heureuse, en tout cas heureuse d'être bientôt maman, évanescente, un peu irresponsable.

C'est un roman qui, sans m'ennuyer, ne m'a pas du tout emballée; les personnages sont trop compliqués pour moi.

dimanche 1 juin 2008

Mysterious skin-Scott HEIM



Destins malheureux que ceux de deux garçons de la même ville qui ont eu la malchance de tomber entre les mains d'un entraîneur de base-ball pédophile. L'un est victime d'une espèce de syndrome de Stockholm et tente de surmonter le traumatisme grâce à la violence et la prostitution. L'autre a totalement occulté cet épisode, préférant imaginer qu'il a été enlevé par des extra-terrestres qui ont effacé une partie de sa mémoire.
Avec les années, ils vont accepter, trouver les réponses aux questions qu'ils se posaient et vivre.

Les chapitres mettent en vedette, tour à tour, l'un ou l'autre de ces garçons, soit parce qu'ils sont narrateurs, soit à travers la bouche d'un de leur proche, soeur, ou meilleur(e) ami(e).

Ce roman est dur, et ce n'est pas surprenant vu le sujet. Certaines scènes sont crues mais jamais gratuites puisqu'elles servent le reste de l'histoire, permettent au lecteur de comprendre les réactions des garçons. Il ne peut être mis entre toutes les mains et je comprends tout à fait que le sujet et la façon dont il est traité choque. Moi, ça n'a pas été le cas; j'ai été touchée, mais jamais choquée.
Une histoire terrible mais une belle histoire.