lundi 30 mai 2011

Une pièce montée-Blandine LE CALLET


Je vais faire vite pour le résumé car je crois qu'une grande partie de la blogosphère a lu ce roman.

C'est jour de mariage dans une famille bourgeoise. Tout le monde est beau, bien habillé et fait des efforts pour bien se tenir. Sauf qu'il y a toujours des imprévus qui peuvent enrayer le joli mécanisme rôdé depuis des mois : la petite trisomique qui va gâcher les photos, la sœur exubérante et son grand chapeau bizarre, le couple qui ne s'entend plus, le provocateur de service…

Forcément, ça stresse la mariée qui veut un mariage parfait au lieu de se poser des questions sur son couple. Parce que le marié, lui, s'en pose.

Et enfin, il y a le secret de famille un peu convenu mais bien gardé jusque là.

J'ai passé un bon moment de lecture, sans être renversée. Blandine Le Callet est parvenue à éviter le côté moralisateur malgré une fin trop « happy end » pour moi. On n'échappe pas à certains clichés mais dans l'ensemble, la galerie de personnages est intéressante, surtout au début où le ton est mi-cynique, mi-humoristique pour devenir plus « convenable » ensuite.

J'ai très envie d'en voir la version cinéma même si je crains de le comparer au film Mariages ! de Valérie Guignabodet, que j'avais beaucoup aimé.

lundi 9 mai 2011

La vie des saints de la Cité-Lidia AMEJKO


Bienvenue à la Cité!
Non pas la Cité qui craint mais celle où les habitants sont des Saints. Ce sont certes de drôles de Saints mais quand même: alcooliques, solitaires, grandes gueules, rêveurs...mais tous désirent le bien de leur quartier, de leur Cité et de ses habitants, parfois maladroitement mais toujours sincèrement.
Le livre est découpé et de nombreux courts chapitres, chacun évoquant un des personnages, donc un des Saints.On rencontre par exemple Saint Dormidor chiffreur de rêves,Saint Haïdegger bienfaiteur des mots sans toit...
Cela vous donne une idée des énergumènes.
Lidia Amejko, femme de théâtre, est bourrée d'imagination et de poésie. Elle met de la fantaisie dans ses propos, mais ne se gêne pas non plus pour interroger le lecteur sur des questions philosophiques comme la religion, la vie, la mort, l'amour, leurs contradictions et leurs absurdités.
Ce fut pour moi un moment de lecture jubilatoire; j'ai même très envie de relire ce petit recueil de saints!

L’intranquille-Gérard GAROUSTE


Gérard Garouste est un artiste contemporain reconnu internationalement. J'avoue que je ne le connaissais pas même si ce nom me disait vaguement quelque chose. C'est une copine qui m'a prêté cette autobiographie après qu'elle m'en ait vanté tous les mérites. Je m'y suis donc plongée.

Les toiles de Garouste sont plutôt sombres malgré leurs couleurs vives, présentant des corps torturés, des morceaux de corps démantibulés. L'humain n'y est pas sublimé, ces membres désarticulés représentant sans doute les bleus à l'âme.

Car Garouste n'en manque pas, de ces bleus à l'âme. C'est un artiste incontestablement torturé, comme on se les imagine ; suicidaire, déprimé mais aussi sujet à de grands moments de folie et d'exaltation. En fait, il est bipolaire et c'est une vraie maladie psychiatrique qui le ronge, lui et son entourage, mais avec laquelle il est bien obligé de composer.

Cela donne un témoignage qui sonne juste, pudique et sensible, qui ne verse pas dans le pathos. Garouste ne cherche pas à se plaindre, simplement à dire sa souffrance, ses créations.

Un document culturellement et humainement très fort que je pourrai relire quand je le voudrai puisqu'une amie me l'a donné.

dimanche 8 mai 2011

La chambre aux échos-Richard POWERS



Par l'auteur de l'excellentissime Le temps où nous chantions. La chambre aux échos est le roman qui suit ce chef-d'oeuvre mais l'histoire, tout comme l'atmosphère sont bien différentes.
Nous sommes dans la campagne américaine où réside un jeune homme victime d'un accident de la route. Les atteintes neurologiques sont nombreuses mais la plus grave et la plus traumatisante est sans conteste le fait qu'il ne reconnaisse plus sa soeur. Cette soeur si proche de lui, qui a quitté son travail et son appartement pour retrouver leur ville natale afin de s'occuper de son frère et l'aider à se reconstruire. Mais il ne sait plus qui est cette jeune femme qui ne le lâche pas d'une semelle. Ce n'est pas de l'amnésie mais bien un défaut de reconnaissance visuelle: cette femme n'est pas sa soeur mais un imposteur qui se fait passer pour elle. Cette expérience est bien évidemment traumatisante, pour les deux protagonistes.
Ce roman m'a vivement intéressée pour l'aspect neurologique que je connais et côtoie un peu dans le cadre professionnel. Mais au-delà de cela, sont abordés les liens frère-soeur qui eux, me sont étrangers puisque je suis fille unique et que mon homme n'est pas proche du tout de ses soeurs.
L'intrigue est bien menée, avec talent encore une fois, même si j'ai été moins éblouie par le style. En effet, même si on retrouve la patte de Richard Powers et son attachement à ses personnages, on ne retrouve pas la force du Temps où nous chantions. D'un autre côté, la lecture en est plus aisée, au niveau stylistique, pas en ce qui concerne l'intrigue.

Richard Powers est un auteur à suivre de très près; d'ailleurs j'ai appris qu'il avait écrit un autre roman: quelqu'un l'aurait-il lu?

Allez un petit effort!

Je suis en vacances, actuellement à Bornéo, après un séjour aux Philippines et avant Hong Kong. Nous sommes fatigués d'avoir marché dans la jungle en plus il ne fait pas beau. J'ai donc un peu de temps pour m'occuper de ce blog en totale perdition.
Pourtant je n'ai pas arrêté de lire même si la lecture de la biographie de Coco Chanel me prend du temps mais est passionnante. J'aime assez l'aspect décalé entre le lieu où je me trouve et le genre de ma lecture.

Tout va donc bien pour moi, moins pour mes blogs.

Je me lance donc dans l'écriture. En attendant, voici deux photos pour vous faire partager l'aventure.