lundi 13 décembre 2010

D'autres vies que la mienne-Emmanuel CARRERE


C'est rare, très très rare même qu'un livre me fasse pleurer, mais là, je n'ai pu m'en empêcher. Certes, je suis sensible au talent d'écrivain d'Emmanuel Carrère mais aucun de ses autres ouvrages que j'ai lus ne m'avait fait autant d'effet.

Ce livre est autobiographique, il débute lors du tsunami, alors qu'Emmanuel Carrère et sa famille est en vacances en Asie avec un couple d'amis. Il vit donc la tragédie en direct et perdra des amis. Sa vie change, sa vision des choses également. D'autant plus que peu de temps après, il apprend que sa jeune soeur est atteinte d'une maladie incurable et décède rapidement.

Rien de réjouissant dans cet ouvrage magnifiquement bien écrit, tout en pudeur, pas larmoyant mais qui m'a énormément touchée, je ne saurais dire exactement pourquoi. Le talent d'Emmanuel Carrère qui, bien qu'il puisse paraître pédant (c'est ce qu'on lui a reproché avec son Roman russe) y est pour quelque chose;le sujet également. Et sans doute, la petite étincelle supplémentaire qui bouleverse, qui me bouleverse.

vendredi 12 novembre 2010

Le journal d'Aurélie Laflamme, tome 1-India DESJARDINS


Aurélie Laflamme, c'est une adolescente québecoise de 14 ans aux préoccupations d'adolescente: ses copines ou plutôt sa meilleure amie, le collège, les garçons même si elle s'en défend; mais il y a aussi sa mère qui peut-être sort avec le principal du collège et son père, décédé brutalement quelques années auparavant et qui lui manque.
Rien de bien original sous la neige du Québec mais je pense qu'Aurélie Laflamme est une jeune fille normale dans laquelle la plupart des ados et pré-adolescentes peuvent se reconnaître.
Le livre-objet est très sympathique: avec un élastique comme pour les journaux intimes, des paillettes et des brillants sur la couverture, des dessins à chaque changement de mois.
Alors certes, mon âge canonique m'interdit de me reconnaître dans ce personnage mais ne m'empêche pas de me rappeler de me souvenir de mon adolescence.

Une jolie lecture jeunesse que je prêterai volontiers à des lectrices de l'âge d'Aurélie Laflamme.

Merci aux éditions Michel Lafond de m'avoir envoyé ce livre.

vendredi 5 novembre 2010

Le plus bel âge-Joanna SMITH RAKOFF

J’ai mis du temps à lire ce roman: déjà parce que c’est un bon pavé de 600 et quelques pages mais aussi parce qu’il m’a fallu entrer dans l’histoire, connaître les différents personnages et ça n’a pas été chose facile.

L’histoire débute en 1998 lors du mariage de Lil avec un jeune homme prétentieux. Tous les meilleurs amis de Lil sont là : Dave, Beth, Sadie, Tal, Emily. Eux, les gosses de riches bobos et qui se veulent intello anti-conformistes ne comprennent pas bien le choix très traditionnel de leur amie Lil, qui se marie à la manière des bourgeois qu’ils veulent détester mais dont ils font partie.

Mais les années passent, chacun fait sa vie comme il le peut : Tal connaît le succès en tant qu’acteur tandis que la carrière de comédienne d’Emily ne décolle pas ; Sadie hésite entre plusieurs hommes, Dave fait de la musique…

Les mariages, les enfants, l’appartement à New York, le divorce, finalement, ils n’y coupent pas : leur vie est aussi banale que celle de Monsieur tout-le-monde. Certains s’en accommodent et réussissent même à être heureux, d’autres n’y arrivent pas. Mais chacun fait son chemin, les amis se perdent de vue pour se retrouver dans des circonstances pas toujours agréables.

Ce roman est très actuel, à la sauce bobo, surfant sur la vague « New York et le 11 septembre ». Il se lit finalement plutôt bien et certains personnages deviennent attachants ; pour moi, ce furent Emily et Beth qui me plurent le plus. Mais les 200 premières pages ne m’ont pas passionnée. En effet, j’étais un peu perdue entre les différents protagonistes qui, je trouve, se ressemblaient tous : arrogants, prétentieux, gosses de riches, méprisant les autres. Mais leurs vies qui s’effondrent et le réel démarrage de l’histoire ont retenu toute mon attention et j’ai poursuivi ma lecture avec intérêt.

Au final, ce n’est pas une lecture inoubliable car plutôt banale : Joann Smith-Rakoff ne possède à mon sens, pas d’immenses qualités littéraires ni d’originalité mais je suis assez contente de l’avoir découverte. Un joli coup d’essai, malgré ses défauts, qui aurait toutefois supporté d’avoir moins de pages et de parenthèses, le lecteur n’ayant pas forcément besoin d’explications aux divers sous-entendus, il n’est pas complètement crétin.

En tout cas, merci une fois de plus à l’opération Masse Critique de Babelio, ainsi qu'aux Presses de la Cité.



lundi 4 octobre 2010

Le bâtard récalcitrant-Tom SHARPE


Lockhart Flowse est un jeune homme de la bonne société anglaise; élevé étrangement par son grand-père dans un manoir isolé de tout; il possède des connaissances incroyables dans des domaines improbables mais ne sait absolument rien sur la vie en société, le sexe opposé et forcément, rien sur le sexe tout court.
Alors lorsque l'amour s'en mêle, le voilà plutôt décontenancé, surtout que la dulcinée est guère plus évoluée que lui.
Tout est nouveau, étrange pour eux et ils se découvrent mutuellement, découvrant du même coup les choses de la vie.

Depuis le temps que je voulais lire du Tom Sharpe, imaginant l'auteur dans la lignée de David Lodge, j'ai été extrêmement déçue. Tellement déçue que je n'ai pas pu aller jusqu'au bout. A force de charger la mule, Tom Sharpe en fait trop et ce n'est plus drôle, c'est simplement lourd, aux frontières du vulgaire, bien que le vocabulaire utilisé demeure tout ce qu'il y a de plus correct. Peut-être que mon choix n'a pas été bon et qu'il faudrait que je retente pour tenter d'apprécier Sharpe; peut-être, mais alors j'aurais besoin que vous me donniez des titres incontournables selon vous, car Tom Sharpe est un écrivain prolifique.

lundi 6 septembre 2010

Le fait du prince-Amélie NOTHOMB



J'ai acheté ce roman pendant mes vacances, dans une toute petite ville où il n'y avait pas de choix, alors que j'étais en panne de lecture. Il y avait évidemment un Amélie Nothomb, que j'ai pris. Mal m'en a pris.

L'histoire: un homme se retrouve avec un cadavre inconnu sur les bras. Plutôt que d'appeler des secours, il fuit, prenant l'identité de ce mort. Il rencontre l'épouse du défunt chez qui il loge et boit du champagne à longueur de journée.

En gros, c'est ça et franchement ça ne rime à rien. Si j'étais vulgaire, je dirais que ce roman est un vrai foutage de gueule. Mais comme je suis polie et bien élevée, je dirais simplement qu'Amélie Nothomb a vraiment manqué de respect envers ses lecteurs en écrivant, plutôt en bâclant, ce roman.
Car j'ai vraiment eu la sensation de lire un ouvrage bâclé, écrit sur un coin de table avec pour objectif la fameuse rentrée littéraire qui fait vendre et gagner de l'argent. Elle n'a même pas fait l'effort d'inventer des noms improbables à ses protagonistes comme elle en a l'habitude.

Je sais qu'Amélie Nothomb ne manque pas de talent, d'autant que j'ai adoré Stupeur et tremblements. Je sais qu'elle a pas mal déçu ces derniers temps, je comprends pourquoi.

Que vaut son dernier opus?

mardi 31 août 2010

Et en plus c'est mon bloggiversaire!

A vrai dire, il a fallu que j'aille chercher dans les archives du blog pour savoir quel âge il a; ou plutôt depuis combien de temps je tiens ce blog. 4 ou 5 ans, je ne savais plus. Finalement, c'est bien

5 ANS!

Ca fait longtemps mine de rien! D'accord, cette année, on ne peut pas dire que ce blog soit vivant mais, je persiste.

J'en profite pour vous donner des nouvelles: je suis rentrée chez moi ce week-end après 3 semaines de vacances, une partie à Saint-Martin, une autre, plus importante, en métropole. Et bien je vous garantis qu'il fait froid en métropole! Je n'ai pas pu faire de défilé de mode puisque, comme je vous l'ai dit, ma valise a été égarée du côté de Los Angeles. Finalement, tout est bien qui finit bien puisque je l'ai récupérée aujourd'hui. Elle est bien arrivée, quasiment en même temps que moi, à Roissy, mais sans doute rebutée par le temps, elle est repartie illico à Tahiti!

Les garçons-Wesley STACE


C'est le deuxième roman du prometteur Wesley Stace. J'ai lu L'infortunée, l'histoire d'un jeune homme élevée comme une fille dans l'Angleterre victorienne, que j'avais adoré. Là, autant le dire, Les garçons n'est pas à la hauteur du précédent. L'idée de départ est certes originale et donne envie: une famille d'artistes, spécialisée dans la ventriloquie, que l'on suit sur plusieurs générations. Le lien se fait par le biais de deux Georges: une marionnette de grande qualité et un petit garçon fasciné par sa famille. Les deux Georges sont, tour à tour, les narrateurs de ce roman; petit à petit, le lecteur fait des liens, jusqu'à connaître LE secret de famille.
J'ai lu ce roman il y a quelques mois déjà et il m'est désormais difficile d'en parler, alors que je serais presque intarissable pour L'infortunée. Certes Les garçons se lit facilement et agréablement mais il manque le chose qui fait que l'on s'attache aux personnages et que l'on en garde un souvenir précis. Le tout est plutôt fade. Mias mettons-nous à la place d'un écrivain: difficile de faire presque parfait à chaque fois!

vendredi 20 août 2010

200 billets!

C'est beaucoup et peu à la fois, 200 billets pour un blog. Mais disons que cette nouvelle note va me permettre de refaire vivre ce blog, toujours moribond...Pourtant j'ai une vingtaine de livres lus et dont je veux parler.

Pour le moment, je suis en vacances et vous écris en direct de métropole.

Lecture du moment:



Mais aussi lu, pendant ces vacances:
La maison aux esprits d'Isabel Allende,
Le fait du prince d'Amélie Nothomb,
Lignes de faille de Nancy Huston.

J'avais pris aussi Bonbon palace de je-sais-plus-qui et J'ai nom sans bruit d'Isabelle Jarry, deux livres que j'aurais sans doute lus avec plaisir si American Airlines n'avait pas eu la bonne idée de perdre ma valise quelque part entre Los Angeles et Paris.
Je passe donc des vacances presque nue et avec peu de romans!

A très bientôt pour une critique peu élogieuse, c'est le moins qu'on puisse dire, du Fait du prince.

lundi 19 juillet 2010

Les amants de la terre sauvage-Katherine SCHOLES


Ce livre, comme beaucoup de bloggeuses, m'a été proposé et offert par Chez les filles. Le titre ne présageait rien de bon mais je l'ai accepté parce que l'auteur est Australienne et vit en Tasmanie. J'ai désormais compris que tout ce qui est Australien ne me convient pas!
L'histoire: une jeune femme tient avec son mari, un lodge en Tanzanie. Ils sont au bord de la failite et du divorce. Elle est délaissée et se retrouve seule au lodge lorsqu'une équipe de cinéma débarque afin de tourner des scènes dans cette pension typique. Sa vie va changer, par amour, évidemment.
Ca, c'est ce que j'en ai lu sur la quatrième de couverture et ce que j'en ai saisi. Car je n'ai pas terminé ce roman-fleuve à la sauce Harlequin. J'ai dû m'arrêter après une soixantaine de pages seulement, au moment où Madame rencontre l'acteur auquel elle ne devrait pas résister bien longtemps. J'ai imaginé la suite, les scènes pseudo-sensuelles, les hésitations à la "je t'aime moi non plus". C'en était trop; j'ai rangé le roman.
Ce genre de littérature n'est pas pour moi.

lundi 28 juin 2010

Mise en bouche-Kyung-Ran Jo



K, la trentaine, est au fond du gouffre: elle qui donnait des cours de cuisine et vivait une histoire d'amour se retrouve seule et forcée de reprendre son travail de cuisinière au Nove, restaurant italien renommé de Séoul. Elle maigrit, n'a plus goût à rien, manger et faire la cuisine ne l'inspirent plus vraiment. Ce qu'elle veut, c'est récupérer son compagnon qui l'a quittée pour une top model. Et ça en devient une obsession qui se mêle à sa passion pour l'art de la cuisine.

J'avoue, j'ai eu du mal à avancer dans ma lecture. Des lamentations sans fin, des comparaisons trop fréquentes entre la cuisine et le sexe, des discours culinaires et des passages sur l'histoire de la cuisine sans intérêt, une présentation de plats pas vraiment alléchants, bref, rien ne me plaisait particulièrement ni ne me poussait à poursuivre.
Sauf que je ne suis pas du genre à ne pas terminer un livre et surtout, j'ai lu la critique de Traversay qui m'a fait tenir. En effet, il y parle d'une fin surprenante. Et c'est le moins que l'on puisse dire! Les vingt dernières pages montent en puissance jusqu'au bouquet final, où la passion fait perdre les pédales.
J'y ai retrouvé l'imagination et la folie des auteurs japonais, voisins de l'auteure, Coréenne. Rien que pour la fin donc, je ne regrette pas ma lecture et, sans forcément en conseiller la lecture, je dirais que, s'il croise votre chemin, ne le laissez pas passer.

Merci à Babelio et son opération Masse critique, ainsi qu'aux éditions Philippe Rey.

mercredi 23 juin 2010

Seul dans Berlin-Hans FALLADA


Deuxième guerre mondiale, au coeur de Berlin. Nous suivons le destin de plusieurs Berlinois qui subissent le conflit, ou s'en délectent. Tous ont un lien: ils sont voisins, ont un homme en commun...Certains sont nazis, d'autres passifs, tandis que d'autres encore s'opposent, à leur façon, à cette guerre. Je pense à cet homme, seul avec sa femme. Ils se parlent peu mais s'aiment, il est ouvrier menuisier consciencieux et dur à la tâche. Un de leur fils est mort au combat, l'autre vire SS. Cet homme simple pense qu'il doit lutter, ce qu'il fait en rédigeant des messages anti-guerre sur des cartes postales, qu'il dispose ensuite dans des cages d'escaliers d'immeubles de Berlin. Ces mesages "subversifs" exaspèrent au plus point les autorités qui déploient d'importants moyens pour confondre ce traître de la patrie. Et elles réussiront. Son épouse, d'habitude si effacée, fera ensuite preuve de breaucoup de caractère...

Hans Fallada a réussi à faire de ce roman une sorte de document historique, passionnant et qui fait des frissons dans le dos. A peu près toutes les réactions possibles en temps de période troublée sont brossées, de la plus vile à plus courageuse, voire inconsidérée. L'homme est un loup pour l'homme, c'est certain, Hans Fallada ne le dément pas. Mais il existe aussi des agneaux, dociles et bons.

lundi 21 juin 2010

La cité des jarres-Arnaldur INDRIDASON


Terrifiant ce pola, limite glaçant (normal, vous me direz pour un polar scandinave!).

L'histoire: un vieux monsieur, apparemment sans histoire, est retrouvé mort dans son appartement. Après un petit moment de doute, il semble que ce soit bien un assassinat. En effet, un étrange message rédigé sur un bout de papier a été retrouvé près du corps. L'inspecteur Erlendur est chargé de l'enquête. Il va vite découvrir que la victime était en fait une ordure, collectionneuse de vidéos pédophiles. Reste à savoir qui l'a tuée, et pourquoi.
En même temps qu'il tente de régler cette affaire sordide, le policier est débordé par sa vie privée; en effet, sa fille, droguée et enceinte,lui cause bien du souci.

La cité des jarres est le premier polar dans lequel intervient Erlendur. Bien évidemment, et comme à mon habitude, j'ai débuté par le deuxième, La femme en vert, que j'avais beaucoup apprécié. Mais je dois dire que La cité des jarres m'a davantage plu. Plus effrayant, peut-être mieux mené, je ne sais pas, plus à mon goût peut-être, tout simplement. Tout s'enchaîne parfaitement, les pièces du puzzle se mettent en place petit à petit, jusqu'à la vérité. L'apport d'éléments personnels sur Erlendur le rendent un peu plus humain,le lecteur est dans l'empathie. Car ce qu'on découvre sur son intimité est peu réjouissant, puisque sa vie sociale et familiale est totalement ratée, même inexistante.

Je poosède Hypothermie, le dernier Indridason, que j'ai très envie de lire. Les auteurs venus du frois sont décidément à suivre...

mardi 1 juin 2010

Les rêves perdus ne marchent jamais-Raumoa ORMSBY


On reste dans le Pacifique sud, direction cette fois la Nouvelle-Zélande, dans la banlieue d'Auckland. Comme la plupart des romans d'auteurs australiens et néo-zélandais, celui-ci ne fait pas exception: il est triste, voire déprimant.
C'est l'histoire d'un jeune homme (dont j'ai oublié le prénom)vivant dans une communauté Maorie des environs d'Auckland. Il a été élevé par ses grands-parents maternels, sa mère étant morte à sa naissance et son père inconnu, du moins du jeune homme. Ce père sans visage le fascine, l'intrigue, il le fantasme: c'est forcément un héros, quelqu'un de bien, qui aurait été obligé de disparaître.
Notre héros est jeune, rêve d'entrer dans l'armée. Alors il bosse dur pour réussir son concours. Contrairement à la plupart des jeunes Maoris de sa communauté, il a de l'ambition et sait quoi faire de sa vie. Pointer au chômage et attendre que les allocations tombent en buvant de la bière, ce n'est pas pour lui. Sa vie bascule pourtant lorsqu'une amie et sa mère se font violer par de jeunes délinquants que tout le monde connaît. Impossible de laisser passer ça. Notre jeune Maori va s'occuper d'elles, rassurer son amie, l'apprivoiser. Dans le même temps, il découvre qui est son père et apprend qu'il ne sera jamais militaire. Trois évènements majeurs dans sa courte existence qui vont l'entraîner dans un cercle infernal qui va mal se terminer.

Voilà, je vous ai prévenus, ce roman est triste, jusqu'à la fin. Quand même, à certains moments, l'espoir (re)naît, mais jamais bien longtemps. Malheureusement, une bonne partie des Maoris vit ainsi: allocations, chômage, alcool, bagarres, prison et tout se qui s'en suit.
Ceci est le premier roman de Raumoa Ormsby, plutôt prometteur, bien que j'espère que le suivant, s'il existe, sera plus joyeux. Certes, il est moins prenant que L'âme des guerriers d'Alan Duff, le rythme est plus poussif mais l'ensemble révèle un auteur talentueux. Je me demande également si la traduction ne serait pas en cause dans les défauts que j'ai pu constater.
Bref, un récit "pas mal" mais possédant moins de caractère que l'oeuvre d'Alan Duff.

lundi 31 mai 2010

Nauru, l'île dévastée-Luc FOLLIET



Ce livre n'est pas un roman, ni le scénario d'un film catastrophe à la sauce Hollywood mais un essai, et donc la réalité. Nauru est une petite île du Pacifique sud, satellit de l'Australie. Riche en minerai, cela lui a rapporté énormément d'argent, des entreprises australiennes étant venues exploiter le sol.Tellement d'argent qu'il coulait à flots et a été dilapidé en excès en tous genres: compagnie aérienne, gouvernements pléthoriques, 4x4 en pagaille pour une route de quelques kilomètres, hôpital démesuré, repas pantagruéliques...
Mais un jour, les réserves naturelles se sont épuisées, les investisseurs se sont retirés et les Nauruans, qui n'avaient pas prévu ça, trop occupés qu'ils étaient à dépenser, se sont retrouvés sans le sou. Moins de trente ans plus tard, c'est la misère: les grosses voitures ne circulent plus puisqu'il n'y a plus d'essence, les frigidaires ne fonctionnent pas faute d'électricité et les habitants sont obèses, diabétiques à cause d'une alimentation déséquilibrée.
Désormais, ils tentent de trouver un peu d'argent et regrettent le temps béni de l'argent facile, tout en se résignant. Quelques mines sont ecore exploitées, qui leur ramènent quelques deniers. Et surtout, l'Australie s'est servie de l'île comme de prison en y parquant les immigrés clandestins. Ce camp a fermé il y a peu; il ne restait à la fin que deux hommes qui passaient leurs interminables journées à ne rien faire: libres sur l'île mais prisonniers.

C'est un petit livre mais qui contient un récit absolument effarant; j'en connaissais l'histoire pour avoir vu un reportage télé mais cette lecture m'a permis d'avoir davantage de détails. Et de malheureusement, pouvoir faire un comparatif avec la situation actuelle de la Polynésie française, étrangement similaire...
Ca fait froid dans le dos.

dimanche 9 mai 2010

La fureur et l'ennui-Richard FLANAGAN



Une fois de plus,je lis un auteur australien pas gai; effectivement, à part Kenneth Cook, pour l'instant tous les livres d'écrivains australiens et néo-zélandais que j'ai découverts, sont plutôt du genre déprimants. Richard Flanagan ne fait donc pas exception à la règle. J'étais prévenue, puisque j'avais déjà lu de lui, et apprécié, Dispersés par le vent.

Ce deux romans sont peu réjouissants, mettant en scène deux femmes aux destins tragiques. Certes les époques sont différentes, les lieux aussi (la Tasmanie pour Dispersés par le vent, Sydney pour La fureur et l'ennui) mais elles se ressemblent, en lutte contre les préjugés.

L'héroïne ici, c'est la Poupée, stripteaseuse dans une boîte de nuit à la mode de Sydeny; elle se produit chaque soir afin d'entasser les dollars qui lui permettront de s'acheter un appartement, une vie normale et une dignité. Elle y est presque mais une seule aventure d'un soir va tout faire basculer. Il suffira d'une nuit passée avec un beau jeune homme soupçonné d'être un dangereux terroriste pour que les médias s'emballent et que la Poupée se retrouve traquée comme une bête sauvage. Aucune échappatoire possible, à part la mort. Mais la Poupée, bien que proie facile, est maligne et ne renonce pas si vite. Elle erre dans les rues de Sydney, pensant que tout ce battage médiatique autour d'elle, qu'on appelle désormais la Veuve noire, va se tasser; mais non, elle est partout, sur tous les écrans de télé, dans tous les postes de radio. Elle doit agir et va agir...

Richard Flanagan a été inspiré, comme beaucoup, par le 11 septembre 2001, la paranoïa que cela a entraîné, ainsi que l'avidité de certains "journalistes" avides de scoops morbides.
Pour tout dire, j'ai préféré Dispersés par le vent, moins actuel. Cela dit, une fois plongée dans le roman,celui-ci a rempli son contrat: l'affaire est bien menée, avec un bon rythme, des rebondissements bien que l'on sente que l'issue risque d'être fatale. Un roman efficace qui met en scène les travers du genre humain. Peu d'espoir, peu d'illusions: une fois que le lecteur a intégré ce principe, il peut lire avec "plaisir" l'épopée malheureuse de la Poupée.

Richard Flanagan est donc pour moi, un écrivain à suivre; peut-être un jour écrira-t-il quelque chose de moins désespéré, ça pourrait être intéressant...

vendredi 23 avril 2010

Les belles choses que porte le ciel-Dinaw MENGESTU


Ce premier roman, d'un auteur éthiopien exilé aux Etats-Unis est bien prometteur.

Sépha en est le narrateur; comme Mengestu, il est Ethiopien et a fui son pays quelques années auparavant pour se réfugier à Washington. Là, il vit en cercle restreint, ne côtoyant pour l'essentiel que deux autres compatriotes. Ils ne sont toujours pas intégrés dans ce pays où il ne sont pas à l'aise. Spéha tient une épicerie qui périclite dans un quartier pauvre et noir qui périclite, après une courte embellie.
Les trois pauvres hères sont célibatiares, sans enfant, sans amis, presque pas de travail. Ils survivent plus qu'ils ne vivent, ne sachant pas très bien ce qu'ils veulent, ni comment le trouver.
Mais Sépha arrive à garder espoir et il pense même que sa vie va changer le jour où une jeune femme blanche et riche emménage dans son quartier minable. Ils sympathisent et Sépah se surprend à se rêver habitant de la belle maison, époux et beau-père heureux. Mais la vie n'est pas si facile, bien au contraire...

C'est un grand que j'ai pris grand plaisir à lire bien qu'il soit plutôt sombre. Le sujet m'a interpellée et Dinaw Mengestu possède nu talent indéniable de narrration. Il fait en effet preuve d'une grande sensibilité dans la description de ses personnages mais sans pathos ni misérabilisme. Il semble fier de ses racines africaines, racines qu'il est difficile d'ancrer dans le sol américain.Car malheureusement, encore aujourd'hui et à peu près partout dans le monde, les inégalités perdurent et les préjugés ont la vie dure.

Je ne suis pas seule à avoir lu ce joli roman; il y a Lo, Sylire, Jules, Hélène dans ses jardins.

Ressaisissons-nous!

Un mois que je n'avais pas posté de note. La faute au manque de courage et de motivation, comme d'habitude.
Mais c'est aussi la faute du travail et la vingtaine de compte-rendus en retard...
Et plus drôle, les vacances sont en cause également; car je suis partie en Asie pendant trois semaines le mois dernier. J'étais donc en vadrouille, mais en ai profité pour pas mal lire, me reposer et délaisser presque sans aucune honte mes blogs.

Motivation donc: je vais essayer pour la énième fois de me remotiver, entre deux bilans et avant les prochaines vacances!

lundi 22 mars 2010

Territoires-Nuruddin FARAH



En direct de Hong Kong, je vous livre une petite note sur un roman lu il y a quelques mois déjà, d'un écrivain somalien.

L'histoire est dure, évoquant une partie de l'histoire de cette partie de l'Afrique qui a bien souffert: la revendication d'un bout de terre somalien par les Ethiopiens. Le personnage principal est un petit garçon, qui grandit pour devenir adulte. Il débute tristement sa vie, sans parents mais est recueilli par une femme qui va l'élever, adoptant parfois des attitudes équivoques. En grandissant, il va s'éloigner d'elle, géographiquement en allant habiter chez un oncle, et sentimentalement. Il s'éloigne parce qu'elle ne fait pas partie de la bonne ethnie, qu'il en a honte et qu'il ne sait pas vraiment où se situer par rapport à elle. Il grandit, entre à l'université et se radicalise: la Somalie aux Somaliens, les Ethiopiens n'ont rien à faire dans leur pays. Et là, j'ai du mal à comprendre, à accepter ce cheminement.

Un roman surprenant qui a le mérite d'exister puisqu'il parle de la Somalie, de ces guerres ethniques qui nous dépassent et dont on ne parle quasiment jamais. Mais c'est aussi un livre assez ardu dans la narration: j'ai parfois eu l'impression de passer du coq à l'âne, le changement de personne (des chapitres à la troisième personne d'autres à la deuxième du singulier: mais qui est ce narrateur?)n'a rien arrangé. Peu à peu, j'ai compris que des années avaient passé; or, l'auteur n'a à aucun moment donné d'indications temporelles. C'est moi qui ai déduit que les années avaient passé.

Au final donc, un roman certes intéressant, qui donne envie d'approfondir le sujet mais un style qui m'a assez peu convaincue, parfois ennuyée.

Edit: note commencée à Hong Kong mais terminée à Hanoi. Ca en jette non?!

dimanche 14 mars 2010

Mezquite Road-Gabriel TRUJILLO MUNOZ


Nous sommes à Mexicali, ville mexicaine à la frontière des Etats-Unis. C'est une cour des miracles, où les prostituées côtoient les tueurs à gages, les gangs et autres dealers. Tout ça parce que nous sommes aux portes de l'Amérique, terre de rêve pour une bonne partie des Mexicains, mais aussi terre quasiment inaccessible. Et c'est dans cet endroit malfamé que débarque Miguel Angel Morgado, avocat, membre de la ligue des droits de l'Homme. Mexicali il connaît, puisqu'il y est né et y a vécu. Il y revient, appelé par son meilleur ami qui lui-même vient de perdre un proche. Il a été assassiné, officiellement pour une sombre affaire de drogue mais sa veuve ne l'entend pas ainsi. Notre avocat a donc une mission: retrouver le ou les meurtriers de cet homme et leur mobile.

Il s'agit d'une enquête express, ficelée en 130 pages. Un peu trop court à mon goût: je n'ai pas eu le temps de m'imprégner de l'ambiance, même glauque, ni des tenants et aboutissants qui m'ont paru assez tirés par les cheveux à certains moments.
En deux temps, trois mouvements, une déduction et une coïncidence, l'affaire est résolue, et Miguel rentre à Mexico.
Les personnages ont peu d'âme,, certaines choses m'ont échappé, sans doute parce qu'il existe d'autres romans antérieurs à celui-ci et dans lesquels on retrouve peut-être une partie des personnages.

Certes, c'est un roman qui fait passer un moment mais qui ne décrit que les mauvais côtés du Mexique et qui manque de consistance. J'aurais apprécié quelques dizaines de pages en plus afin de mieux suivre l'intrigue, sentir monter le suspense, appréhender la psychologie des protagonistes.
J'y ai trouvé pas mal de ressemblances avec Le dahlia noir de James Ellroy (que j'ai presque détesté), pas dans la longueur, mais dans le contexte, les lieux, le style également. A propos de style d'ailleurs, j'ai été agréablement surprise par celui-ci: vu le contexte, je m'attendais à lire des vulgarités en tous genres mais non, l'auteur reste très sobre, sans utilisation excessive d'injures et autres mots déplacés; et c'est tant mieux!

Livre reçu dans le cadre de Masse Critique; merci à Babelio et aux éditions Les allusifs.

vendredi 26 février 2010

Relation de voyages autour du monde-James COOK



Interdiction de dire du mal de ce document, qui est un des livres de chevet de mon homme.
C'est un document historique, journal que James Cook, célèbre explorateur, a tenu lors de ses voyages dans les années 1770. Grâce à lui, son équipage et deux bateaux, le monde occidental des Lumières a découvert de nouveaux peuples, de nouveaux horizons: Tahiti, Nouvelle-Zélande, Australie, Hawaii...
Moi qui commence à bien connaître l'Océanie, il est évident que j'ai retiré un profit certain de cette lecture, d'autant plus que je connais certains lieux où Cook a débarqué (ils ont bien changé ces sites!). Toutefois, j'ai eu du mal à m'imaginer le périple, alors que mon mari lui, n'y a trouvé aucune difficulté.
En revanche, j'ai particulièrement apprécié et retenu les paragraphes concernant les indigènes, les rencontres avec Cook, les modes de vie des peuples primitifs; Cook a appris à les connaître, les respecter et ne pas les mépriser, le tout avec une curiosité insatiable. Curiosité qui l'a perdu puisqu'il a été abattu par les Hawaiiens et sans doute mangé.

lundi 1 février 2010

Les yeux bandés-Siri HUSTVEDT


Ma découverte de Siri Hustvedt, je vous le dis tout de suite, n'a pas été vraiment concluante. Elle est l'épouse de Paul Auster et son roman, Les yeux bandés, ressemble à du Paul Auster, par l'écriture, les lieux, mais ce n'est pas du Paul Auster. A mon humble avis, c'est moins bien.

Le récit se déroule à New York qui, s'avère être un des personnages principaux. Nous suivons Iris Vegan, une jeune étudiante qui, pour gagner sa vie écrit des textes, en fonction des demandes. Elle s'est donc retrouvée ainsi à écrire pour un vieil homme paticulièrement étrange que, malheureusement, on abandonnera assez rapidement, puisqu'il disparaît du texte, sans que je ne sache pourquoi, ni ce qu'il est devenu. Quant à Iris, de fil en aiguille, de perturbations en remise en question, elle va changer de peau, d'identité, pour apprivoiser sa nouvelle ville et sa nouvelle vie.

Une histoire assez particulière, qui ne m'a pas du tout envoûtée. Je n'ai pas saisi la psychologie de cette héroïne, n'ai pas compris son cheminements, ou n'ai pas souhaité les comprendre. Je suis sortie frustrée par cette lecture, à cause de cela mais aussi parce que, comme je l'ai écrit plus haut,je n'ai pas su ce qu'il advenait de ce vieil homme qui, finalement m'intéressait beaucoup, plus qu'Iris: il avait visiblement quelque chose à cacher, mais quoi, je n'en sais toujours rien. devenaitenr apssa

mercredi 20 janvier 2010

Budapest-Chico BUARQUE


De façon assez inconsidérée, j'aime Chico Buarque depuis des années. Ses chansons, mais aussi ses romans, me parlent. J'ai lu Embrouille quand j'étais ado; j'avoue ne pas avoir tout compris mais j'en garde un souvenir inoubliable plein de poésié. J'ai passé un nouveau bon moment de lecture avec ce roman, voyageant entre Budapest, Rio et Brasilia. Le narrateur,José, est un écrivain brésilien en proie au doute. Il se retrouve à Budapest par hasard, à la suite d'un problème technique sur l'avion qui devait le ramener de la Turquie à Rio.Contre toute attente, il tombe amoureux de la langue, le hongrois, puis de la ville et de Kriska. Tout le fascine et il décide de rester dans ce paye, abandonnant du même coup femme et enfant au Brésil. Son épouse poursuit donc sa carrière de présentatrice télé sans lui, tandis que son fils se morfond, mange et ne parle pas.

Ecrit comme cela, on pourrait s'attendre à une histoire dramatique, mais finalement non car Chico Buarque a de l'humour et sait dédramatiser. Certes, José est rempli d'égoïsme car il ne rend personne heureux, ni Kriska, ni sa femme, ni son fils mais lui non plus ne l'est pas. Je lui ai donc trouvé quelques circonstances atténuantes, en admettant qu'il se trouvait dans une période de remise en question. Et j'ai lu son histoire avec grand plaisir, partagé sa nouvelle vie à Budapest, capitale discrète mais qui, visiblement mérite d'être connue, tout comme ce roman.

Lo l'a lu.

lundi 18 janvier 2010

L.A Story-James FREY


J'ai une dizaine de notes en retard mais je m'en fiche, je dois absolument vous parler de ce roman, de ce coup de coeur. C'est le seul roman de la rentrée littéraire qui m'a fait de l'oeil, que j'avais envie de lire: le sujet me plaisait et les quelques critiques que j'avais parcourues étaient dythirambiques. J'ai donc demandé à un copain de me le ramener de son séjour en métropole; parce qu'à Tahiti, il n'est pas dans les bacs...Et quel flair j'ai eu!
Je me suis plongée dans la lecture de ce bon gros pavé assez rapidement et si j'avais pu, j'aurais pris des congés pour ne pas en sortir avant la fin.
Pourtant je ne m'attendais pas à être happée comme je l'ai été.
Ce roman-document est fascinant, le genre d'opus qu'on n'a pas envie de lâcher mais qu'on a aussi envie de faire durer de peur de le finir. Evidemment, je l'ai terminé et un vide est entré dans ma vie, carrément! Que pouvais-je lire après CA? La dernière page tournée, je me suis sentie toute petite; heureusement, ce livre m'appartient, j'ai donc la possibilité de le relire si j'en ai envie (ce que je ne ferai sans doute pas de sitôt).

James Frey alterne un chapitre romancé, dans lequel il évoque un habitant de L.A, avec un autre, souvent court, parfois quelques lignes seulement portant sur l'histoire et l'évolution de la ville. Il a créé des personnages typiques de ceux que l'on peut rencontrer dans la Cité des Anges: une jeune Mexicaine ambitieuse, un couple d'acteurs célèbres mariés et amoureux en public, homosexuels en privés, un clochard à Venice, un jeune couple venu du fond des Etats-Unis, plein d'espoir mais qui va vite déchanter...
Aucun ne se croise mais tous sont emblématiques et réels.

Voilà: ce roman se dévore, il m'a prise aux tripes. Rien n'est oublié, ni les hommes, ni l'histoire, ni aucun aspect concernant la création et l'expansion plutôt démoniaque qu'angélique de cette cité tentaculaire qui attire et rejette à la fois.

Ma vision de Los Angeles s'est modifiée; j'y retournerai avec un autre regard, pas forcément plus positif mais peut-être davantage de curiosité.
Et du coup, je me suis offert un autre livre sur Los Angeles:



Vous l'aurez compris: il ne vous reste plus qu'à vous procurer ce chef-d'oeuvre (oui, pour moi c'en est un!)

dimanche 3 janvier 2010

L'homme, ses bizarres idées du bonheur-David COHEN



Ce livre et cette lecture ont une histoire : son auteur est octogénaire, il a toujours le cerveau en ébullition , plongé dans ses dictionnaires. Son épouse, Christiane, octogénaire également, est une de mes copines d’internet depuis plusieurs années. Ce livre, fourre-tout autobiographique, philosophique et linguistique est la mise en pages d’une série d’entretiens qui ont duré de nombreux mois. Après quelques réticences, David Cohen s’est laissé convaincre de les publier, notamment pour laisser une trace écrite à sa famille. Car c’est un homme au destin hors du commun : né Tunisien Juif non pratiquant, il a passé une enfance misérable mais studieuse. Jeune adulte, il est exilé en Algérie, fait de la Résistance, est arrêté mais s’enfuit. Il est alors toujours aussi misérable et communiste. Il rencontre Christiane, l’épouse, ils ont des enfants ; à force de travail et grâce à la situation professionnelle de Christiane, il devient un éminent linguiste, spécialiste des langues du Moyen-Orient.
Ce document très dense traite de différents domaines qui tiennent à cœur à l’auteur : religions (être croyant ou non, adopter une religion plutôt qu’une autre…), linguistique, Histoire, littérature et poésie…Cela donne un gros bouquin qui ne se lit pas facilement, qui n’intéresse pas le lecteur de bout en bout mais qui interpelle et donne à réfléchir sur ces sujets. Je n’ai par exemple, pas eu envie de lire en détail les passages concernant la religion mais j’ai été passionnée par les chapitres traitant de la linguistique et de la Seconde guerre mondiale au Maghreb.
L’ensemble est parfois désordonné, manquant de fil conducteur mais David Cohen s’en explique dès le début des entretiens : il a tendance à se disperser, il est ainsi, à nous de trouver le fil et de ne pas le perdre. Le tout est finalement éclairant bien que parfois difficile d’accès, on n’est jamais loin de la philosophie.
Un seul bémol : les nombreuses coquilles.

Edit de la part de Christiane, l'épouse de ce monsieur:
Il y a une erreur, compréhensible car pas simple de se retrouver dans ce livre. C’est pendant l’occupation allemande de Tunis 1942/43 que David a été interné pendant quelques mois en camp (de concentration, pas d’extermination) comme tous les hommes juifs. Son activité de résistance à l’époque s’est limitée à la distribution en boite aux lettres de quelques tracts. En Algérie il était journaliste communiste et nous sommes partis en 1950, avant la guerre d’Algérie. D’autre part, et ce n’est pas dit clairement car beaucoup s’y trompent, il y a eu au départ une interview réelle qui a laissé David insatisfait et l’ensemble du livre est une interview imaginaire.

samedi 2 janvier 2010

Au revoir 2009, bonjour 2010

Tout d'abord une excellente année à tous les lecteurs de passage sur ce blog.

Un mois qu'il n'est rien passé ici, je décide donc de débuter cette nouvelle année de manière sérieuse, c'est-à-dire, en postant!La faute au travail, au manque de temps en général et à la flemme qui grandit quand je pense qu'il faut que j'écrive.Et puis mes parents sont avec nous, donc je suis moins disponible, je lis moins. Et nous sommes partis en vacances:

-un week-end par chez moi



-une semaine en Nouvelle-Zélande qui fait que le réveillon de Noël n'a pas existé pour nous mais que nous avons eu droit à deux réveillons de Nouvel An: un en Nouvelle-Zélande, l'autre à Tahiti. Bizarres les conséquences du décalage horaire!



Bref, tout ceci explique en partie cela.

Même si Noël n'a pas vraiment existé, j'ai quand même eu des cadeaux dont un livre,
La vie des saints de la cité de Lidia AMEJKO aux éditions Actes Sud.

Pour terminer, pas de résolution, bonne ou mauvaise pour cette année mais, une fois n'est pas coutume, un petit récapitulatif des lectures de 2009.

En 2009, je n'ai lu que 40 livres, contre 75 en 2008, qui était déjà une année en baisse de régime. MAIS, 2009 fut un très bon cru côté lectures avec de nombreux romans et deux documents qui sont sortis du lot:

-A Mélie sans mélo de Barbara CONSTANTINE;
-Au pays du long nuage blanc de Charles JULIET,
-Le déclin de l'empire Whiting de Richard RUSSO,
-Le koala tueur et autres nouvelles du bush de Kenneth COOK,
-Colloque sentimental de Julie WOLKENSTEIN,
-Je vous promet de revenir, 1940-1945, le dernier combat de Léon Blum, de Dominique MISSIKA,
-Thérapie de David LODGE,
-Les belles choses que porte le ciel de Dinaw MENGESTU,
-Nauru, l'île dévastée de Luc FOLLIET,
-La cité des jarres d'Arnaldur INDRIDASON,
-Tiare de Célestine HITIURA-VAITE

Des coups de coeur:
-Cendrillon d'Eric REINHARDT,
-Voix endormies de Dulce CHACON,
-Le coeur découvert de Michel TREMBLAY,
-Seul dans Berlin de Hans FALLADA

Et un roman qui m'a fait vibrer davantage encore et dont je dois vous reparler car il restera, c'est certain, dans mes meilleures lectures de ma vie:
-L.A Story de James FREY.


Ce roman est absolument envoûtan; lisez-le!

Vous remarquerez que certains livres n'ont pas de lien, c'est parce qu'ils ne sont pas encore chroniqués puisque j'ai quelques mois de retard...

Pas de challenge, défis ni quoi que ce soit pour moi: cela demande trop d'exigences et diminue mon plaisir de lecture. Je ne garde que le Blogoclub de Sylire même si je suis loin d'être assidue. Il reste peu contraignant et m'intéresse.