mercredi 30 janvier 2008

Un roi sans lendemain-Christophe DONNER


Voilà j'ai découvert Christophe Donner, un écrivain dont j'avais vaguement entendu parler et qui, malgré son écriture prolifique n'était jamais arrivé entre mes mains auparavant.

Un roi sans lendemain est un roman historique, sur un sujet qui a visiblement passionné l'auteur: qu'est devenu Louis XVII, le fils de Louis XVI, l'enfant du Temple? Car cet enfant n'est pas mort en même temps que ses parents mais a été emprisonné au Temple, sans voir le jour pendant des mois et des mois, devenant aveugle, rachitique et pouilleux.
En parallèle, du moins dans la première moitié du livre, le narrateur, Henri Norden (Norden-Donner...)règle quelques comptes avec sa famille et tombe amoureux d'une présentatrice télé à succès libanaise. Lui est scénariste et écrivain; s'il en vient à se passionner pour cet enfant, c'est parce qu'on lui a demandé d'écrire un scénario de film sur le sujet.

Il n'a alors plus qu'une idée en tête ou presque: qu'est-il arrivé à Louis XVII? S'il a été tué, alors, qui est à l'origine de ce meurtre? Pour Norden, aucun doute, c'est Hébert, fondateur d'un journal satyrique sous la Révolution, le Père Duchesne et écrivain. Le fait qu'un écrivain soit à l'origine de la mort d'un enfant tracasse beaucoup Norden. Mais ses recherches vont confirmer ses dires.

Ce roman m'a fascinée: à la fois récit autobiographique, à la fois roman historique très fouillé, j'ai énormément apprécié.
D'une part, j'ai aimé le style de Donner, avec ses phrases qui ne mâchent pas leurs mots; il n'est d'ailleurs pas toujours tendre avec sa famille mais paraît-il qu'il l'est rarement dans ses autres ouvrages.
D'autre part, il a réussi à m'intéresser à la Révolution qui n'est quand même pas ma période historique préférée; tout ça parce que je l'ai moi-même senti imprégné par la Révolution, à tel point que la seconde moitié du livre occulte totalement la vie du narrateur pour ne se consacrer qu'à l'enfant du Temple,ses parents (Louix XVI et Marie-Antoinette pour ceux qui n'auraient pas suivi) et leur tortionnaire, Hébert.
On sent que Donner-Norden est à la fois terrifié par l'attitude d'Hébert mais aussi admiratif, tout comme il s'est pris d'affection pour le petit Louis XVII.

Alors forcément, si l'Histoire ne vous intéresse pas, passez votre chemin, car malgré les qualités littéraires évidentes, vous risquez de vous ennuyer. En revanche, si vous l'appréciez,ainsi que Donner et sa franchise alors régalez-vous!

[Edit à 8h18: une copine de forum m'a affirmé avoir beaucoup aimé ce roman alors qu'elle n'aime pas, d'habitude, les romans historiques. Comme quoi, quand un écrivain est talentueux, il peut nous faire lire n'importe quoi.]

dimanche 27 janvier 2008

Electric-Chad TAYLOR

Auckland, en plein mois de février, c'est la canicule (Auckland=hémisphère Sud=saisons inversées). Samuel Usher, récupérateur de données informatiques, est comme les autres: il a chaud. Mais lui, en plus, a vu son histoire d'amour se terminer et a eu un grave accident de voiture quelque temps auparavant dont il peine à se remettre. Il tente de s'en sortir comme il peut et il a trouvé un remède: la drogue. Par le biais de son travail, il fait connaissance avec un couple de mathématiciens, avec qui il devient ami. Leur relation est destructrice puisque tous trois se droguent, toute la journée. Tout casse au moment de la mort tragique d'un des trois. Samuel se perd littéralement,et, tentant de savoir ce qui est arrivé à son ami, se retrouve au milieu de gens pas très clairs.

Pas besoin de lire tout le roman pour comprendre que l'ambiance est on ne peut plus glauque et déprimante. Mais la plume de Chad Taylor est intéressante, sans non plus être passionnante et Samuel est, malgré son addiction dévastatrice, sympathique. Je me suis attachée à lui, j'ai compris sa démarche d'enquêteur amateur et j'ai tenté de comprendre ce qui l'avait poussé à se détruire.
Mais l'atmosphère pesante dès le départ s'alourdissait au fur et à mesure des pages, devenant presque étouffante par moments.
J'aime les romans aux personnages désespérés mais point trop n'en faut. Le portrait d'une Auckland en perdition, peuplée de malfrats et de drogués m'a tout de même semblée un peu trop caricaturale. D'autant qu'Auckland, je commence à bien connaître, et même si, je l'admets, je ne vais pas dans les quartiers chauds, j'ai peine à croire qu'elle soit une ville de dégénérés comme l'a dépeinte Chad Taylor, qui a privilégié les bas-fonds, forçant un peu trop sur le trait.

C'est quand même bizarre, cette propension chez les écrivains néo-zélandais et australiens à écrire des romans désespérés et désespérants.

mardi 22 janvier 2008

Une femme sans histoires-Christopher PRIEST


Je lis très peu de science-fiction car je n'adhère quasiment jamais aux univers parallèles, aux romans qui se passent dans le futur dans lesquels les personnages sont en combinaison et vivent dans des vaisseaux. Star Wars, Star Trek et L'Odyssée de l'espace ne sont pas pour moi.
En revanche, j'ai lu quelques grands classiques tels que Le meilleur des mondes que j'avais apprécié. La science-fiction qui ne me rebute pas, c'est celle qui se passe de nos jours avec des personnages ordinaires à qui il arrive des évènements extraordinaires car hors du temps ou du quotidien. C'est le cas pour ce roman.

Alice est une jeune femme écrivain récemment divorcée qui a quitté Londres pour s'installer en pleine campagne dans une vieille maison. Elle est attachée à ce coin d'Angleterre, tout en n'étant pas fraîchement rassurée; en effet, quelques mois auparavant une sorte de Tchernobyl français a eu lieu et après les quelques précautions à prendre (ne pas sortir, ne pas boire d'eau du robinet!)ordonnées par le gouvernement, celui-ci semble certifier que le secteur est préservé et ne présente aucun signe de radioactivité. Tiens, ces dires me rappellent quelque chose...
Puis, elle perd sa meilleure amie du village, une vieille femme qui a été assassinée. Ce décès inattendu et mystérieux amène Alice à faire connaissance avec l'étrange Gordon, le fils de la défunte.
Et surtout, elle est très inquiète et désemparée car son manuscrit a été intercepté par les services secrets anglais qui considèrent son futur livre comme subversif et dangereux pour la sûreté de la nation. Elle n'y comprend rien, son livre elle le trouvait plutôt anodin.

Arrêtons-nous là pour le résumé car l'essentiel concerne Gordon,ses fantasmes et le manuscrit d'Alice; en dire plus serait trop en dévoiler.

En clair, j'ai beaucoup aimé. J'avais déjà entendu parler de Christopher Priest grâce au film Le Prestige que j'avais énormément apprécié. Ensuite, j'avais acheté le livre éponyme mais ne l'ai toujours pas lu. Le swap SFFF et ma gentille swappée Gene/Dyla m'ont motivée puisque j'ai reçu cette Femme sans histoires et l'ai lu pendant mes vacances. J'ai découvert Priest et ça m'a plu: l'ambiance à la fois très ordinaire et étrange, parfois un peu angoissante si on se met à la place d'Alice. Le ton, au départ inquiétant devient plus glauque et cru, avec quelques scènes un peu osées, qui n'étaient pas forcément nécessaires mais qui mettent du piment dans l'histoire. Cependant, la fin a été pour moi problématique car, comme d'habitude dans ces fins ouvertes, j'ai toujours du mal à me faire ma propre opinion.
Mais je n'ai absolument pas regretté ma lecture et ai bien envie de lire Le Prestige.

Clarabel l'a lu.

lundi 21 janvier 2008

L'empreinte du renard-Moussa KONATE


Voilà un polar peu banal! En effet, l'action se déroule en pays Dogon, au Mali, avec sorciers et croyances occultes, et l'enquête se termine un peu en queue-de-poisson. Elle est menée par le vieux commissaire Habib qui vient spécialement de Bamako, avec son jeune assistant pour s'imprégner de l'ambiance et des coutumes locales. Car dans une commune du pays dogon, les morts suspectes de jeunes hommes liés à la municipalité se sont multipliées en quelques jours. Tous ont été retrouvés sur leur lit, tout gonflés, sans, qu'a priori, personne ne se soit introduit dans la pièce.
L'enquête s'avère ardue, le commissaire Habib n'étant pas au fait des traditions des Dogons et ayant du mal à les comprendre.
Malgré tout, à force de ruse et de confiance, Habib va élucider l'affaire, sans être pleinement satisfait pour autant.

J'ai lu ce polar en quelques heures, pendant mon dernier voyage. C'est une lecture légère,qui était donc idéale pour les vacances. "Légère" car je suis restée sur ma faim, bien que j'ai passé un bon moment. En effet, l'enquête a du mal à démarrer mais une fois qu'elle l'est, elle est très, trop, rapidement résolue et d'une manière qui ne m'a pas vraiment convaincue.
En revanche, j'ai aimé le fait que l'action se passe au Mali, ça change de Los Angeles ou New York! D'autant que Moussa Konaté, Malien lui-même, a visiblement pris plaisir à nous décrire des scènes de vie à Bamako et à nous sensibiliser à la culture Dogon, plus en moins en perdition à cause de la société dans laquelle nous vivons.

Chatperlipopette l'a lu, ainsi que Valdebaz et Le Bibliomane.

samedi 19 janvier 2008

A propos du PIF

Alors voilà, mes trois PIFfées sont connues et moi, j'ai gagné chez Marie du Konnichiwa, Caro[line] et So de la Conjuration des livres.
D'ailleurs, je suis la seule à m'être inscrite chez So; pas d'autres candidates?
Parce qu'elle-même le dit, elle est très douée en EMT et que même si ça se trouve, elle va me faire une alarme comme j'ai fait en 6ème.

mercredi 16 janvier 2008

Marley et moi-John GROGAN

Je n'ai pas pu! Impossible de terminer ce bouquin qui, dit-on a été vendu à plus de 8 millions d'exemplaires dans le monde!Et je veux bien croire à un tel succès car même au fin fond de l'Australie, il était en vitrine des librairies. Alors, autant le dire, je me suis laissée berner par le marketing et par mon amour pour les animaux.

M. et Mme Grogan, très amoureux voudraient bien avoir un enfant mais ils ont un peu peur de ne pas y arriver; alors pour s'habituer à la vie avec un enfant, ils décident d'adopter un chiot, un labrador beige. Ainsi, pensent-ils, ils sauront davantage s'occuper de leur vrai enfant quand il sera là. Déjà là, ça peut choquer certains, moi non, j'avais même trouvé l'idée rigolote. Pas de bol pour les Grogan, ils sont tombés sur un chien visiblement retardé mentalement mais terriblement attachant.Rapidement, la famille s'agrandit pour de vrai: un puis deux puis trois enfants viennent égayer le foyer; et Marley le chien est toujours là, qui assiste à tous les évènements familiaux et professionnels de ses maîtres.

J'avais donc aimé l'idée, d'autant que cette histoire, racontée sous forme de chroniques, est réelle: Marley a bien existé, il y a même des photos de lui. Il est très gentil ce chien, on a envie de le rencontrer, mais seul, sans son maître qui est affligé d'une plume de collégien. A moins que ce soit la traductrice qui soit particulièrement mauvaise, mais à ce niveau-là, j'en doute.
Bref, les tentatives d'humour tombent systématiquement à plat, car d'un niveau d'un jeune enfant; quand c'est son propre enfant qui fait un trait d'humour, ça amuse, quand cela vient d'un journaliste-chroniqueur, c'est beaucoup moins drôle.
Et le style, holala, le style! C'est une succession de phrases descriptives, essentiellement au passé simple; et je vous jure que lire une histoire somme toute banale, pleine de "nous allâmes", c'est lourd, très lourd. On ne nous épargne pas non plus les métaphores à deux balles (oui je n'ai pas trouvé d'autre expression plus jolie, désolée) du genre "le nouvel être qui grandissait dans son ventre [le ventre de Mme Grogan]", une accumulation d'adverbes sans interêt: "tout en continuant à chercher paresseusement une nouvelle maison à Marley...", le tout parsemé de quelques termes pseudo-intellectuels (du genre "quelque chose de dickensien"). Tout le long de ma lecture (plus de 300 pages tout de même sur les 417), j'avais l'impression de lire une très longue rédaction de collégien, certes assez doué pour un adolescent, mais pas pour un adulte vivant de sa plume.

Souhaitant terminer ce livre, uniquement par respect pour ce pauvre Marley, j'avais décidé de n'en lire qu'un chapitre ou deux de temps en temps; peine perdue, j'ai abandonné.

Quelques passages pour vous retirer toute envie de vous précipiter sur Marley:
"Lorsque Marley commença à avoir des callosités sur les articulations des pattes, je craignis qu'il eût attrapé quelque maladie de peau rare et contagieuse. Décontracté, le Dr Jay m'expliqué qu'il s'agissait de simples cals dus au fait que Marley était souvent étendu sur le sol dur."
J'en sais maintenant un peu plus sur les callosités canines.

"Nous mîmes les pesticides et produits nocifs en lieu sûr, évitâmes de prendre la route."
"Nous eûmes beau la chercher partout elle avait disparu sans laisser de traces."
Et vous évitâtes de lire ce livre, j'insiste.

lundi 14 janvier 2008

Les disparus-Daniel MENDELSOHN


Je dois vous parler d'un livre qui m'a bouleversée, dont j'ai rêvé plusieurs fois et qui va me poursuivre très longtemps j'en suis certaine. Forcément, la tâche se révèle difficile mais je vais essayer.

Daniel Mendelsohn est journaliste, Américain d'origine juive polonaise. Ses parents ne l'ont pas élevé religieusement mais son grand-père maternel qu'il adorait, lui, était très pratiquant. Très tôt, ce grand-père lui a parlé de sa famille, notamment de son frère Schmiel, resté à Bolechow, la ville d'où viennent les Jäger. La plupart a émigré aux Etats-Unis, échappant ainsi aux massacres de la Guerre. Mais Schmiel, lui, a choisi, dans les années 20, de retourner à Bolechow, après avoir vécu quelque temps en Amérique. Il s'est marié, a eu 4 filles, très jolies dit-on et a connu l'enfer. Il a écrit, souvent, aux membres de sa famille pour que celle-ci fasse le nécessaire pour le sauver, lui et sa famille, pourtant, ils sont tous morts.
Daniel Mendelsohn a été, très jeune, obsédé par la vie et la mort de Schmiel Jäger et ses femmes, car personne ne voulait parler d'eux et de toute façon, personne ne savait ce qu'ils étaient devenus, s'ils étaient avaient tués ou s'ils en avaient réchappé.

L'auteur, pendant environ 30 ans, a accumulé les documents concernant les Jäger de Bolechow, cherchant à comprendre, à les connaître afin qu'ils ne soient pas oubliés. Il a accumulé les documents mais a aussi énormément voyagé, des Etats-Unis en Australie, d'Israël en Scandinavie, glanant des témoignages d'anciens habitants juifs de Bolechow, quelques-uns des 48 rescapés.
En parallèle,il nous parle de sa lecture de l'Ancien Testament et des diverses explications: Adam et Eve, Abel et Caïn, Abraham...

Au final,on se retrouve avec un pavé de plus de 640 pages dans les mains, passionnant, éprouvant, captivant, qu'on n'a pas envie de lâcher mais qu'en même temps, on lit lentement pour tout intégrer. J'ai mis près d'un mois à lire ce livre, avec une pause de 10 jours pour cause de vacances où il m'était impossible d'emmener cet énorme ouvrage. J'ai eu un peu de mal à me remettre dans l'histoire, à retrouver Mendelsohn et son enquête mais, rapidement, j'ai à nouveau plongé. D'autant que le style, sans être lourd, n'est pas très fluide, avec des phrases à la Proust d'une demi-page, des digressions fréquentes. Mais cela ne m'a en rien dérangée.
La seconde Guerre mondiale et la Shoah y sont abordées de façon très personnelle puisque Mendelsohn est directement concerné, bien qu'il n'ait jamais connu Schmiel.Il nous livre toutes ses interrogations, ses pensées, ses remarques, comme s'il écrivait davantage pour lui que pour le lecteur.

Mendelsohn a fait un travail absolument remarquable, tant au niveau des recherches que de l'écriture. Et grâce à ce magnifique document, il a permis à 6 des membres de sa famille de ne pas être oubliés et au contraire, d'être honorés.

Une oeuvre magistrale que je n'oublierai pas de sitôt.

Moustafette, Chatperlipopette et Le Bibliomane l'ont déjà lu.

dimanche 13 janvier 2008

Le jeu où il faut payer avant de gagner!

Un nouveau jeu arrive sur la blogosphère: le PIF comme l'appelle Fashion et d'autres, pour Pay It Forward (je trouve cette appellation particulièrement moche, même si elle dit tout en peu de mots).
Pour une fois, j'avais une longueur d'avance puisque j'ai gagné le 13 décembre, moi! Où ça? Sur le blog de Marie qui vit au Japon et qui possède un blog, pas du tout littéraire mais non moins intéressant sur sa vie au Japon, j'ai nommé Le Konnichiwa. Les vacances aidant et, j'avoue, ne sachant pas très bien comment m'y prendre, j'ai laissé couler, sans totalement oublier ma mission pour autant.
Au fait, moi, j'ai gagné une photo prise par Marie herself et retouchée.

Mais comme pour la recevoir, je dois auparavant payer ma dette, à savoir, un petit cadeau fait mes soins, je m'exécute.

Les règles de ce jeu:

1 / N'importe qui possédant un blog peut participer.
2/ Les trois premières personnes à laisser un commentaire sur ce post recevront un cadeau fait-main par moi. Et si je faisais une petite peinture aux trois gagnants (format marque-page, carte postale ou plus grand, on verra bien)?
3/ Je vous enverrai votre cadeau dans les 365 prochains jours (ça tombe bien, parce que si j'envoie des peintures, sachez que je suis très lente!).
4 / En échange, vous devrez "payer à l'avance" (pay it forward) en faisant la même promesse (d'un cadeau fait-main) sur votre blog.Ca rigole pas ce jeu!


Donc, les 3 premières personnes à poster un commentaire (en espérant qu'il y en ait 3!)seront donc les heureux gagnants d'un cadeau made in Tahiti, à la condition, je me répète, que vous fassiez de même sur votre blog.




La peinture est de moi, mais je sais faire autre chose aussi (pour les personnes à qui ça ne plairait pas du tout); c'était simplement pour mettre une image en fait.)



Et les gagnantes sont:
Stéphanie
Caro[line]
Cathe


J'attends vos adresses, à m'envoyer à: sophiehectorette@yahoo.fr

Quant à moi, je me suis inscrite chez Caro[line], la seule bloggeuse chez qui je ne suis pas arrivée trop tard.

samedi 12 janvier 2008

Comment va la douleur?-Pascal GARNIER

Simon veut mourir, car après une vie professionnelle mouvementée de tueur à gages, il pense que la retraite ne lui sied pas. Le roman débute par son suicide qu'il a soigneusement orchestré, avec son "assistant", Bernard, un jeune homme un peu(beaucoup) naïf qu'il a rencontré par hasard dans une station thermale.

Le lecteur est immédiatement plongé dans une ambiance apparemment glauque mais il n'en est rien! Car il en sait rapidement davantage sur la manière dont ces deux protagonistes se sont connus et rapprochés et se retrouve parmi des personnages pour le moins hors du commun. Ainsi débute une espèce de road-movie entre une petite ville d'eaux et le Sud de la France. En chemin, Bernard et Simon prennent en stop une jeune femme et son bébé, se retrouvant à quatre larrons malmenés par la vie.

Au final, j'ai passé un très agréable moment avec tous ces personnages, tout en me félicitant qu'ils ne soient pas mes amis parce quand même, ils sont très spéciaux! J'ai eu une tendresse toute particulière pour un second rôle: celui de la mère de Bernard, sa "môman" adorée qui se saoûle à coups de Négrita.
C'est un roman à la fois drôle et ironique mais aussi plein de tendresse, sans méchanceté aucune; au contraire Pascal Garnier s'est visiblement pris d'amitié pour ses 5 personnages et a tenu à nous les faire aimer. C'est plutôt bien réussi.

L'ont lu avant moi: Chatperlipopette,Le Bibliomane,Cunéipage.

lundi 7 janvier 2008

La fête du premier de tout-Jorn RIEL


Ceci est le dernier tome d'une trilogie intitulée La Maison de mes pères . Et comme c'est ma spécialité, j'ai commencé la trilogie par la fin!Mais comme il me fallait lire un roman de Riel dans le cadre du club de lecture des bloggeuses et que je ne possédais pas La vierge froide, je me suis rabattue sur ce roman, qu'on m'a prêté. Depuis, j'ai reçu un autre Riel grâce au swap. Bref, je m'égare...

Donc dans ce troisième tome, Agojaraq, jeune Eskimo, revient sur ses terres natales après avoir passé une année en Angleterre. L'adaptation à la vie "civilisée" a visiblement été épique et Ago semble ravi de retrouver sa famille. Il rend visite à tous ses amis et proches sur la route du retour, car il n'y a pas de voiture là-bas: Ago marche, longtemps, dans le froid et la neige.
Peu de temps après son retour, un commerçant le charge d'une mission: se rendre au Nord du pays afin de développer son commerce; c'est le rêve d'Ago de voyager jusqu'au nord du nord, mais il ne souhaite pas y aller seul. On lui déniche un compatriote, ou plutôt une compatriote, en la personne d'Aka, jeune et jolie Eskimo.

Voilà pour le pitch, très résumé car il m'est forcément difficile d'entrer dans les détails alors que je ne fais connaissance avec les faits et les personnages qu'au dernier tome. Surtout que les personnages sont nombreux et éclectiques: des Eskimos, des Occidentaux qui se sont établis au pays du froid, un prêtre quelque peu original, une ex-prostituée soi-disant repentie...

Ce roman est très court, je dirais même, trop court. Je suis souvent restée sur ma faim, Jorn Riel ne creusant pas assez les faits (enfin, à mon humble avis), alors qu'il y aurait eu matière à écrire un roman passionnant et foisonnant, à la fois drôle et émouvant, rude comme le froid polaire et tendre comme les blousons en peau de phoque.
J'ai été, par exemple, particulièrement frustrée car on n'a qu'une esquisse du rêve du fameux prêtre: il veut construire des temples, oui mais pas n'importe quels temples (je n'en dis pas plus); or moi, j'aurais aimé savoir si ce projet aboutissait,et là, j'aurais ri j'en suis sûre. Car ce roman contient des passages amusants, car il leur en arrive des aventures bizarres à tous ces Eskimos et hommes Blancs du Grand Nord!

Malgré la frustration, j'ai passé un joli moment alors que moi, le grand froid, je n'aime pas particulièrement. Et j'ai eu un vrai attendrissement, proche du coup de coeur, pour un passage tout en naïveté mais bien plus profond qu'il n'y paraît: lorsqu'Ago explique à ses compatriotes que les personnes qu'il a rencontrées, Blanches, se considèrent supérieures aux Rouges qui elles-même se disent supérieures aux Jaunes...Une jolie explication de ce qu'est le racisme et un appel déguisé à l'égalité.

dimanche 6 janvier 2008

De manière à connaître le jour et l'heure-Nicolas CAUCHY


Jean fête ses 56 ans dans sa grande maison des quartiers bourgeois de Paris. Il est entouré de sa femme, de ses enfants, beaux-enfants et petits-enfants. Tout semble se passer comme dans le meilleur des mondes jusqu'à ce qu'un obscur coursier, qui se trouve être son frère, arrive à l'improviste, amenant avec lui son lot de problèmes et de tension.
Une semaine plus tard, Jean est mort, subitement et mystérieusement. La famille se retrouve à l'enterrement puis au repas qui suit l'inhumation.Et là, chacun va y aller de son petit règlement de compte, de sa mise au point, étalant rancoeurs, jalousies, incompréhension, infidélité et autres.

Le roman est divisé en chapitres rédigés à la première personne du singulier, le "je" désignant tour à tour Jean, sa femme, son frère, un de ses fils, une de ses belles-filles. On ne se perd jamais car le lecteur est prévenu avant de débuter le chapitre. Le ton est sec et franc mais non dénué de sentiments. Chaque personnage a une faille et peu ont décidé de leur vie, l'argent et la bienséance les ayant forgés, bien avant leurs propres désirs. Au fil des témoignages, le lecteur résout le puzzle et en sait un peu plus sur Jean et sa mort mystérieuse.

J'avais aimé le premier roman de Nicolas Cauchy, j'ai au moins autant aimé celui-ci. Les ressemblances entre les deux romans sont nombreuses: le milieu bourgeois avec un homme d'âge mûr mal dans sa peau et plutôt antipathique, dévoré par l'argent et le paraître, une famille qui semble unie mais qui ne l'est pas tant que ça et la fuite, ou le désir de fuir. Pour autant, ces deux romans ne sont pas jumeaux, ils sont plutôt complémentaires, le dernier me semblant plus abouti.

A quand le troisième roman?

L'ont lu: Clochette,Flo,Hélène/Laure

mercredi 2 janvier 2008

Alabama Song-Gilles LEROY


Une fois n'est pas coutume ou presque, j'ai lu le Goncourt 2007. C'est un copain qui me l'a prêté et qui l'avait acheté avant qu'on descerne le prix à ce roman. Je l'ai lu il y a un bon mois déjà mais mes différentes occupations ont fait que cette note n'arrive que maintenant.

Gilles Leroy, journaliste devenu écrivain, nous narre de façon romancée la relation "particulière" entre Scott Fitzgerald et sa femme, Zelda. La rencontre a lieu au sortir de la Première guerre mondiale en Alabama et ressemble à un coup de foudre contrarié par les caractères perturbés des amoureux. Zelda est issue d'une famille très aisée à laquelle elle ne s'identifie pas; la personnalité du futur écrivain l'attire, ainsi que son physique. Bien vite ils se marient, ont une petite fille et parcourent l'Europe, vivant même en France. Le couple est fauché comme les blés mais prend des apparences d'opulence: rencontres, grands hôtels et festins, débauche d'alcool qui les perdra.
La fin sera tragique et précoce, pour l'un comme pour l'autre.

Gilles Leroy s'est mis dans la peau de Zelda Seyre, Fitzgerald de son nom de femme, de façon, ma foi, plutôt convaincante. Il est difficile de démêler le vrai du faux mais après une recherche sur Wikipédia, tout a été plus clair dans ma tête; j'ai ensuite pris pris un réel plaisir et éprouvé un réel intérêt à la lecture de ce roman. Cette relation à la "je t'aime moi non plus" entre deux personnalités complexes m'a prise au piège. Zelda aurait grandement inspiré son mari, et même, celui-ci lui aurait volé des manuscrits, avant de la faire interner dans diverses unités psychiatriques d'où elle ne sortira plus.
Après un début non pas difficile mais sans passion, j'ai eu besoin d'aller fouiner, d'en savoir plus et cela m'a permis d'apprécier cette biographie romancée.
Et j'ai désormais envie d'aller plus loin, à savoir, découvrir un peu plus Zelda et lire du Scott Fitzgerald (oui j'avoue, je n'ai rien lu de lui mais j'ai Gatsby le Magnifique en rayon!).
Toutefois, reste à savoir si Alabama Song restera dans ma mémoire car, malgré le plaisir que j'ai pu en tirer, tant grâce à l'histoire qu'à la plume de Leroy, j'aurais aimé qu'il aille davantage au fond des choses. N'empêche que j'ai aimé et espère avoir l'occasion de lire d'autres de ses ouvrages.

L'ont lu: Laurence, Flo,et c'est tout?!Et Fashion Victim aussi!

Comment ça va?

Bonjour tout le monde!
Me revoici après 10 jours de vacances et un réveillon de Nouvelle Année.
Il faut que je me remette dans le bain bloggesque alors je vais commencer doucement.

Je vous souhaite donc à tous une EXCELLENTE ANNEE 2008: amour, santé, bonheur, argent et bonnes lectures.

Pas de bilan de lectures pour l'année 2007, je ne suis pas très "bilans"; pas de bonens résolutions non plus pour 2008. J'espère simplement faire de nombreuses découvertes et passer d'excellents moments à bouquiner.

Je vous laisse avec quelques photos de Nouvelle-Zélande.