lundi 29 décembre 2008

L'enfant bleu-Henri BAUCHAU


Orion est un enfant autiste; il est suivi dans un centre spécialisé dans lequel intervient une jeune psychanalyste, Véronique, pleine de ressources et d'ambition. Leur relation, au départ distante et strictement professionnelle, empiètera bientôt sur la vie personnelle de Véronique. Car elle décide d'exploiter la sensibilité artistique d'Orion, pensant le faire sortir de sa psychose grâce au dessin.
A force de patience, elle gagnera son pari, malgré les crises d'Orion, l'incompréhension ou le découragement.

Ce roman est un condensé d'humanité et d'acceptation de la différence. Véronique est une femme passionnée par son métier, qui ne voit pas Orion seulement comme un patient de plus mais bien comme un enfant qu'elle peut aider véritablement, d'une manière différente. Certes, elle sait qu'Orion restera psychotique mais elle pense pouvoir le faire vivre en société, grâce à la peinture, puisqu'il est talentueux.
Mais Orion lui permet aussi de traverser les épreuves de la vie, les anciennes et les actuelles. Enfin, Orion l'inspire et ses poèmes s'en ressentent.

J'ai vraiment aimé l'originalité du sujet, à la fois roman et document, la relation qui s'établit entre Orion, Véronique mais aussi son mari, les trêves poétiques de Véronique pendant lesquelles elle exorcise ses doutes et ses trop-pleins d'émotion.

Mon premier Henri Bauchau, j'en ai d'autres; chouette!

Sylire l'a lu

mardi 23 décembre 2008

Le chemin des sortilèges-Nathalie RHEIMS


Ce roman retrace la rencontre entre une femme, seule, et un vieil homme, tout aussi seul. Tous les deux ont été très fortement liés pendant des années. Leur lien, c'était une femme: la mère de la narratrice qui fut la maîtresse de cet homme âgé. Ils se retrouvent, après 10 ans sans nouvelles. Ils se racontent, s'expliquent, au travers d'un jeu de piste étrange. En effet, ce sont différents contes de fées qui vont permettre à la narratrice de comprendre qui elle est, ce qui s'est passé dans sa jeunesse.

Verdict: je ne suis pas du tout convaincue, ni par l'histoire en elle-même, ni par la plume de Nathalie Rheims que je découvrais.
L'histoire: je l'ai trouvée plutôt creuse et, malgré l'effet de surprise de la fin, j'ai été peu étonnée et encore moins touchée.
L'utilisation des contes de fées est assez intéressante et m'a donné envie d'en relire certains; mais comme l'écrit Magda, ce côté Psychanalyse des contes de fées au rabais m'a laissée perplexe.
Quant au style, il est disons très "auteur français contemporain", nombriliste même si pas forcément abject.

Voilà, ce fut une découverte plus que mitigée qui ne me fera sans doute pas lire d'autres romans de Nathalie Rheims.


On est plein de bloggeurs(bloggeuses surtout) à l'avoir lu puisque c'était cadeau, les avis sont mitigés.

lundi 15 décembre 2008

La conspiration-Paul NIZAN


Le roman, écrit en 1938, situe l'action 10 ans plus tôt.
Bernard Rosenthal et ses amis, étudiants nantis de l'Ecole Normale, créent un journal La guerre civile communiste, et en parallèle, tentent de mettre en place une conspiration. Le but: la révolution et l'arrivée du communisme au pouvoir.
Oui mais quand on vit dans une famille bourgeoise et que papa donne une rente, difficile de concilier la théorie et la pratique. Difficulté qui s'amplifie quand l'amour s'en mêle...

Le roman est articulé en 3 parties:
-La conspiration: c'est la plus dense, la plus politisée dans laquelle Nizan expose les théories communistes de ses personnages, le contexte politique de l'époque. Parfois obscure, un peu trop philosophique mais intéressante quand on s'y plonge et qu'on prend son temps;
-Catherine, l'amoureuse de Bernard qui lui fait perdre pied et ses grandes idées révolutionnaires;
-Serge: le dissident, le personnage qui, dès le début tente de s'intégrer au groupe sans y arriver. ON sait pourquoi dans cette partie.

Le ton est un peu démodé, parfois un peu pompeux, mais il fait une bonne partie du charme du roman. Nizan a visiblement aimé ses personnages, qui sont paradoxaux, jeunes et fougueux mais passifs; il dénonce cette jeunesse dorée qui voulait changer un monde qu'elle ne connaissait pas. Cette dénonciation, il la mène au travers de ces personnages qui, pour beaucoup reviennent à la réalité ou se perdent, mais aussi au travers de sa plume moqueuse et corrosive.
Parallèlement, il les comprend, les respecte, tente de les comprendre, et nous aussi.

lundi 8 décembre 2008

La fourrure de la truite-Paul NIZON


J'adore la couverture, et j'aurais tout à fait été capable d'acheter ce roman, uniquement pour cette couverture.
Mais j'aurais été assez déçue.Donc merci à la personne qui me l'a prêté: j'ai pu élargir mes connaissances livresques sans rien dépenser.

Stolp est seul ans Paris, vit dans l'appartement de sa tante subitement décédée pendant des vacances. Il étouffe dans ce logement, trop exigu et rempli de meubles et de manteaux de fourrures. Alors Stolp sort: au Bar du football où il rencontre Carmen, au magasin de fournitures de bureau tenu par une amie de sa tante, à La bonne table, chez le couple homosexuels de la laverie...
Et il se pose des questions: pourquoi ma femme m'a quitté? Ou plutôt, pourquoi ai-je été si odieux avec elle? pour ai-je agi ainsi avec Carmen? pourquoi les gens qui s'aiment s'appellent-ils mon pigeon? pourquoi pas "mon hirondelle"?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi?

Et moi je lui réponds: pourquoi m'a-t-il ennuyée avec ses questions sans queue ni tête?
J'ai adhéré à plus de la moitié du roman, car, même si Stolp est plutôt antipathique, qu'on n'a pas envie de le plaindre mais plutôt de le secouer, on le ent désemparé et pas du tout à sa place dans cet appartement et ce quartier de Paris. C'est une espèce de personnage asocial qui semble en souffrir.
Mais, un peu avant la 100ème page, Stolp a commencé à m'exaspérer avec ces questionnements qui tournent en rond, auxquels il n'amène pas de réponse et qui ne tournent qu'autour de sa petite personne.
Alors d'accord, il trouve une issue, que je n'approuve pas mais bon, ce personnage égoiste m'a dépassée, je l'avoue.

A noter que la traduction est de Diane Meur, auteur dont on a beaucoup parlé ces deriers temps sur les blogs et ailleurs, et que je vais bientôt lire (enfin, en 2009!)

mardi 2 décembre 2008

Le fiancé de la lune-Eric GENETET


Arno Reyes est un solitaire, voyageant pour son travail aux quatre coins du monde. Un jour, il rencontre une jeune femme et c'est l'amour fou. Finis les voyages et les sacs vite faits trimballés entre deux hôtels. Bonjour l'amour, le couple mais aussi les soucis qu'il faudra combattre, sans garantie d'une issue heureuse.

Voilà c'est court, toujours pour les mêmes raisons:
-roman lu il y a plus d'un mois, les souvenirs sont donc flous;
-pas loin d'une dizaine de notes de lecture en retard, je dois donc faire bref;
-beaucoup de travail et donc peu de temps pour le blog;
-de moins en moins de motivation pour mes notes et la tenue du blog

et surtout:
-parce que j'ai beau dire, ce roman ne m'aura pas beaucoup marquée.

L'histoire est plutôt jolie mais elle manque de profondeur; quelques pages en plus, afin qu'on ressente cet amour, voire cette passion, n'auraient pas été de refus. Là, tout est trop vite survolé: les périodes heureuses et les plus difficiles. Pourtant, on sent la tendresse sous-jacente mais d'un peu trop loin. C'est très dommage à mon avis.
Cela dit, j'adore encore et toujours cette couverture.

Merci à Chez les filles et les éditions HDO,les généreuses.