mercredi 2 décembre 2009

Lucie Aubrac-Laurent DOUZOU


Tout le monde a au moins entendu parler de Lucie Aubrac, grande résistante qui a réussi à faire libérer son mari des griffes de la Gestapo. Cet ouvrage lui est consacré et c'est le premier du genre.En effet, elle a bien publié quelques livres dans lesquels elle se raconte, le plus connu étant Ils partiront dans l'ivresse, que je possède mais que je n'ai pas lu. Mais aucune biographie n'était encore parue; c'est chose faite et de façon érudite. Les faits sont là, non enjolivés, certains accompagnés d'hypothèses et explications.Car Laurent Douzou, l'auteur, n'est pas romancier mais historien; son travail est donc d'exposer des évènements et non de raconter; le style n'est donc pas une priorité même si celui-ci est travaillé. Douzou a rencontré Lucie Aubrac, est spécialiste de la Résistance, il connaissait donc bien le sujet.
Cela donne un livre parfaitement historique, très documenté, réservé à des lecteurs qui possèdent quelques bases concernant le Seconde guerre mondiale, sous peine d'être perdus.
C'est au final très intéressant , notamment parce que Lucie Aubrac n'y est pas particulièrement adulée. Elle est présentée comme une femme courageuse et hors du commun, déterminée, engagée mais aussi comme une femme possédant des zones d'ombre, des failles. C'est ce que je retiens principalement de cette lecture, au-delà de l'Histoire.

Un ouvrage à lire si vous aimez les biographies historiques bien documentées.


Un grand merci à Guillaume et les éditions Perrin pour ce cadeau.

mardi 17 novembre 2009

Le koala tueur et autres nouvelles du bush-Kenneth COOK


Il est bien dommage que Kenneth Cook car j'aurais bien encore profité de ses livres; certes il m'en reste à découvrir, mais la source va forcément se tarir rapidement. Ce recueil de nouvelles était donc mon premier essai, essai concluant.

Les personnages de ces nouvelles sont de bons Australiens du bush,des vrais, des durs, de ceux qui se désaltèrent à coups de bière et vous tapent dans le dos au comptoir d'un pub.Tous plus timbrés les uns que les autres, ils ont tendance à noyer leur ennui dans l'alcool.
Les animaux ne sont pas beaucoup mieux: retors, malades, c'est plutôt leur côté obscur qui ressort.
Le tout est jubilatoire et au final je n'ai de préférence pour aucun récit : de l'éléphant constipé au koala étouffeur, du chercheur d'opale tout rose de poussière au dresseur de serpents qui se fait mordre par eux, tout est cocasse.

Kenneth Cook était conscient de sa "méchanceté", son ironie envers ses compatriotes; d'ailleurs la postface sert d'excuse. N'empêche qu'il y a du vrai dans tout ça.
A relire peut-être pendant un prochain séjour australien.

L'ont lu avant moi: Clarabel,Cathe,Keisha.

jeudi 12 novembre 2009

Colloque sentimental-Julie WOLKENSTEIN



Livre acheté par hasard, en solde. Bien m'en a pris car ce fut une très agréable surprise.

Le décor: l'océan Atlantique, une station balnéaire réputée.

Les personnages:ils sont nombreux, réunis pour quelques jours de conférences.Parmi eux, on trouve:
-une quadragénaire célibataire, Américaine, universitaire spécialiste d'Ann Hellbrown. Elle sort de son pays pour la première fois, autant dire que ce séjour en France relève du pèlerinage,
-une jeune fille qui travaille dans la maison pour payer ses études,
-l'organisateur de ce congrès, tellement beau qu'il ne trouve pas chaussure à son pied...

Le sujet de ces conférences:Ann Hellbrown, une écrivain du XIXème siècle qui habitait dans cette ville et même dans la maison où tous se rassemblent. Elle s'est retirée du monde, se réfugiant au fin fond de l'Angleterre après la mort de son mari. En même temps, elle a pris la décision d'arrêter d'écrire. Les invités présents à ce colloque vont tenter d'élucider le pourquoi du comment. La réponse leur viendra d'une manière assez surprenante; mais surtout, ces quelques jours vont changer le cours de la vie de certains.

Les premières pages n'auguraient, non pas rien de bon, mais rien de spécial, notamment parce qu'il m'était difficile de savoir où tout cela allait me mener. Tout cela, c'est-à-dire les chapitres alternant le "je" d'Ann Hellbrown la femme écrivain et les autres déroulant l'avant et le pendant de la conférence. Petit à petit, tout se met en place, un attachement pour les personnages se crée et l'on se prend au jeu de l'enquête quasi-policière qui rend ce roman particulièrement agréable à lire. Il est à la fois reposant, serein et plein de suspense et d'émotions.

Je vous le recommande donc chaudement.

lundi 2 novembre 2009

L'écume des jours-Boris VIAN

Cette lecture ne me rajeunit pas! En effet, la couverture que j'ai mise ici n'est en fait pas la même que celle que je possède: sur ma version 10/18 que j'aime beaucoup, on voit un magnolia. Impossible de la trouver sur Amazon, trop ancienne sans doute. Car mon bouquin date du collège, pas loin de 20 ans donc puisque c'était une de mes lectures obligatoires, en 3ème ou 2nde. L'aspect est donc vieilli, davantage encore car, vivant sous les tropiques, les livres souffrent. En plus, il y a mon nom en première page et des passages soulignés, en fonction des devoirs qu'on avait à faire!

Rien que pour ça, je suis contente de relire ce roman.

Avant de relire L'écume des jours, je me souvenais de l'histoire globale, ainsi que des mots-valises qui rendent la tragédie de cette histoire d'amour un peu moins injuste. Une nouvelle plongée dans l'univers facile, loufoque et irréel de Colin et ses amis m'a ravivé des souvenirs. Je déguste tous ces jeux de mots: néologismes, mots-valises, figures de style improbables, dont je relis certains. Avec quelques années en plus, je peux aller un peu plus au fond des choses, saisir des sous-entendus, sans penser que j'ai une rédaction ou une fiche de lecture à rendre pour le lendemain.

Bien sûr, l'effet de surprise n'a plus lieu: je me rappelle la fin; n'empêche que je suis bien contente de retrouver cette jeunesse dorée,pas toujours sympathique car au-dessus des réalités mais d'une gentille naïveté.
Pour moi, cependant, L'écume des jours n'est pas un chef-d'oeuvre, mais sans aucun doute, un roman d'avant-garde de par son style, l'histoire d'amour contrariée étant finalement bien banale.

Me reste maintenant à lire d'autres romans de Vian mais je ne possède que celui-ci.



Pour savoir qui a participé ce blogoclub Boris Vian, allez voir chez Sylire.

lundi 26 octobre 2009

Sarah-J.T LEROY



Le principal intérêt de ce roman concerne son auteur: J.TLeroy, 19 ans au moment où il écrit ce premier roman, devient un phénomène dans le monde littéraire américain quand sort Sarah. En effet, personne ne sait d'où vient ce jeune homme talentueux, tourmenté et sulfureux. Son roman peut choquer puisqu'il suit le parcours d'un adolescent travesti qui se prostitue dans les bars les plus sordides du fin fond de l'Amérique.
J.T Leroy est fort discret, ce qui attise la curiosité. En fait J.T Leroy n'existe pas, c'est une supercherie: Sarah a été écrit par une écrivain quadragénaire, Laura Albert, qui a demandé à un ami d'incarner ce jeune prodige. Forcément, cela n'a pas plu aux collègues romanciers qui se sont fait avoir mais cela a sans doute relancé sa carrière. Et on peut se demander si ce roman aurait eu autant de succès s'il avait été écrit sans pseudonyme.

Toujours est-il que je n'ai pas adhéré à cette descente aux enfers et à l'atmosphère vulgaire et malsaine qui en ressort. Un livre qui met mal à l'aise, presque gratuitement, car sans grand espoir pour Sarah de ce sortir de ce bourbier.

lundi 19 octobre 2009

Le déclin de l'empire Whiting-Richard RUSSO


Comme dans les deux précédents ouvrages de Richard Russo que j'ai lus, (Un rôle qui me convient et Un homme presque parfait), on retrouve ici un anti-héros comme personnage principal: Miles Roby, seul, la quarantaine, a raté sa vie sentimentale et a bien du mal avec sa vie professionnelle. En décor, une petite ville des Etats-Unis sur laquelle règne la famille Whiting.
Malgré ces ratages, Miles Roby ne fait pas exception aux hommes que campe Russo: il est attachant, plein de qualités humaines.Il s'occupe de sa fille adolescente, supporte sans sourciller l'infâme petit ami de son ex-femme qui s'est trouvé une seconde jeunesse. Il subit aussi le harcèlement monétaire de son père alcoolique-fugueur ainsi que le chantage moral de la vieille propriétaire de son snack et les assauts amoureux de la fille de celle-ci.
Pourtant, il rêve d'ailleurs, d'acheter une librairie sur une île mais ça ne se fait pas...Cette île, il la connaît bien: il y est allé enfant avec sa mère qui y a rencontré un homme et y retourne très régulièrement.

Ce roman a été sans surprise pour moi puisque Richard Russo utilise ici les mêmes recettes; n'empêche que la narration pleine d'humour et d'empathie fait que je me suis immédiatement attachée à tous les personnages. Car si tous semblent ne pas avoir profité de la vie comme ils l'auraient souhaité, tous vivent avec des questions non résolues. Et on n'espère qu'une chose pour Miles: son bonheur.

L'ont déjà lu: Clarinette,Papillon,Karine...

mardi 29 septembre 2009

Bizarre...

Depuis quelques semaines, la première page de mon blog s'affiche n'importe comment: tout ce qui est normalement à gauche en petit apparaît en bas, après mes notes de lecture. C'est tout moche, pas pratique du tout mais impossible pour moi de modifier car sur la page de gestion de mon blog, tout est normal. Normal aussi quand on passe à la deuxième page de mon blog.

Va comprendre Charles...

Le coeur découvert-Michel TREMBLAY



Dans les années 80, à Montréal, Jean-Marc, bientôt 40 ans est célibataire par dépit. Après une liaison catastrophique de plusieurs années, il s'est promis de ne plus se laisser avoir. Du moins c'est ce qu'il a dit à ses amies colocataires, avant de rencontrer le jeune et beau Mathieu.
A partir de cet instant, Jean-Marc et Mathieu vont hésiter à s'engager de peur de se rendre malheureux bien qu'ils sachent déjà qu'il leur est impossible de vivre l'un sans l'autre.

Ce résumé peut faire penser à un mélo, une histoire d'amour bien compliquée. Et bien c'est tout le contraire: ce roman retrace tout simplement les différentes étapes que tout nouveau couple peut ressentir: le doute, la peur, la passion, la jalousie, la confiance et finalement le bien-être et l'entrée dans une relation stable, mais pleine d'inconnues.

Quelle belle histoire: deux hommes qui s'aiment, qui s'apprivoisent, font des concessions, avouent leur amour. Et cette histoire est finalement banale, concerne les hommes, les femmes. C'est sans doute pour cette raison que je me suis retrouvée dans ce roman, moi qui suis hétérosexuelle. Mathieu et Jean-Marc sont craquants de gentillesse, de doutes, ont une dose d'amour à partager.

Pas la peine de faire plus long: j'ai adoré; l'histoire, les personnages, le style encore plus dépaysant pour nous Français puisque chez Michel Tremblay, on écrit en français du Québec.

lundi 7 septembre 2009

Le cercle fermé- Jonathan COE



Je ne le savais pas avant sa lecture mais ce roman est la deuxième partie d'une sage, la première s'intitulant Bienvenue au club. Heureusement, en fin de livre, se trouve un résumé du précédent opus qui m'a permis de ne pas me déconnecter. Et il est le bienvenu car dans cette histoire, les personnages sont nombreux, complexes dans leurs relations et leurs agissements, et possèdent des liens entre eux difficilement démêlables si on ne les a pas déjà rencontrés.

Toujours est-il que ce roman, même s'il m'a, dans l'ensemble plu, m'a semblé bien long, compliqué et assez loin de mes centres d'intérêt. Aucun personnage ne se détache, peut-être parce qu'il y en a trop, ce qui les rend trop superficiels, peu charismatiques. Bref, après trois mois de lecture, je ne me souviens que de bribes et d'une impression d'ensemble: la critique de la société anglaise d'après Thatcher, les puissants qui courent après le pouvoir, l'argent, la recherche ou la perte de l'amour.

Un bon moment certes mais une lecture sans passion; en même temps, les lectures passionnantes sont relativement rares...

jeudi 3 septembre 2009

Pour la lecture du blogoclub

Toujours en retard mais je ne désespère pas, j'essaie de participer tant bien que mal au club de lecture de la blogosphère. Sauf que je ne possède pas tous les livres ou auteurs élus et ne peux pas aller à la bibliothèque; en effet, la bibliothèque de Papeete est la seule de Tahiti mais aussi sans doute la seule au monde à être fermée le samedi. Or quand on travaille, difficile d'y aller la semaine...Ajoutez à cela le fait que j'ai du mal à m'organiser pour terminer un roman à la date butoir, vous avez compris pourquoi mes billets pour le blogoclub sont très rares.
Je ne fais cette fois encore pas exception à la règle: je n'ai pas de Jacques Poulain en stock, MAIS MAIS MAIS, un copain m'a prêté Le coeur découvert de Michel Tremblay, auteur québecois.

Je l'ai commencé, mais pas encore terminé, ce sera pour ce week-end. Sachez tout de même que j'aime beaucoup ce que je lis, aussi bien l'histoire que le style avec les termes typiquement québecois qui dépaysent.

mardi 1 septembre 2009

Le coeur volé-Lauren KELLY


Merylee Graf a 27 ans, Merylee mène une vie dépravée à New York, mais Merylee perd son père, qui décède après plusieurs semaines d'agonie à l'hôpital. Elle l'a veillé, devient son héritière puisque sa mère est morte quelques années auparavant. Ce père, absent mais puissant car riche et ancien maire de la ville, elle le vénérait, le respectait et le craignait. Sa mort amène donc un vide supplémentaire dans sa vie dissolue.
De plus, depuis ses 10 ans, cette jeune femme, issue d'un couple sans amour, est hantée par la disparition d'une camarade de classe, Lilac Jimson, enlevée mais dont le corps n'a jamais été retrouvé, malgré des recherches et une récompense conséquente.
Le décès du père, la haine qu'elle vouait à sa mère, la résurgence de cette disparition qui avait traumatisé toute une ville, mêlés au désordre amoureux vont amener Merylee à flirter avec la folie, jusqu'à ce qu'elle découvre un secret...

Ca ressemble à du Joyce Carol Oates, c'est normal puisque Lauren Kelly est un pseudonyme. C'est donc mon 3ème Joyce Carol Oates, après Délicieuses pourritures et Haute enfance. On y retrouve des thèmes récurrents: des jeunes femmes perdues, aux limites de la folie, des déviances sexuelles, des hommes dominateurs et puissants, des petites villes d'Amérique.
Personnellement, j'aime ces atmosphères étranges, presque malsaines mais, pour le moment, je n'arrive pas à me réjouir quand je lis cette auteure, quel que soit son pseudonyme, il me manque toujours le petit quelque chose qui fait la différence. Dans ce roman, le suspense n'est pas insoutenable, loin de là, c'est plutôt la narration qui va crescendo et nous entraîne dans la pensée de Merylee, sans forcément la comprendre ni adhérer.

Oates est prolifique et les romans que j'ai déjà lus m'ont assez intéressée pour que je continue à la lire mais, je n'ai pas encore eu le coup de coeur.

Merci à BOB le blog pour ce cadeau; pour anecdote, ce livre a vécu de véritables aventures! Il m'était destiné et est arrivé chez ma copine Hydromielle qui devait me l'envoyer. Sauf qu'elle, n'a pas compris et l'a lu puis gardé; BOB m'a rappelée à l'ordre et tout s'est résolu.

lundi 31 août 2009

J'allais oublier!!


Aujourd'hui 30 août, c'est l'anniversaire de ma belle-soeur, de mon premier chat qui est en métropole mais aussi celui de mon blog!

Et oui, Monsieur le Blog a 4 ans, déjà...

Depuis quelques mois, ce blog a tendance à tourner au ralenti, faute de temps, et il faut bien l'avouer, de motivation et de véritable envie. Je vais à mon rythme, comme je veux, quand je veux. Et ça me convient. Forcément, la fréquentation a diminué, les commentaires aussi sans doute mais les fidèles sont là.
Je déplire un peu mon manque d'assiduité sur les autres blogs, toujours par manque de temps.

Et oui, on n'a qu'une vie et trop de choses à faire!

vendredi 28 août 2009

L'expédition-Pierrette FLEUTIAUX


Pierrette Fleutiaux est surtout connue, enfin je crois, pour son roman Des phrases courtes, ma chérie, que je possède mais n'ai pas encore lu. Moi, je l'ai découverte avec ce roman, acheté parce qu'il se passe sur l'île de Pâques; elle est d'ailleurs le personnage principal du livre, envoûtant tous les personnages présents. L'île de Pâques (Rapa Nui)n'est pas très éloignée de Tahiti et possède le même berceau culturel et de population.J'espère bien y aller très bientôt.

Venons-en au fait.

L'expédition est un roman mais les lieux et une bonne partie des personnages sont réels; Pierrette Fleutiaux elle-même y est allée, du temps où elle résidait en Amérique du Sud et s'est visiblement beaucoup documentée en plus d'avoir été envoûtée par ce site.

Angèle est une intellectuelle parisienne qui décide de monter une mission sur l'île de Pâques suite au décès de son compagnon.L'objet de cette mission reste flou pour le lecteur comme pour Angèle; c'était visiblement une excuse pour partir loin de Paris. Le laboratoire dont elle dépend ne possède que peu de moyens, ce qui l'oblige à utiliser le système D; ses "employés" font donc partie de son entourage: l'un fera office de gestionnaire, tandis que les deux autres, deux femmes très opposées, se chargeront, pour l'une, de répertorier la flore pascuane quasi-inexistante, l'autre du reste, flou également.S'ajoutera à cette équipe de bras cassés Flora, adolescente tahitienne rencontrée sur place. C'est d'ailleurs elle qui a recueilli les notes d'Angèle et les annotées quand il y avait besoin.

Inconstestablement, ces personnages sont imaginaires et pas vraiment charismatiques, il faut l'avouer. Ils sont même plutôt compliqués, Angèle en tête,; en revanche,les assistants au tournage du film (L'île du bout du monde, passé inaperçu) présents lorsqu'Angèle s'y trouve, ainsi que les habitants existent même si certains noms ont été modifiés. Les propriétaires des pensions sont réels, j'ai d'ailleurs des amis qui y ont passé leur séjour.

La mission bidon, les rapports difficiles entre les individus qui la composent ne sont finalement qu'un prétexte pour mettre en exergue la beauté et l'étrange atmopshère de Rapa Nui. Tous y sont tantôt attirés, tantôt repoussés.
Angèle a tendance à n'y voir que des mauvais côtés, à telpoint qu'elle va s'y perdre.Ses compagnons vont voir leur vie bouleversée, voire se terminer.
Attirance et répulsion font d'incessants allers-retours dans ce roman.

Un livre déroutant, érudit, intrigant qui m'a téléportée à Rapa Nui avant la vraie découverte.

jeudi 27 août 2009

J'en suis!

Je m'incruste, sans prévenir personne mais j'ai décidé d'un communaccord avec moi-même d'intégrer le club des "objectif PAL", créé par Antigone. Elle explique tout ici.



A partir du prochain livre (qui ne sera pas un livre de ma PAL, ça commence bien!), et si j'y pense..., j'ajouterai ce logo pour vous avertir que le livre chroniqué fait ma partie de ma loooonnnnngue PAL. Et si je le peux, je vous dirai depuis combien de temps il m'attendait dans ma bibliothèque.

Je n'ai pas compté le nombre de livres qui m'attendent mais je pense qu'on avoisine le nombre à 4 chiffres; une honte!

mercredi 26 août 2009

Cocaïne et tralala-Kerry GREENWOOD


Les années folles à Melbourne.

Phryne Fisher, une jeune et jolie parvenue anglaise, s'ennuie à mourir dans son pays puritain, elle qui est une jeune femme libre et oisive. Ce qu'elle veut, c'est mener des enquêtes. Alors, quand un couple de compatriotes lui demande de partir en Australie pour savoir ce qu'est devenue leur fille, elle n"hésite pas une seconde! Elle embarque sur un paquebot pour de longues semaines de mer, accompagnée de ses nombreuses malles remplies de vêtement de grandes marques.
Immédiatement, elle se sent à l'aise à Melbourne, bien que cette ville lui paraisse sans classe, voire péquenaude. L'attrait en est décuplé lorsqu'elle se retrouve au coeur d'un véritable trafic de drogue destinée aux gens bien nés de la cité.

Ce roman, je l'avais remarqué chez Clarabel il y a déjà un bail. Je l'ai lu pendant mon dernier séjour en Australie il y a quelques mois et j'ai vraiment été déçue.
Cette héroïne m'a fortement déplu: tête-à-claques, imbue d'elle-même, méprisante; son côté féministe sympathique ne m'a pas suffi, ses défauts ont pris le dessus pendant ma lecture.
L'idée de départ me plaisait (l'Australie, une femme libérée, l'humour, le polar) mais j'aurais grandement apprécié plus d'humanité de la part de l'héroïne qui m'a rappelé certains personnages de romans de chick-litt sans consistance.

mardi 25 août 2009

Voix endormies-Dulce CHACON


Nous sommes en Espagne, à la fin de la Guerre d'Espagne et au début de la Seconde guerre mondiale. Le régime franquiste débute et les opposants politiques n'ont pas tous été libérés, loin s'en faut. Parmi eux, on y trouve des hommes mais aussi des femmes: résistantes ou simplement épouses, mères ou soeurs de Républicains. Elles s'appellent Hortensia, Elvira ou Tomasa et se sont rencontrées en prison, à Ventas. Et ce sont les personnages principaux de ce roman extraordinaire.
Ventas est une prison connue pour ses conditions de détention déplorables et indignes. Alors ces femmes deviennent solidaires afin d'apaiser leurs souffrances: elles partagent leurs colis, leurs peines et leurs désespoirs, se soutiennent et parfois même, elles rient ensemble. Les années passent, la majorité sort de prison, certaines y sont mortes. Celles qui s'en sortent (re)prennent la voie de la sagesse, d'autres poursuivent l'action et retrouvent leurs hommes dans le maquis.

Ce livre est absolument bouleversant: c'est un vrai document historique, ou plutôt un roman basé sur des faits et personnes historiques. Certes, les personnages ont été créés par l'auteur (bien qu'elle se soit inspirée de femmes qui ont existé), ainsi que leurs histoires d'amour et familiales. Mais on peut aisément imaginer que des femmes ont vraiment vécu ces horreurs.
J'ai été happée du début à la fin par ces destins, envoûtée par la narration et les évènements.Un livre à lire absolument, qui traite d'une période finalement peu connue.

A noter que Dulce Chacon est décédée l'année où on lui a décerné l'équivalent du Goncourt espagnol; elle n'a donc pas profité du succès de ce livre.

mardi 18 août 2009

La malédiction du chat hongrois-Irvin YALOM


C'est un recueil de nouvelles psychanalytiques, relatées par un psychanalyste. Cela pourrait faire peur ou rebuter des lecteurs non avisés. Et bien non car le talent est là, l'humour sous-jacent. Certes, mieux vaut s'intéresser à la problématique pour prendre plaisir à cette lecture. Quand c'est le cas, on est vite entraîné dans les méandres de l'inconscient de patients, réels ou imaginaires d'Irvin Yalom. Et certains cas nous renvoye à notre vie, nos angoisses ou nos doutes.
Un livre un peu dangereux donc mais qu'on peut lire aussi de façon plus détendue!

lundi 10 août 2009

Cendrillon-Eric REINHARDT


Attention pavé très dense!
L'histoire commence avec un des 4 personnages principaux, Laurent Dahl, trader qui a fait fortune malhonnêtement. Il fuit, sans sa famille, pour échapper à la prison qui semble inévitable. Bien vite, 3 autres personnages apparaissent, se croisant dans le roman, jamais dans l'histoire: le collègue de Laurent Dahl, un détraqué qui a pété les plombs après que son père se soit suicidé sous ses yeux et Eric Reinhardt lui-même, qui explique la genèse de ce livre, de manière sans doute romancée.
Gravitent autour d'eux de nombreux seconds rôles.

Le premier chapitre débute donc avec la fuite de Dahl puis la pelote se déroule, lentement et magistralement.

Pour moi, Eric Reinhardt frôle le génie: en un seul livre, il traite d'à peu près tous les sujets: sexe, économie (je sais tout de la Bourse désormais!), art (Buren, Preljocaj), modes (les chaussures de Christian Louboutin qui fascinent Reinhardt)..., tout cela brillamment.
Avec une telle diversité de thèmes, tout lecteur est forcément intéressé, à un moment ou un autre, par ce roman.
Quant à moi, plus j'avançais dans ma lecture, plus j'étais subjuguée par tant d'audace, de connaissances et de talent.

A noter qu'en plus du talent, Reinhardt est un visionnaire puisqu'il raconte l'équivalent de l'affaire Kerviel avant l'heure, alors que des professionnels de la banque lui avaient certifié qu'une telle arnaque, se chiffrant en millions d'euros, serait improbable dans la vraie vie:loupé!

J'ai lu pas mal de critiques assez négatives sur Cendrillon, roman qualifié de narcissique par certains;certes, l'auteur s'expose, se met en scène, de façon avantageuse, mais il n'y a pas que ça dans ce roman, loin de là. J'ai préféré me concentrer, dans ces passages où il parle de lui, sur ses rencontres culturelles qui m'ont donné envie de pousser un peu plus loin mes connaissances.

lundi 3 août 2009

Mariage à la mode-Katherine MANSFIELD

C'est un tout petit livre, de la collection Folio 2€ (soit environ 3€ à Tahiti...) contenant deux nouvelles d'une auteure néo-zélandaise du XIXème siècle.Tout cela aurait dû me plaire énormément, finalement cela m'a plu un peu. Quelques mois après cette lecture, le souvenir est diffus, mes impressions bien lointaines.

On trouve deux nouvelles dans ce petit livre:
Mariage à la mode: William est un jeune homme très amoureux de sa jolie femme, heureux d'avoir deux enfants; il travaille dur pour payer ce que son épouse désire. Mais, sans doute parce qu'elle s'ennuie, celle-ci se rapproche d'un groupe de jeunes gens oisifs qui semblent profiter de son train de vie et qui en plus, l'éloignent dangereusement de son époux.
C'est vrai, la trame est assez originale, bien menée, efficace mais il m'a manqué ce petit plus indéfinissable qui fait toute la différence.

La Baie:une toute petite nouvelle qui trace rapidement les séjours en bord de mer de personnages huppés. Autant le dire, je ne puis en écrire davantage, car je n'ai rien gardé de l'intrigue. Je me souviens d'avoir passé un joli moment, mais sans l'étincelle qui passionne.

Dommage mais je n'ai pas dit mon dernier mot puisque ma découverte de Katherine Mansfield n'est pas terminée!

mardi 28 juillet 2009

L'agneau carnivore-Agustin GOMEZ-ARCOS


Autant vous prévenir tout de suite: âmes sensibles s'abstenir! En effet, ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains car le sujet peut choquer puisqu'il traite d'une histoire incestueuse entre deux frères, dans l'Espagne franquiste des années 50-60.
Ces deux garçons ont grandi dans l'opulence, entre une mère psycho-rigide et un père indifférent et quasiment inexistant, à passer tout son temps dans son bureau.
Ce roman nous plonge dans leur enfance, par un flashback: plusieurs années ont passé, le cadet est de retour dans la maison familiale, seul, attendant l'éventuel retour du grand frère prodigue.

Ce roman (en partie autobiographique), puissant mais profondément dérangeant alors qu'il y a très peu de scènes osées, m'a fait penser au film d'Almodovar La mauvaise éducation. Cette relation n'est à aucun moment condamnée mais pas non plus mise en exergue: non, nous ne sommes pas dans la normalité mais cette relation fusionnelle existe, c'est ainsi. Comme je le disais plus haut, les scènes érotiques sont assez peu nombreuses mais l'enchaînement des mots suffit à mettre le lecteur mal à l'aise. La dictature franquiste n'est jamais loin, souvent évoquée, jamais dénoncée de front.

Ce fut un grand moment de lecture pour moi, mais j'ai l'esprit bien accroché et une capacité à me détacher des faits tout en me passionnant. J'ai été bousculée évidemment mais aussi bouleversée par cette histoire et la justesse du ton; Gomez-Arcos est un grand écrivain espagnol, cela ne fait pas de doute.

Allez voir du côté de chez InColdBlog qui parle de ce roman (culte pour lui) 100 fois mieux que moi.

lundi 27 juillet 2009

Au pays du long nuage blanc-Charles JULIET


Il y a quelques années, Charles Juliet a passé 5 mois dans une résidence pour artistes de Wellington, la capitale néo-zélandaise. Ce petit livre est un aperçu de ce séjour: ce qu'il a vécu et découvert dans ce pays des antipodes (antipodes pour vous, de Tahiti la Nouvelle-Zélande est à deux pas!).
Ses impressions, ses découvertes culturelles sont ponctuées de poèmes, pensées en tous genres, souvenirs, regrets, joies qu'il a éprouvés au cours de sa vie entière.

Cela forme un ensemble hétérogène et très sensible, plein de poésie et d'érudition, dans lequel tout lecteur y trouvera son compte: le voyageur pour les passages sur les us et coutumes des autochtones (ce qui m'a le plus intéressée, d'autant que nous avons remarqué beaucoup d'éléments communs), le philosophe pour les pensées disséminées ici et là, l'esthète et l'amoureux des mots qui sont simplement mais bien choisis. Bref, tout lecteur peut se plonger dans ce document, sauf Monsieur mon mari qui a abandonné au bout de quelques pages!...

dimanche 26 juillet 2009

Le fils de la sardine-Ilan DURAN-COHEN


C'est un roman que m'a prêté un copain; je connaissais déjà Ilan Duran-Cohen pour avoir lu et apprécié son dernier roman, Face aux masses, l'histoire d'un jeune homme élevé par une hippie se retrouvant stagiaire dans une boîte de pub parisienne.

Dans Le Fils de la Sardine, on retrouve le même type de personnage, jeune, à Paris: c'est Hélène, une jeune femme travaillant dans un centre d'épilation, qui a besoin de changer d'air. Du jour au lendemain, elle ne vient plus travailler, au grand étonnement de sa patronne. Une fois libre, elle laisse son appartement, erre dans les rues, se retrouve dormant sur le canapé de vagues connaissances tolérantes.

C'est une bien jolie histoire pas si déprimante que ce que j'ai écrit peut le laisser croire. Difficile de savoir comment va s'en sortir Hélène, mais il y a tout lieu d'être optimiste. Certes, elle comme les autres protagonistes du roman ne sont pas les personnes les plus heureuses au monde mais elles se tissent un réseau d'entraide. Et le contenu du livre s'en ressent, qui est plein d'humanité. Ilan Duran-Cohen semble avoir une réelle tendresse pour tous les personnages qu'il crée, dans ce roman mais dans Face aux masses.

Je sais qu'il a écrit d'autres romans, que je veux lire, mais j'ai aussi très envie de voir ce qu'il a fait au cinéma, car Duran-Cohen est également réalisateur. Quelqu'un aurait-il vu un de ses films?

jeudi 23 juillet 2009

Le Papalagui-Erich SCHEURMANN


Voici un document ancien et à contre-courant. Il a été écrit au début du XXème siècle par un Allemand, artiste voyageur qui décide de partir aux Samoa, dans le Pacifique. Là, il rencontre le chef d'une tribu, Touiavii, qu'il amènera avec lui en Europe et dont il retranscrira les paroles.
Touiavii revient sur son île et met en garde ses congénères contre la vie que mène le Papalagui; le Papalagui, c'est l'Homme blanc. Parce que de tout ce qu'a vu Touiavii, rien ne lui a plu: les vêtements trop encombrants, les maisons en dur bordant des allées tracées an cordeau, les manières qu'arborent leurs habitants, l'argent qui rend malheureux, la nourriture,le temps qui galope...Tout est matière à critique et avertissement à ses congénères afin que toute envie de s'occidentaliser meurt dans l'oeuf.
Le tout est écrit dans un langage très imagé qui fait sourire: "Le Papalagui habite comme les fruits de mer dans une coquille dure[...]Sa hutte ressemble à un coffre débout".
"Chaque Papalagui a une profession.Il est difficile de dire de quoi il s'agit. C'est quelque chose qui devrait être fait avec plaisir, mais que la plupart du temps, le Papalagui n'a pas l'envie de faire."
"[...]Le corps du Papalagui est de la tête aux pieds enveloppé de pagnes, de nattes et de peaux, si serrés et si épais qu'aucun oeil humain, aucun rayon de soleil ne les traverse, si serrés que son corps devient pâle, blanc et fatigué comme les fleurs qui poussent au fond de la forêt vierge."

Touiavii n'était pas tendre avec nos ancêtres mais il n'avait pas complètement tort. On peut tout de même déplorer une tolérance vis-à-vis des moeurs occidentaux aussi faible que la nôtre envers les peuples dits primitifs.

mardi 21 juillet 2009

Me revoilà!

A l'heure où la plupart part en vacances, moi, je rentre. Ce séjour en métropole m'a fait du bien, quel plaisir de revoir les proches avec passage par la Lorraine, la Normandie et la Bourgogne, et arrêts à Los Angeles.
J'ai assez peu lu: j'ai terminé le gros livre de David Cohen, L'homme ses bizarres idées de bonheur, lu Budapest de Chico Buarque et Les yeux bandés de Siri Hustvedt.
J'ai assez peu acheté aussi, 4 ou 5 livres seulement mais nous avons ramené 7 guides de voyages, commandés il y a quelques mois. Des idées d'excursions en perspective!

mardi 30 juin 2009

Je vous promets de revenir, 1940-1945 le dernier combat de Léon Blum-Dominique MISSIKA



Toute jeune, Jeanne Reichenbach tombe amoureuse de Léon Blum, l'homme à l'origine du Front Populaire et des congés payés. Mais elle est trop jeune, ils ont plus de 20 ans de différence. Elle se marie une première fois, puis une deuxième; Léon Blum, de son côté, est marié également mais se retrouve veuf à la fin des années 30. Et puis, ils se retrouvent, au début de la Seconde guerre, ils sont libres tous les deux, et ils ne vont plus se quitter, malgré la détention de Léon Blum.
Car il est accusé par le gouvernement de Vichy d'avoir entraîné la France dans la guerre, pour de multiples raisons, toutes plus absurdes et de mauvaise foi les unes que les autres. Il connaîtra divers lieux de détention, en Auvergne, dans les Pyrénées, en Allemagne. Jeanne le suivra toujours, exigeant même aux autorités françaises et allemandes, d'être enfermée avec lui à Buchenwald, jusqu'à la fin de la guerre. Elle se suicide en 1982, après avoir détruit la majorité des documents et photos qu'elle possédait.

Ce livre est passionnant; il se lit comme un roman tout en respectant les faits historiques; normal me direz-vous, puisque Dominique Missika est historienne. Léon Blum fut un grand homme, accompagné à la fin de sa vie, dans les moments les plus difficiles, par une femme amoureuse et totalement hors du commun, qui a tout sacrifié pour lui.

Un grand merci à l'opération Babelio et aux maisons d'édition qui y participent, surtout quand on découvre d'excellents livres comme ce fut mon cas.

Je repars!

C'est pas tout ça mais j'ai des valises à faire: dans quelques heures, je serai dans l'avion, direction la métropole, avec arrêt de 24h à Los Angeles.

Alors à bientôt et bonnes vacances à ceux qui en prennent.

lundi 22 juin 2009

Ma vie dans la CIA, chronique de l'année 1973-Harry MATHEWS


Je n'avais jamais entendu parler d'Harry Mathews auparavant mais la lecture de ce livre m'a interpellée et m'a amenée à faire des recherches. Le plus important pour moi est qu'il a été marié à Nikki de Saint-Phalle et qu'il a beaucoup gravité dans le milieu artistique et littéraire des années 60-70.

Difficile d'y voir clair dans ce livre: est-ce un roman? Un document? Les deux sans doute. Le narrateur n'est autre que l'auteur de lui-même. En 1973, au repos et en manque d'inspiration, Harry Mathews devient mythomane: il se fait passer pour un espion de la CIA; plus exactement, il ne dément pas lorsqu'une rumeur grandit, comme quoi, il serait agent secret. Rapidement, il se laisse emporter et ne peut plus reculer, allant même jusqu'à vivre en agent de la CIA et se laisser dépasser par les évènements.

Ce roman-autobiographie est vraiment surprenant mais extrêmement intéressant, de par sa qualité littéraire et historique. En effet, Mathews ne manque pas de talent ni d'humour et le milieu dans lequel il évolue lui a permis de toucher à tout et de parler d'art, de politique, de la crise pétrolière...

Un excellent livre, érudit mais à la portée de tous, éclectique et hors catégorie.

mardi 9 juin 2009

Eloge du gaucher-Jean-Paul DUBOIS



J'avais plusieurs bonnes raisons de lire ce livre:
1. J'aime Jean-Paul Dubois;
2. Je suis gauchère et plutôt fière de l'être;
3. De temps en temps, j'apprécie de lire autre chose qu'un roman, en l'occurrence ici un essai avec un versant autobiographique non négligeable.

Ce petit livre m'a ramenée en enfance, remise face aux préjugés que les gens ont encore face aux gauchers; quoique j'y reste habituée, de par mon métier notamment.On me dit encore souvent "ah, vous êtes gauchère" ou j'entends encore régulièrement en parlant d'enfants: "il écrit mal mais il est gaucher", "il a du mal à apprendre et comme en plus il est gaucher!"; ou encore:"on/la maîtresse l'oblige à écrire de la main droite" et apparentés...J'en reste toujours pantoise et effarée par cette idée persistante selon laquelle les gauchers ne sont, malgré tout, pas totalement normaux. Or nous sommes normaux, dans un monde inadapté, construit pour les droitiers, mais nous, nous nous adaptons.
Bref, je m'emporte et dévie du sujet premier.

Je me suis donc retrouvée à maintes reprises dans ce recueil de situations parfois rocambolesques et gênantes que Jean-Paul Dubois a pu connaître; j'ai ri, parfois jaune mais j'ai ri. La plume de Dubois, si elle plaît, ravit toujours autant.
Un bon moment donc, même si je me rends compte que je devrais m'y replonger car, l'ayant lu il y a plusieurs mois, je me rends compte que les souvenirs sont flous (d'où la longue digression!).

mardi 2 juin 2009

Le monde à venir-Dara HORN



Benjamin Ziskind est un jeune homme très intelligent mais dont la vie part en vrille: sa femme l'a quitté, ses parents sont décédés,son métier est bien loin de ses capacités intellectuelles, il s'ennuye. Cerise sur le gâteau, sa soeur jumelle, elle, réussit tout. Sa vie va changer, un soir, dans une galerie d'art où il rencontre une jeune femme et surtout, où il admire une petite toile de Chagall, qu'il reconnaît: elle se trouvait dans la maison de son enfance. Il la vole et décide d'en savoir plus long: comment s'est-elle retrouvée dans cet endroit? Pourquoi n'appartient-elle plus à la famille?

S'ensuit diverses histoires dans l'histoire: en Russie au début du XXème siècle, dans un camp pour enfants où Chagall lui-même a enseigné, en Amérique en suivant Benjamin et sa soeur, ce tableau étant le lien continu.

Au final, un premier roman de qualité et de talent mais un peu long, avec, sur la fin, une dérive surnaturelle qui m'a chiffonnée, étant plutôt rationnelle dans mes lectures. Pourtant le reste me convenait parfaitement et j'aurais apprécié que toute la trame soit aussi engageante que le début et l'histoire du tableau.
A noter, en petit plus: la couverture, tableau de Chagall, que je trouve extrêmement jolie et délicate.

lundi 1 juin 2009

Hortense et Queenie-Andrea LEVY





Après la Seconde guerre mondiale, à Londres. Gilbert est un exilé jamaïcain qui loge chez Queenie, une jeune veuve. Quelque temps après, sa femme arrive à son tour de Jamaïque; elle s'appelle Hortense. Pour elle, s'installer à Londres est un rêve et elle est persuadée trouver facilement un poste d'institutrice, son métier. Mais quand on est Noire, immigrée, impossible de trouver du travail. Et la vie londonienne prend un goût amer: pas de travail et une chambre insalubre chez Queenie avec Gilbert, qu'elle connaît finalement à peine.

Un très joli roman, sur l'exil, Londres après la guerre, les relations entre hommes et femmes mais aussi entre femmes, les hasards de la vie.

L'a lu avant moi: Solenn,pour qui ce fut un coup de coeur.

lundi 18 mai 2009

Cloudstreet-Tim WINTON


Cloudstreet, c'est une grande maison, dont les Pickles ont hérité, à Perth sur la côté ouest de l'Australie. Les Pickles sont 5: le père qui dépense son salaire au tiercé, la mère aux nombreux amants et les 3 enfants, une fille et 2 deux garçons. La maison pouvant accueillir une autre famille, ce sont les Lamb qui emménagent: un couple avec les nombreux enfants dont un hadicapé suite à un bête accident.
Tout oppose ces familles qui, pourtant, pendant plus de 20 ans, vont cohabiter, sans see côtoyer: d'un côté les oisifs, de l'autre les travailleurs qui ouvrent une épicerie au rez-de-chaussée de la maison, gérée de main de maître par Oriel Lamb, la maîtresse-femme qui ne s'autorise aucun plaisir.

Pas facile pour aucune de ces familles de sortir de la misère et d'espérer un avenir radieux; n'empêche, les enfants y croient, un peu, et vont s'éloigner de Cloudstreet pour mieux y revenir.

Le personnage principal de ce roman, c'est la maison, Cloudstreet. Ses habitants forment un microcosme tantôt agréable, tantôt irritant. Ce qui est certain, c'est que vivre dans cette maison ne m'aurait pas plu! Trop abîmée, trop bruyante mais aussi humaine, qui connaît quelques joies et bien des peines.

N'empêche que même si y habiter je m'enchanterait guère, la lecture de ce roman, elle, m'a enchantée!J'envisage désormais de lire tout ce qui a été traduit de Tim Winton.

Pendant mes vacances en Tasmanie, j'ai lu dans le journal que ce roman va être adapté à la télé; j'aimerai beaucoup voir ce que ça pourrait donner.Espérons qu'il passera un jour en France, qui sait.

lundi 11 mai 2009

Les enfants du néant-Olivier DESCOSSE


François Marchand, de médecin psychiatre et psychanalyste est devenu profileur dans la police, après l'assassinat de sa femme par un de ses patients. Son nouveau travail est sans grande envergure mais pour lui, c'est une sorte de rédemption, qui pourrait servir à accepter la mort de son épouse. Sauf qu'il n'arrive pas à passer à autre chose, malgré la présence de sa fille Charlotte, adolescente qui a été traumatisée par cet évènement.
Mais une série de meurtres va le détourner pendant quelques jours de ses soucis et lui redonner du fil à retordre. Trois adolescents sont retrouvés sauvagement assassinés à 3 endroits différents de la France, en l'espace detrois jours seulement. Le lien entre ces meurtres est vite fait; François est chargé d'en savoir plus sur le ou les tueur(s). Aidé de Julia Drouot, jeune collègue du SRPJ d'Avignon, il va aller d'Avignon à Grenoble, revenir à Paris et terminer dans le centre de la France, accumuler les indices et les fausses pistes, mais aussi réfléchir sur sa vie.

Je ne suis pas une grande liseuse de polars, que je juge bien souvent décevants. De temps en temps cependant, je suis agréablement surprise, ce qui fait que je continue à en lire de temps à autre. Avec Les enfants du néant, je vais continuer sur ma lancée car je me suis plongée immédiatement dans cette histoire, assez trash il faut bien le dire. L'adolescence y est le thème principal, mais l'adolescence dans sa noirceur la plus complète: anorexie, boulimie, satanisme...Le tableau est noir, mais bien ficelé, avec une fin à vous glacer le sang.

C'est un thriller à ne pas mettre entre toutes les mains mais quand on est amateur du genre, on le dévore.

Merci aux éditions Lafond,qui ont contribué à me faire peur le soir dans mon lit!

Beaucoup de bloggeurs l'ont lu: Biblioblog,Tamaculture, Cunéipage et d'autres que je ne retrouve pas, comme d'habitude.

mardi 5 mai 2009

L'homme qui tomba amoureux de la lune-Tom SPANBAUER

Nous sommes au temps des cow-boys et de la ruée vers l'or et nous suivons Duivichiun Dua, métis qui, dès sa naissance a connu une vie mouvementée: une maman prostituée, un père inconnu, une enfance passé sur le lieu de "travail" de sa mère, soit une maison close; et puis l'assassinat de sa mère, une éducation donnée par la Mère Maquerelle, la sexualité à tendance homosexuelle débridée dès l'adolescence.
Avec tout ça, il lui est difficile de se construire, mais il y parvient tant bien que mal grâce à des amitiés étranges mais fortes. Jeune adulte, il aura une obsession: trouver ses racines, savoir qui il est en retrouvant son père.

On peut dire que ce roman revisite le far-west! En effet, les personnages sont bien loin des cow-boys virils dont on a l'habitude. Certaines scènes sont plutôt osées, voire dérangeantes, mais elles participent à la trame du roman; on peut les passer si on les juge intolérables tout en les gardant en mémoire pour suivre le cheminement de Duivichiun. Malgré ces épisodes sexuels particuliers, le roman n'est pas dénué de poésie ni de sensibilité, bien au contraire. Tous les protagonistes ont été blessés par la vie et font ce qu'ils peuvent pour s'en sortir, avec les moyens du bord.
Une histoire violente et dérangeante, racontée avec talent et originalité qui pourrait presque tirer des larmes aux lecteurs les plus émotifs; moi, j'ai failli mais je me suis retenue!

mardi 28 avril 2009

Au coeur de Borneo-Redmond O'HANLON


J'ai emmené ce livre qui est un documentaire en novembre, pendant nos vacances aux Philippines car nous avions initialement prévu de passer à Borneo; sauf que les liaisons en avion ne convenaient pas avec notre programme. Borneo est donc remis à plus tard, bientôt j'espère.
Redmond O'Hanlon est un naturaliste anglais, un vrai British, à l'humour caustique et au flegme très britannique. Il est accompagné d'un ami poète, lui aussi Britannique pur souche. Ils ont pour but d'aller "au coeur de Borneo", dans une chaîne de montagnes particulièrement reculée afin d'y observer un fameux rhinocéros. Ils sont accompagnés de deux locaux, qui connaissent parfaitement les lieux mais qui leur sont totalement opposés.
Débute alors un périple éprouvant à pieds et en bateau, vers une quête presque improbable.

Ce livre est une histoire vraie mais drôle, très drôle, et instructive puisque O'Hanlon n'oublie pas sa profession; donc le lecteur y apprend pas mal d'éléments sur la faune et la flore de Borneo. Son ami et lui ne sont pas vraiment taillés pour vivre sous des latitudes aussi inhospitalières mais ils ne s'en sortent pas si mal; leurs deux guides, à l'anglais approximatif sont moqueurs avec leurs employeurs mais jamais méchants.
Grâce à ce document, j'étais presque à Borneo et donc, ne pas y aller m'a un peu moins pesé. J'ai encore plus été ravie puisque je suis fan d'humour anglais et là, vraiment j'ai été servie.

Un livre que j'ai fait lire à Monsieur mon cher et tendre qui a beaucoup aimé également (et pourtant il est particulièrement difficile et tranchant dans ses jugements) et que je ne peux que conseiller, surtout aux voyageurs ou lecteurs attirés par ces contrées lointaines et aux amateurs de littérature anglophone.

lundi 27 avril 2009

Haute Enfance-Joyce Carol OATES


Deuxième Oates que je lis, après Délicieuses Pourritures, roman que j'avais apprécié bien qu'il m'ait dérangée.
Ici, autant le dire tout de suite, j'ai peiné et pas seulement parce que j'étais en vacances (en novembre) et donc l'esprit ailleurs.

L'histoire, en fouillant dans ma mémoire et en me référant à la 4ème de couverture: une adolescente qui séduit un quadragénaire, s'ensuit une histoire compliquée de "je t'aime moi non plus", "c'est mal ce qu'on fait mais qu'est-ce que c'est bon" ou encore "jouons au chat et à la souris".

Je n'ai pas compris grand chose, du moins pas les détails; il faut dire aussi que j'ai lu pas mal en diagonale, ce qui n'aide pas à entrer dans l'action. Mais vraiment, je me suis ennuyée, j'avais l'impression que J.C Oates souhaitait choquer le lecteur sans non plus aller trop loin. Du coup, je me suis retrouvée à lire un roman non pas mièvre mais plein de non-dits avec une chute qui m'a complètement échappée...
Une vraie déception mais je ne capitule pas et lirai encore Oates qui, malgré tout, m'intéresse vraiment, mais qui semble écrire de manière inégale; il faut dire aussi qu'elle est plutôt prolifique.

Quelqu'un de la blogosphère l'aurait-il lu?

dimanche 26 avril 2009

Je reprends les rênes?!...

Pas le temps, trop de travail, manque d'envie et de courage et voilà, le blog est en friches; les notes se font rares et elles concernent des livres lus en novembre 2008.
Et puis, il y a les vacances aussi, et j'en reviens: j'étais pour la troisième fois au pays des kangourous, cette fois en Tasmanie. J'ai lu, un peu: un livre entier, j'en ai terminé un et débuté un autre, pris le temps de taper une note.

Alors motivation, et au boulot bloggesque!



mardi 21 avril 2009

La réserve-Russel BANKS


J'ai découvert Russel Banks avec American Darling, coup de coeur pour moi. Franchement, je me doutais ne pas être aussi emballée à la lecture de La Réserve. J'avais raison.

L'action se situe aux Etats-Unis dans la région des grands lacs; on suit une jeune et jolie fille bien née, en vacances dans le chalet de ses parents adoptifs, avec sa mère; son père adoré est décédé depuis peu. Avec sa mère, ce ne fut que conflits et ça continue, à tel point que l'une séquestrera l'autre.
En parallèle, notre héroïne va tomber amoureuse de l'artiste peintre local qui gagne assez d'argent grâce à son art pour en vivre très confortablement.

Mes souvenirs sont lointains, puisque j'ai lu ce roman fin 2008, et ne trouve le temps de n'en parler que maintenant...Mais s'ils sont si flous, c'est bien parce que La Réserve ne m'a pas marquée. Cette histoire est trop mièvre pour moi, trop prévisible, même si Russel Banks a tenté de mettre un peu d'action, de piment et d'immoralité dans tout ça. Mais la mayonnaise n'a pas pris avec moi.
Selon moi, on est bien loin de la qualité d'American Darling. Le dernier roman de Banks ne fut qu'une lecture divertissante dont je n'ai rien retiré de particulier, ni sentiments envers les personnages, ni réflexion particulière.

J'ai De beaux lendemains dans ma bibliothèque; paraît-il que ce roman de Banks est excellent, alors je m'y attellerai.

Ont lu La Réserve: Amanda Meyre et c'est tout?! Il y a Kathel aussi; merci pour le,lien.

jeudi 16 avril 2009

Bazar magyar-Viviane CHOCAS


Ce court roman est plein de nostalgie, de souvenirs d'enfance et de recettes. Pas de France, non, de Hongrie, pays d'origine des parents de la narratrice, pays qu'elle a un peu connu, surtout au travers de la cuisine et des odeurs de plats typiques. Une anecdote en appelle une autre qui fait revivre telle ou telle personne, généralement une vieille mama hongroise au long jupon et à la tête couverte.

C'est un livre qu'on referme en se remémorant des moments de notre enfance, rien que pour ça, j'ai été contente d'avoir lu ce Bazar. N'empêche qu'il est vite oublié, quelques mois (déjà!!) après l'avoir découvert, il ne m'en reste qu'une vague impression. Fouiller davantage dans la mémoire de la narratrice (auxquelles Viviane Chocas a sans doute grandement prêté ses traits) aurait à mon évis été très bénéfique pour que le lecteur se souvienne, savoure les mots et les odeurs évoqués.

En une phrase: j'ai apprécié cette lecture, sur le coup seulement, puis l'ai presque oubliée, à cause d'une impression de déjà lu et de "pas assez".
Toujours est-il que je surveillerai le prochain, et deuxième roman, de Viviane Chocas, qui sera peut-être plus abouti.

mardi 31 mars 2009

Valse avec Bachir



Dessin animé autobiographique du réalisateur israëlien Ari Folman.Il a fait la guerre au Liban dans les années 80 mais, après une soirée avec un ami, il se rend compte qu'il n'a plus de souvenir de cette période. Alors il part interroger ses anciens "camarades de guerre", des officiers, une psychologue, pour se souvenir et comprendre comment et pourquoi il a pu oublier une telle partie de sa vie.

C'est un véritable document historique, traité de manière originale; on est bien loin des studios Pixar, tant pour l'histoire que pour le traitement des dessins. C'est surprenant au début, notamment les personnages aux gestes peu naturels, mais on s'y fait très bien, car finalement, c'est très esthétique. Et si le sujet nous intéresse, on arrive à occulter le fait que c'est un dessin animé et non pas un film ou un documentaire bêtement filmé.

J'ai donc beaucoup apprécié, aussi bien l'image que le thème, dur mais réel.

Merci pour ce cadeau.

lundi 30 mars 2009

Les naufragés de l'île Tromelin-Irène FRAIN


Livre reçu dans le cadre de l'opération Chez les filles, comme beaucoup de bloggeurs. Merci Chez les filles!

En deux mots, ce roman est surtout une sorte de documentaire retraçant une tragédie du 18ème siècle: un bateau s'échoue sur un caillou de l'Océan Indien; à son bord: un équipage blanc et des dizaines d'esclaves, Noirs évidemment,enfermés dans la cale du navire car achetés et destinés à être vendus de façon complètement clandestine. Les membres de l'équipage vont construire un bateau, partir, promettant aux esclaves qu'on viendrait les chercher. Sauf que personne n'est venu, et il a fallu plusieurs années avant qu'on s'occupe de ces naufragés.

Soyons honnête, j'ai capitulé et abandonné peu après la page 200, après avoir lu une partie en diagonale. Pourtant cet épisode odieux et peu glorieux pour la France m'intéresse vraiment beaucoup; c'est d'ailleurs pour cette raison que Les naufragés vont rester en haut de pile pendant quelque temps, en espérant pouvoir aller au bout, par petites doses de lecture. Mais je n'accorche pas du tout au style d'Irène Frain, ce récit au présent, ce manque de dialogues, qui me rendent la lecture difficile, lourde et sans âme, comme une énumération de faits.
Je préfère donc la cesser, qui à la reprendre plutôt que peiner pour, finalement, ne rien en retirer.
Malgré tout, ce livre a le grand mérite d'exister et de nous faire connaître ce fait réel scandaleux.

La blogosphère possède de nombreux avis, enthousiastes ou au contraire plus réservés.

mercredi 11 mars 2009

My first Sony-Benny BARBASH



Ce roman, je l'ai lorgné pendant longtemps, attirée seulement par la couverture: ce graphisme, ces couleurs gaies me faisaient très envie. Le risque était que le contenu, c'est-à-dire le plus important, ne me plaise pas. Et puis, j'ai craqué et l'ai commandé. Bien m'en a pris, j'ai littéralement adoré.

Le narrateur est un petit garçon, à la fois naïf et intelligent. Il raconte la vie de sa famille, plutôt mouvementée: des parents qui se séparent, un frère et une soeur, des oncles et tantes, des grands-parents, tous en Israël;, certains sont Juifs pratiquants, d'autres non. Il ne se sépare jamais de son magnétophone Sony, acheté par son père grâce auquel il restitue tout ce qu'il entend.
Et ce qu'il entend, ce sont des témoignages historiques concernant ses aïeux, les disputes entre ses parents, la vie que mène son père, metteur en scène raté, avec sa maîtresse, les difficultés qu'a sa mère, architecte, à joindre les deux bouts...

Le ton est au début plutôt léger, ironique, voire cynique; puis, il devient plus grave, plus sérieux, on sent ce petit garçon bien seul avec son Sony. Il est très conscient que sa famille se délite et malgré tout, il demeure un enfant, avec ses mots d'enfant, ses pensées d'enfants, auxquels il mêle les propos parfaitement restitués des adultes.
On oscille donc entre légèreté, Histoire d'Israël et problèmes familiaux.

J'ai pris un énorme plaisir à lire ce gros roman, et pourtant il est plutôt difficile à lire avec ses phrases à rallonge, qui m'ont fait penser, par leur longueur, à du Proust; en fait, le narrateur ne s'arrête jamais, traitant dans une seule phrase de 2 pages, plusieurs sujets à la suite. Ce style peut sembler rébarbatif, moi, il m'a plu.

Un roman que je ne peux donc que vous conseiller.

Keisha a aimé.

lundi 9 mars 2009

La mort du papillon-Pietro CITATI

Après avoir beaucoup aimé Alabama Song, roman sur le couple tourmenté Zelda et Scott Fitzgerald, je me suis intéressé à eux, surtout à Zelda. Et une amie m'a prêté ce petit livre, biographie du couple, axé principalement sur Zelda. Zelda, jeune fille bien née qui tombe amoureuse très jeune de Scott. Ils se marient, ont un enfant et profitent de l'argent que Scott gagne grâce à ses romans. A eux la grande vie en Europe, les excès en tous genres jusqu'à la déchéance qui entraînera Scott dans l'alcoolisme et la violence, Zelda dans des hôpitaux psychiatriques. Elle mourra avant ses 50 ans, dans l'incendie de l'un d'eux.

Cette lecture, qui une fois de plus, date de plusieurs mois, m'a très intéressée mais m'a aussi un peu laissée sur ma faim car j'ai trouvé que Citati n'allait pas assez dans les détails; j'aurais aimé me plonger vraiment dans les soirées mondaines du Paris des années 20 par exemple. Les photos d'époque m'ont en revanche plu dans le sens où elles m'ont permis de réellement mettre des visages sur les protagonistes, de constater l'avancée de la maladie sur le physique de Zelda, qui de jolie jeune femme est devenue une ombre ravagée par les abus et la folie, perdant tout charme.

Un destin tragique que le sien, raconté un peu trop brièvement, mais de manière pudique et respectueuse.

lundi 2 mars 2009

Pas devant les gens-Emmanuelle PAGANO



Une adolescente qui s'ennuie dans sa petite ville de province, au milieu d'une famille qu'elle trouve bien banale. Elle a une amie, comme elle; l'adolescente avance lentement dans la vie. Le lecteur, enfin moi, se traîne dans cette courte lecture, attendant désespérément un élément déclencheur de l'histoire, un drame; en fait, rien. Alors même si ce roman est tout petit, et bien il est long.

Livre lu en septembre (le retard accumulé dans mes notes est désormais totalement honteux!) et dont il ne me reste rien; j'avoue ne pas avoir fait l'effort de relire certains passages que j'ai survolés, ni avoir tenté d'y trouver un fond, une substantifique moëlle. Je m'attendais à une histoire tragique (mon côté sadique peut-être), c'est peut-être pour cette raison que j'ai été si déçue, d'autant que la brève quatrième de couverture était alléchante. Je suis passée à côté, et ne suis même pas certaine d'avoir tout compris.

Mais que cette note ne décourage pas les éventuels lecteurs car je suis certaine de connaître des personnes, des blogueurs qui aimeraient. D'autant plus que j'ai lu de très bonnes critiques concernant d'autres romans de l'auteur, qui ne me font pas renoncer à relire un jour Emmanuelle Pagano.

lundi 23 février 2009

Max-Michel QUINT



La Résistance vue et expliquée à travers les yeux de Jean Moulin, alias Max, son nom de code pendant la guerre.
Les chapitres alternent les narrateurs: une fois Max-Jean Moulin, une fois Agathe, jeune étudiante en histoire que Max a rencontré dans un café et dont il tombe vaguement amoureux. Tout ça sur quelques années: de 1941 à l'arrestation de Jean Moulin.

Voilà pour le très court résumé mais je ne veux pas en dire plus parce que je crains de trop en dévoiler; et puis je l'avoue, je ne me sens pas le courage d'en dire plus.

J'ai déjà lu Michel Quint il y a quelques années: j'étais littéralement tombée sous le charme d'Effroyables jardins et deEt mon mal est délicieux, courts romans se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale. Là, bien que la période soit la même, Michel Quint a choisi d'écrire un roman plus dense, plus épais. Et je trouve qu'il est meilleur lorsqu'il fait court. Car Max est certes un bon roman mais peut-être trop ambitieux, plus terre à terre que les deux évoqués. Certains chapitres, ceux dans lesquels l'histoire de la Résistance est évoquée, sont assez ardus, pour qui ne connaît pas bien cet aspect.
Heureusement, on retrouve la plume romantique de Quint dans les chapitres où Agathe apparaît et à nouveau on se laisse bercer.

Me voilà donc un peu déçue mais pas fermée; j'ai toujours envie de lire cet auteur, mais j'irai préférentiellement vers ses petits romans anecdotiques qui dédramatisent un peu les périodes d'enfer que sont les guerres.


Merci Masse Critique et Babelio!

mardi 10 février 2009

Pour le meilleur et pour l'Empire-James HAWES


Un Anglais sans le sou, divorcé, seul, décide (ou plutôt on décide pour lui) de participer à une émission de téléréalité genre Koh-Lanta, afin de gagner le pactole.Il se retrouve alors parachuté en plein milieu du Pacifique et, bien vite, se trouve être le seul survivant parmi les candidats et l'équipe de télévision victime d'un accident d'hélicoptère. Lui n'est au courant de rien mais découvre que l'île est habitée par un drôle de peuple: des Anglais réchappés d'un accident d'avion il y a des dizaines d'années. Isolés du monde, ils vivent comme "dans le temps", attendant que l'Angleterre vienne les chercher. Ils se sont reproduits et ont mis en place une hiérarchie autocratique assez loufoque.
Tout ce monde va vivre ensemble, se découvrir et surtout, tenter de joindre quelqu'un au Royaume-Uni.

C'est un roman très Britannique, plein d'humour et de situations cocasses. Si vous aimez, je vous le conseille vivement, sinon, passez votre chemin, vous vous ennuierez forcément. Pour ma part, j'aime l'humour anglais, l'idée de départ m'a séduite, ce choc des cultures entre unmême peuple mais de générations différentes m'a amusée. Un bon moment de lecture, pas mémorable mais résolument divertissant.

lundi 9 février 2009

Merci le PIF!

En fin de semaine dernière, j'ai reçu mon deuxième PIF:
un joli sac bleu marine et turquoise, fait main par So.

Les couleurs me plaisent et il sera impeccable pour y glisser mon pareo des cours de danse.



Merci So!

Quant à moi, je pense aux PIF, je les enverrai mais je me donne encore quelques mois: je n'ai toujours pas l'inspiration artistique ou alors ce que je fais ne peut être envoyable. En plus, j'ai vraiment très très peu de temps en ce moment.
Alors disons que, pour fin juin, mes 3 PIF seront envoyés.
J'aurai juste un peu dépassé les délais...