mardi 31 mars 2009

Valse avec Bachir



Dessin animé autobiographique du réalisateur israëlien Ari Folman.Il a fait la guerre au Liban dans les années 80 mais, après une soirée avec un ami, il se rend compte qu'il n'a plus de souvenir de cette période. Alors il part interroger ses anciens "camarades de guerre", des officiers, une psychologue, pour se souvenir et comprendre comment et pourquoi il a pu oublier une telle partie de sa vie.

C'est un véritable document historique, traité de manière originale; on est bien loin des studios Pixar, tant pour l'histoire que pour le traitement des dessins. C'est surprenant au début, notamment les personnages aux gestes peu naturels, mais on s'y fait très bien, car finalement, c'est très esthétique. Et si le sujet nous intéresse, on arrive à occulter le fait que c'est un dessin animé et non pas un film ou un documentaire bêtement filmé.

J'ai donc beaucoup apprécié, aussi bien l'image que le thème, dur mais réel.

Merci pour ce cadeau.

lundi 30 mars 2009

Les naufragés de l'île Tromelin-Irène FRAIN


Livre reçu dans le cadre de l'opération Chez les filles, comme beaucoup de bloggeurs. Merci Chez les filles!

En deux mots, ce roman est surtout une sorte de documentaire retraçant une tragédie du 18ème siècle: un bateau s'échoue sur un caillou de l'Océan Indien; à son bord: un équipage blanc et des dizaines d'esclaves, Noirs évidemment,enfermés dans la cale du navire car achetés et destinés à être vendus de façon complètement clandestine. Les membres de l'équipage vont construire un bateau, partir, promettant aux esclaves qu'on viendrait les chercher. Sauf que personne n'est venu, et il a fallu plusieurs années avant qu'on s'occupe de ces naufragés.

Soyons honnête, j'ai capitulé et abandonné peu après la page 200, après avoir lu une partie en diagonale. Pourtant cet épisode odieux et peu glorieux pour la France m'intéresse vraiment beaucoup; c'est d'ailleurs pour cette raison que Les naufragés vont rester en haut de pile pendant quelque temps, en espérant pouvoir aller au bout, par petites doses de lecture. Mais je n'accorche pas du tout au style d'Irène Frain, ce récit au présent, ce manque de dialogues, qui me rendent la lecture difficile, lourde et sans âme, comme une énumération de faits.
Je préfère donc la cesser, qui à la reprendre plutôt que peiner pour, finalement, ne rien en retirer.
Malgré tout, ce livre a le grand mérite d'exister et de nous faire connaître ce fait réel scandaleux.

La blogosphère possède de nombreux avis, enthousiastes ou au contraire plus réservés.

mercredi 11 mars 2009

My first Sony-Benny BARBASH



Ce roman, je l'ai lorgné pendant longtemps, attirée seulement par la couverture: ce graphisme, ces couleurs gaies me faisaient très envie. Le risque était que le contenu, c'est-à-dire le plus important, ne me plaise pas. Et puis, j'ai craqué et l'ai commandé. Bien m'en a pris, j'ai littéralement adoré.

Le narrateur est un petit garçon, à la fois naïf et intelligent. Il raconte la vie de sa famille, plutôt mouvementée: des parents qui se séparent, un frère et une soeur, des oncles et tantes, des grands-parents, tous en Israël;, certains sont Juifs pratiquants, d'autres non. Il ne se sépare jamais de son magnétophone Sony, acheté par son père grâce auquel il restitue tout ce qu'il entend.
Et ce qu'il entend, ce sont des témoignages historiques concernant ses aïeux, les disputes entre ses parents, la vie que mène son père, metteur en scène raté, avec sa maîtresse, les difficultés qu'a sa mère, architecte, à joindre les deux bouts...

Le ton est au début plutôt léger, ironique, voire cynique; puis, il devient plus grave, plus sérieux, on sent ce petit garçon bien seul avec son Sony. Il est très conscient que sa famille se délite et malgré tout, il demeure un enfant, avec ses mots d'enfant, ses pensées d'enfants, auxquels il mêle les propos parfaitement restitués des adultes.
On oscille donc entre légèreté, Histoire d'Israël et problèmes familiaux.

J'ai pris un énorme plaisir à lire ce gros roman, et pourtant il est plutôt difficile à lire avec ses phrases à rallonge, qui m'ont fait penser, par leur longueur, à du Proust; en fait, le narrateur ne s'arrête jamais, traitant dans une seule phrase de 2 pages, plusieurs sujets à la suite. Ce style peut sembler rébarbatif, moi, il m'a plu.

Un roman que je ne peux donc que vous conseiller.

Keisha a aimé.

lundi 9 mars 2009

La mort du papillon-Pietro CITATI

Après avoir beaucoup aimé Alabama Song, roman sur le couple tourmenté Zelda et Scott Fitzgerald, je me suis intéressé à eux, surtout à Zelda. Et une amie m'a prêté ce petit livre, biographie du couple, axé principalement sur Zelda. Zelda, jeune fille bien née qui tombe amoureuse très jeune de Scott. Ils se marient, ont un enfant et profitent de l'argent que Scott gagne grâce à ses romans. A eux la grande vie en Europe, les excès en tous genres jusqu'à la déchéance qui entraînera Scott dans l'alcoolisme et la violence, Zelda dans des hôpitaux psychiatriques. Elle mourra avant ses 50 ans, dans l'incendie de l'un d'eux.

Cette lecture, qui une fois de plus, date de plusieurs mois, m'a très intéressée mais m'a aussi un peu laissée sur ma faim car j'ai trouvé que Citati n'allait pas assez dans les détails; j'aurais aimé me plonger vraiment dans les soirées mondaines du Paris des années 20 par exemple. Les photos d'époque m'ont en revanche plu dans le sens où elles m'ont permis de réellement mettre des visages sur les protagonistes, de constater l'avancée de la maladie sur le physique de Zelda, qui de jolie jeune femme est devenue une ombre ravagée par les abus et la folie, perdant tout charme.

Un destin tragique que le sien, raconté un peu trop brièvement, mais de manière pudique et respectueuse.

lundi 2 mars 2009

Pas devant les gens-Emmanuelle PAGANO



Une adolescente qui s'ennuie dans sa petite ville de province, au milieu d'une famille qu'elle trouve bien banale. Elle a une amie, comme elle; l'adolescente avance lentement dans la vie. Le lecteur, enfin moi, se traîne dans cette courte lecture, attendant désespérément un élément déclencheur de l'histoire, un drame; en fait, rien. Alors même si ce roman est tout petit, et bien il est long.

Livre lu en septembre (le retard accumulé dans mes notes est désormais totalement honteux!) et dont il ne me reste rien; j'avoue ne pas avoir fait l'effort de relire certains passages que j'ai survolés, ni avoir tenté d'y trouver un fond, une substantifique moëlle. Je m'attendais à une histoire tragique (mon côté sadique peut-être), c'est peut-être pour cette raison que j'ai été si déçue, d'autant que la brève quatrième de couverture était alléchante. Je suis passée à côté, et ne suis même pas certaine d'avoir tout compris.

Mais que cette note ne décourage pas les éventuels lecteurs car je suis certaine de connaître des personnes, des blogueurs qui aimeraient. D'autant plus que j'ai lu de très bonnes critiques concernant d'autres romans de l'auteur, qui ne me font pas renoncer à relire un jour Emmanuelle Pagano.