mercredi 20 janvier 2010

Budapest-Chico BUARQUE


De façon assez inconsidérée, j'aime Chico Buarque depuis des années. Ses chansons, mais aussi ses romans, me parlent. J'ai lu Embrouille quand j'étais ado; j'avoue ne pas avoir tout compris mais j'en garde un souvenir inoubliable plein de poésié. J'ai passé un nouveau bon moment de lecture avec ce roman, voyageant entre Budapest, Rio et Brasilia. Le narrateur,José, est un écrivain brésilien en proie au doute. Il se retrouve à Budapest par hasard, à la suite d'un problème technique sur l'avion qui devait le ramener de la Turquie à Rio.Contre toute attente, il tombe amoureux de la langue, le hongrois, puis de la ville et de Kriska. Tout le fascine et il décide de rester dans ce paye, abandonnant du même coup femme et enfant au Brésil. Son épouse poursuit donc sa carrière de présentatrice télé sans lui, tandis que son fils se morfond, mange et ne parle pas.

Ecrit comme cela, on pourrait s'attendre à une histoire dramatique, mais finalement non car Chico Buarque a de l'humour et sait dédramatiser. Certes, José est rempli d'égoïsme car il ne rend personne heureux, ni Kriska, ni sa femme, ni son fils mais lui non plus ne l'est pas. Je lui ai donc trouvé quelques circonstances atténuantes, en admettant qu'il se trouvait dans une période de remise en question. Et j'ai lu son histoire avec grand plaisir, partagé sa nouvelle vie à Budapest, capitale discrète mais qui, visiblement mérite d'être connue, tout comme ce roman.

Lo l'a lu.

lundi 18 janvier 2010

L.A Story-James FREY


J'ai une dizaine de notes en retard mais je m'en fiche, je dois absolument vous parler de ce roman, de ce coup de coeur. C'est le seul roman de la rentrée littéraire qui m'a fait de l'oeil, que j'avais envie de lire: le sujet me plaisait et les quelques critiques que j'avais parcourues étaient dythirambiques. J'ai donc demandé à un copain de me le ramener de son séjour en métropole; parce qu'à Tahiti, il n'est pas dans les bacs...Et quel flair j'ai eu!
Je me suis plongée dans la lecture de ce bon gros pavé assez rapidement et si j'avais pu, j'aurais pris des congés pour ne pas en sortir avant la fin.
Pourtant je ne m'attendais pas à être happée comme je l'ai été.
Ce roman-document est fascinant, le genre d'opus qu'on n'a pas envie de lâcher mais qu'on a aussi envie de faire durer de peur de le finir. Evidemment, je l'ai terminé et un vide est entré dans ma vie, carrément! Que pouvais-je lire après CA? La dernière page tournée, je me suis sentie toute petite; heureusement, ce livre m'appartient, j'ai donc la possibilité de le relire si j'en ai envie (ce que je ne ferai sans doute pas de sitôt).

James Frey alterne un chapitre romancé, dans lequel il évoque un habitant de L.A, avec un autre, souvent court, parfois quelques lignes seulement portant sur l'histoire et l'évolution de la ville. Il a créé des personnages typiques de ceux que l'on peut rencontrer dans la Cité des Anges: une jeune Mexicaine ambitieuse, un couple d'acteurs célèbres mariés et amoureux en public, homosexuels en privés, un clochard à Venice, un jeune couple venu du fond des Etats-Unis, plein d'espoir mais qui va vite déchanter...
Aucun ne se croise mais tous sont emblématiques et réels.

Voilà: ce roman se dévore, il m'a prise aux tripes. Rien n'est oublié, ni les hommes, ni l'histoire, ni aucun aspect concernant la création et l'expansion plutôt démoniaque qu'angélique de cette cité tentaculaire qui attire et rejette à la fois.

Ma vision de Los Angeles s'est modifiée; j'y retournerai avec un autre regard, pas forcément plus positif mais peut-être davantage de curiosité.
Et du coup, je me suis offert un autre livre sur Los Angeles:



Vous l'aurez compris: il ne vous reste plus qu'à vous procurer ce chef-d'oeuvre (oui, pour moi c'en est un!)

dimanche 3 janvier 2010

L'homme, ses bizarres idées du bonheur-David COHEN



Ce livre et cette lecture ont une histoire : son auteur est octogénaire, il a toujours le cerveau en ébullition , plongé dans ses dictionnaires. Son épouse, Christiane, octogénaire également, est une de mes copines d’internet depuis plusieurs années. Ce livre, fourre-tout autobiographique, philosophique et linguistique est la mise en pages d’une série d’entretiens qui ont duré de nombreux mois. Après quelques réticences, David Cohen s’est laissé convaincre de les publier, notamment pour laisser une trace écrite à sa famille. Car c’est un homme au destin hors du commun : né Tunisien Juif non pratiquant, il a passé une enfance misérable mais studieuse. Jeune adulte, il est exilé en Algérie, fait de la Résistance, est arrêté mais s’enfuit. Il est alors toujours aussi misérable et communiste. Il rencontre Christiane, l’épouse, ils ont des enfants ; à force de travail et grâce à la situation professionnelle de Christiane, il devient un éminent linguiste, spécialiste des langues du Moyen-Orient.
Ce document très dense traite de différents domaines qui tiennent à cœur à l’auteur : religions (être croyant ou non, adopter une religion plutôt qu’une autre…), linguistique, Histoire, littérature et poésie…Cela donne un gros bouquin qui ne se lit pas facilement, qui n’intéresse pas le lecteur de bout en bout mais qui interpelle et donne à réfléchir sur ces sujets. Je n’ai par exemple, pas eu envie de lire en détail les passages concernant la religion mais j’ai été passionnée par les chapitres traitant de la linguistique et de la Seconde guerre mondiale au Maghreb.
L’ensemble est parfois désordonné, manquant de fil conducteur mais David Cohen s’en explique dès le début des entretiens : il a tendance à se disperser, il est ainsi, à nous de trouver le fil et de ne pas le perdre. Le tout est finalement éclairant bien que parfois difficile d’accès, on n’est jamais loin de la philosophie.
Un seul bémol : les nombreuses coquilles.

Edit de la part de Christiane, l'épouse de ce monsieur:
Il y a une erreur, compréhensible car pas simple de se retrouver dans ce livre. C’est pendant l’occupation allemande de Tunis 1942/43 que David a été interné pendant quelques mois en camp (de concentration, pas d’extermination) comme tous les hommes juifs. Son activité de résistance à l’époque s’est limitée à la distribution en boite aux lettres de quelques tracts. En Algérie il était journaliste communiste et nous sommes partis en 1950, avant la guerre d’Algérie. D’autre part, et ce n’est pas dit clairement car beaucoup s’y trompent, il y a eu au départ une interview réelle qui a laissé David insatisfait et l’ensemble du livre est une interview imaginaire.

samedi 2 janvier 2010

Au revoir 2009, bonjour 2010

Tout d'abord une excellente année à tous les lecteurs de passage sur ce blog.

Un mois qu'il n'est rien passé ici, je décide donc de débuter cette nouvelle année de manière sérieuse, c'est-à-dire, en postant!La faute au travail, au manque de temps en général et à la flemme qui grandit quand je pense qu'il faut que j'écrive.Et puis mes parents sont avec nous, donc je suis moins disponible, je lis moins. Et nous sommes partis en vacances:

-un week-end par chez moi



-une semaine en Nouvelle-Zélande qui fait que le réveillon de Noël n'a pas existé pour nous mais que nous avons eu droit à deux réveillons de Nouvel An: un en Nouvelle-Zélande, l'autre à Tahiti. Bizarres les conséquences du décalage horaire!



Bref, tout ceci explique en partie cela.

Même si Noël n'a pas vraiment existé, j'ai quand même eu des cadeaux dont un livre,
La vie des saints de la cité de Lidia AMEJKO aux éditions Actes Sud.

Pour terminer, pas de résolution, bonne ou mauvaise pour cette année mais, une fois n'est pas coutume, un petit récapitulatif des lectures de 2009.

En 2009, je n'ai lu que 40 livres, contre 75 en 2008, qui était déjà une année en baisse de régime. MAIS, 2009 fut un très bon cru côté lectures avec de nombreux romans et deux documents qui sont sortis du lot:

-A Mélie sans mélo de Barbara CONSTANTINE;
-Au pays du long nuage blanc de Charles JULIET,
-Le déclin de l'empire Whiting de Richard RUSSO,
-Le koala tueur et autres nouvelles du bush de Kenneth COOK,
-Colloque sentimental de Julie WOLKENSTEIN,
-Je vous promet de revenir, 1940-1945, le dernier combat de Léon Blum, de Dominique MISSIKA,
-Thérapie de David LODGE,
-Les belles choses que porte le ciel de Dinaw MENGESTU,
-Nauru, l'île dévastée de Luc FOLLIET,
-La cité des jarres d'Arnaldur INDRIDASON,
-Tiare de Célestine HITIURA-VAITE

Des coups de coeur:
-Cendrillon d'Eric REINHARDT,
-Voix endormies de Dulce CHACON,
-Le coeur découvert de Michel TREMBLAY,
-Seul dans Berlin de Hans FALLADA

Et un roman qui m'a fait vibrer davantage encore et dont je dois vous reparler car il restera, c'est certain, dans mes meilleures lectures de ma vie:
-L.A Story de James FREY.


Ce roman est absolument envoûtan; lisez-le!

Vous remarquerez que certains livres n'ont pas de lien, c'est parce qu'ils ne sont pas encore chroniqués puisque j'ai quelques mois de retard...

Pas de challenge, défis ni quoi que ce soit pour moi: cela demande trop d'exigences et diminue mon plaisir de lecture. Je ne garde que le Blogoclub de Sylire même si je suis loin d'être assidue. Il reste peu contraignant et m'intéresse.