mardi 2 avril 2013

L'hypnose aujourd'hui-Jean-Marc BENHAIEM

L'hypnose, on en parle beaucoup mais elle reste assez méconnue, est beaucoup fantasmée en même temps qu'elle éveille les soupçons, sans doute par méconnaissance. Ce livre m'a donc intéressée, car je souhaitais en savoir un peu plus sur ce qu'est l'hypnose, par curiosité mais aussi par intérêt professionnel.

Le livre est complet, puisqu'il présente l'hypnose: d'où elle vient, quels sont ses liens avec la psychanalyse, ses principes fondateurs et ses grands noms. Evidemment, différentes techniques sont évoquées ainsi que, surtout les indications d"hypnose: quand et avec qui elle est utilisée.

C'est un ouvrage que l'on lit lentement, pour en saisir au mieux les tenants et aboutissants, car il n'est pas toujours aisé à appréhender. Mais c'est aussi un ouvrage que l'on peut rouvrir pour en (re)lire un chapitre, une notion mal saisie ou encore parce qu'un article ou un sujet de conversation nous amène à vérifier une information.

Un livre qui m'a appris pas mal de choses et que je recommande, à condition bien sûr d'avoir l'esprit un peu ouvert et d'être curieux.

Merci à l'éditeur et Babelio-Masse Critique.

lundi 17 décembre 2012

Cranach, peindre la grâce-Anne MALHERBE


Lucas Cranach, peintre allemand de la fin XVème et début XVIème fut un des grands artistes de cette période. Ami de Luther, il fut peintre de la Réforme mais aussi, paradoxalement de l'Eglise catholique. La raison: il fallait gagner sa vie et donc contenter tout le monde. Parallèlement, Cranach a créé son atelier et fait des oeuvre gravées, peint des portraits, des scènes bibliques. Il a développé un style très personnel et reconnaissable: ses femmes nues et sensuelles, leurs coiffures, ses transparences
Ce fut un vrai maître de la Renaissance allemande, dont l'atelier a perduré grâce à son fils, Lucas Cranach le Jeune; ses peintures et gravures sont maintenant exposées dans les plus grands musées du monde.

Cette collection A propos est très intéressante: un format agréable, du papier glacé, des aspects biographiques de l'artiste mais aussi des éléments historiques et des analyses d'oeuvres.
Ce petit livre m'a donc permis de connaître Cranach pour de bon et si je le souhaite, je pourrai approfondir mes nouvelles connaissances grâce à la petite bibliographie en fin d'ouvrage.

Merci donc à Babelio-Masse Critique et aux éditions A propos pour cette lecture rapide mais pas légère.

lundi 10 décembre 2012

Entre ciel et terre-Jon Kalman STEFANSSON


En Islande, au XIXème siècle, la vie est rude. Pour vivre, la plupart des hommes vit de la pêche. Et pour cela, ils doivent affronter la mer glacée et déchaînée sur une coque de noix. Forcément, les morts ne sont pas rares et c'est ce qui arrive à Bardur, qui va mourir de froid sur le bateau. En effet, il a oublié sa vareuse, passionné par un livre de poèmes de Milton.
Son ami va bien évidemment en souffrir et décider d'abandonner la pêche, domaine qu'il déteste et qui lui a pris son unique ami.
Il se donne alors pour mission de retourner au village de Bardur, emportant le livre "assassin" pour le rendre à son propriétaire et changer de vie, oublier.


J'ai eu bien du mal à entrer dans l'histoire: un démarrage lent plus un thème, un lieu et une époque qui ne me tentent pas. Bref, ça démarrait mal. Et puis, l'introduction d'un nouveau thème (la lecture), l'arrivée au village m'ont permis d'aller jusqu'au bout de ce roman qui, finalement, sans me transcender, m'a plu, par sa poésie et sa sensibilité.

lundi 12 novembre 2012

La chatte-COLETTE


Voici un court roman qui parle de la jalousie. L'originalité, c'est que l'épouse n'est pas jalouse d'une autre femme mais de la chatte de son nouvel époux.
C'est donc l'histoire d'un jeune couple qui se marie et ne se supporte pas. Lui n'est pas amoureux, elle trop possessive. Les deux sont particulièrement oisifs et capricieux, ce qui n'arrange pas les choses: chacun s'ennuie et a le temps de s'épier. Pour couronner le tout, le jeune marié possède une chatte, dont il est complètement gâteux et dont la jeune femme est très jalouse, au point de la passer par la fenêtre (sans la tuer, Colette était une amoureuse des chats). 

La trame est plutôt intéressante, mais les personnages assez inconsistants et l'ensemble pas assez fouillé: ça va trop vite, on n'a pas le temps d'entrer dans la vie du couple que ça y est, le roman est terminé. Et c'est bien dommage car la psychologie des protagonistes est trop superficielle.

J'ai également eu la sensation que ce roman a mal vieilli et qu'il s'est démodé.

lundi 1 octobre 2012

Suite française-Irène NEMIROVSKY


Ce sont deux romans, Tempête en juin et Dolce dont le dernier a été inachevé puisque Irène Nemirovsky a été déportée en juillet 1942.

Tempête en juin se passe en juin 1940, au moment de l'Armistice; on suit des Parisiens qui fuient la capitale pour aller se réfugier quelque part à la campagne. Les routes sont bondées de gens comme eux, à pieds, en voiture. Peu de solidarité entre eux, même dans les moments difficiles, on pense à soi premier lieu.
Ainsi les Péricand, grands bourgeois qui vont jusqu'à Nîmes chez la grand-mère, mais aussi le célibataire maniaque, l'écrivain à succès qui fuit avec sa maîtresse et se fait voler son pique-nique durement acquis, le vieux couple tranquille qui aimerait avoir des nouvelles de son fils soldat.
La plupart de protagonistes rentrera bien vite à Paris après des jours bien éprouvants.

Dolce nous fait retrouver certains des personnages précédents ainsi que des nouveaux, essentiellement des paysans. Y est dépeinte la vie quotidienne à la campagne pendant la guerre ainsi que celle de certains réfugiés.

J'ai aimé le style de Nemirovsky, sans concessions, ironique et le côté document historique de l'ensemble, d'autant que le livre est complété des notes de l'auteur concernant son projet puis des échanges épistolaires entre elle, son mari, son éditeur et quelques amis au moment de son arrestation.
En effet, elle avait l'intention d'écrire 5 romans, soit plus de 1000 pages, moins de la moitié a été écrit.
Quant aux lettres échangées, et malgré les interventions auprès des plus hautes instances, Irène Nemirovsky ne reviendra pas.

lundi 17 septembre 2012

Surfer la nuit-Fiona CAPP






Nous sommes en Australie, du côté de Melbourne, le long de la Great Ocean Road.
Hannah veut apprendre à surfer; c'est Jack, son petit ami de quelques semaines qui va l'y initier. Son rêve à lui, c'est de surfer la nuit. En attendant de maîtriser les éléments, Hannah travaille dans un restaurant tenu par Marie et Ruben, un couple sur le déclin. Le dernier protagoniste est Marcus, le père de Jack et qui collectionne les coquillages et divers objets rejetés par la mer.
Aucune de ces personnages n'est heureux, aucun ne communique avec l'autre; bref, aucun ne s'en sort véritablement et tous en souffrent.
L'atmosphère qui ressort de ce roman est donc plutôt triste mais la plume de Fiona Capp est pleine de délicatesse et d'affection pour ces égarés de la vie.

A vrai dire, je ne suis pas fan de surf (je sais à peine nager!) mais passionnée par l'Australie, voilà pourquoi j'avais acheté ce livre. J'ai apprécié cette lecture, à la sensibilité à fleur de peau, malgré une fin que j'aurais aimée plus explicite. Je l'ai d'ailleurs acheté en VO lors de me dernières vacances (en Australie) et j'ai bien envie de relire cet auteur.


lundi 20 août 2012

Ida Rubinstein, le roman d'une vie d'artiste-Donald F. FRIEDMAN


Ida Rubinstein, le roman d'une vie d'artiste est la biographie d'une femme née dans l'aristocratie russe à la fin du XIXème siècle et qui a choisi de vivre comme elle l'entendait, en tant que danseuse et qui  a fini ses jours dans un monastère. Ida Rubinstein était une femme moderne, libre et qui a sans doute participé à l'amélioration de la condition de la femme. Certes, son choix de vie était totalement hors norme pour l'époque ainsi que sa grande fortune lui ont permis de s'affranchir des obligations de son rang et de son époque. N'empêche qu'elle a refusé d'entrer dans le moule comme l'a fait sa soeur avec qui elle s'est rapidement brouillée. Son physique exceptionnel (grande et mince) l'a également aidée, ainsi que sa vive intelligence.
Ce personnage, dont je n'avais pas entendu parler auparavant, m'inspirait et j'avais vraiment envie de connaître et comprendre cette femme, en plus de l'admirer. Malheureusement, cette biographie, sans doute bien romancée, ne me l'a pas complètement permis.
En effet, le style est extrêmement lourd, poétique pour certains, pas pour moi. Les figures de style sont innombrables, les "délires" métaphoriques également. Cela ne me convient pas, d'autant plus quand je lis une biographie qui, selon moi, doit s'avérer précise et sans fioritures. L'auteur passe sur certains aspects alors que j'aurais aimé qu'il insiste dessus alors qu'il fut particulièrement exhaustif sur d'autres points. Par exemple, il passe rapidement sur la rencontre d'Ida avec les Ballets russes et Ravel, encore plus sur le fait qu'elle pilote elle-même son propre avion (je vous rappelle tout de même que nous sommes au sortir de la 1ère guerre mondiale et qu'une femme pilote était plus qu'exceptionnel: j'aurais aimé lire plus de deux lignes là-dessus!); en revanche, Friedmann a pris soin de décrire dans le moindre détail le déroulement des principaux spectacles d'Ida (ses tenus, ses mouvements...) de façon assez mélodramatique. J'avoue, je n'ai que survolé ces passages qui, à mon sens, n'apportent rien au lecteur.

Bref, une déception car ce n'est pas une biographie telle que je me l'imaginais mais aussi une ouverture vers d'autres perspectives car j'ai découvert cette femme hors-norme qu'était Ida Rubinstein et quelques recherches me permettront d'en savoir davantage sur elle, de la manière qui me plaît.

En tout cas, merci encore à Babelio-Masse Critique dont je profite allègrement, ainsi qu'à la maison d'éditions (Salvatore).

tous les livres sur Babelio.com