lundi 5 décembre 2011

Je ne suis pas celle que je suis-Chahdortt DJAVANN

Chahdortt Djavann est Iranienne, écrit en français et, peut-être, se raconte dans ce roman. Car comme elle le précise en fin de livre, ce roman n'est pas autobiographique mais certaines scènes sont inspirées de son vécu. Au lecteur de démêler le vrai du faux si cela lui en dit.

Ce gros livre qui, malgré le nombre de pages, se lit vite, raconte le dur parcours de Donya, jeune Iranienne arrivée à Paris, (presque) par hasard. Dans les années 80, elle habite Téhéran et est étudiante. Les mollahs sont au pouvoir,la république islamique proclamée. Comme pour une bonne partie des Iraniens, ce totalitarisme ne lui convient pas mais Donya, contrairement à la majorité, se rebelle, adoptant des comportements confinant à la folie suicidaire. Elle ment constamment, a des désirs de coup d'état, fait le mur de sa cité universitaire, se grime en garçon, n'est plus vierge, en vient même à se prostituer. Ce qu'elle veut par-dessus tout, c'est partir, quitter son pays qui l'étouffe et pour cela, tous les moyens sont bons, même le mariage avec un inconnu. De rêves en échecs, de déboires en déconvenues, Donya se bat et va atterrir en France. Comment, on ne le sait pas (encore). Arrivée à Paris, elle vit de petits boulots au noir, et ne parle qu'à une personne: son psychanalyste. La schizophrénie et le dédoublement de personnalité la guettent: tantôt provocatrice et provocante, tantôt débraillée, tantôt bavarde, tantôt silencieuse, elle se dévoile de façon surprenante.
Ainsi, le lecteur suit l'évolution de cette psychothérapie, et découvre l'enfance de cette jeune femme meurtrie, cause d'une grande partie de son attitude borderline.

Les chapitres sont courts, percutants, alternant la vie en Iran avec la vie à Paris. Cette Donya est une femme très complexe que l'on comprend mieux au fur et à mesure qu'elle avance dans sa thérapie et qu'elle dévoile des pans de sa vie. J'avoue que j'ai été déroutée par les premières pages (même les cent premières pages) de cet ouvrage, à la fois tentée de poursuivre et de raccrocher. Un côté "j'expose ma vie" qui me dérangeait m'amenait à freiner des quatre fers. Et puis, de fil en aiguille, j'ai été conquise, sans doute parce que j'ai décidé de faire abstraction du côté autobiographique, mais aussi parce que la narratrice (ainsi qu'elle est nommée dans le prologue) m'est apparue plus fragile qu'elle ne le paraissait, et surtout très courageuse.
J'ai terminé ma lecture il y a quelques jours et je sens que ce parcours atypique va me poursuivre pendant quelque temps. Donya est bien partie pour rester dans un coin de ma tête un bon bout de temps.
J'ai effectué une plongée dans l'Iran des mollahs et de la terreur passionnante qui m'a amenée à dévorer dans la foulée les quatre tomes de Persépolis de Marjane Satrapi, dont je vais bien vite parler.

Il est précisé que ce roman est le premier tome d'une série. J'ai très envie de continuer, de mieux connaître Donya, notamment de savoir comment elle a débarqué à Paris puisque son rêve initial était Londres.

Un grand merci aux éditions Flammarion pour ce cadeau.

lundi 28 novembre 2011

Hors de l'abri-David LODGE


Je suis une adepte de David Lodge et je garde un excellent souvenir de ce roman autobiographique, lu il y a environ un an déjà.
David Lodge y raconte un moment de son adolescence qui l'a fait passer de l'enfance à l'âge adulte. En l'espace d'un été, de puceau anglais coincé, peu sûr de lui et vivant dans un cocon traditionnel, il est devenu un jeune homme plus affirmé aux émois sexuels débordants. Tout cela grâce à sa soeur, immigrée en Allemagne au sortir de la guerre et qui l'héberge pendant toute la durée des vacances d'été. Là, David l'Anglais va s'ouvrir à la vie et découvrir les filles.

Ce récit est à la fois drôle, émouvant et mélancolique. En effet, il lui arrive certaines mésaventures a priori amusantes mais qui cachent une grande timidité et pas mal de sensibilité.

Bref, encore un David Lodge comme je les aime, contenant tous les ingrédients qu'on lui connaît, que j'apprécie et qui font que je lis toujours avec plaisir et les yeux fermés (pas facile pour lire!) cet auteur.

jeudi 10 novembre 2011

La vie est brève et le désir sans fin-Patrick LAPEYRE

Deux hommes, dont Louis, aiment Nora. Nora, elle, aime tout le monde, et joue, consciemment ou non, avec les nerfs de ses amants, à qui elle brise le coeur, en disparaissant sans laisser de traces, pour mieux revenir ensuite. Louis, marié, ne se résout pas à quitter par sa femme, non pas par amour pour elle, uniquement par faiblesse. L'autre amoureux, dont j'ai oublié le prénom, est célibataire et attend le retour de l'être aimé qui batifole.

J'ai abandonné ce roman à la moitié, au moment où Louis s'enfuit à toutes jambes alors qu'il est avec sa femme dans une file d'attente de cinéma. C'en fut trop pour moi, après 150 pages de lecture très laborieuse. Pourtant, la plume de Patrick Lapeyre n'est pas antipathique mais l'ensemble est creux, sans intérêt. La pseudo-histoire d'amour(s) est pathétique, formée par des personnages mous, lâches, sans consistance ni volonté, qui laissent passer leur vie sans rien faire. Même Nora la "garce" n'arrive pas à être détestable ni désirable. Elle aussi est plate, alors qu'elle est censée faire tourner la tête des hommes. J'aurais aimé la comprendre.

J'ai aussi été incapable de saisir et supporter ces hésitations amoureuses, ces revirements et  ces vies sentimentales agitées, et finalement bien vides.

mardi 8 novembre 2011

Le mec de la tombe d'à côté-Katarina MAZETTI

Que dire de ce best-seller que tout le monde a lu (et apprécié)?

-Que c'est l'histoire de deux âmes seules: une femme "intellectuelle", évidemment plongée dans les livres, qui porte des lunettes et habite un appartement tout blanc. En face, un homme rustre, agriculteur, et évidemment habillé comme un sac. Les clichés sont là ou ne sont pas...Bref tout les oppose mais, comme on s'en doute, ils vont rapidement se rapprocher.

-Que je fais partie des lecteurs qui n'ont pas aimé ce roman trop simpliste, voire caricatural, dans la même lignée, pour moi que L'Elégance du hérisson, en moins bien écrit: la rencontre de deux mondes, d'un côté, l'univers bourgeois hyper cultivé qui ne s'amuse jamais, de l'autre, les basses classes sociales sans culture. Franchement, ces clivages m'énervent, que dis-je, m'horripilent et baser une histoire là-dessus me paraît bien facile!
Quant au style: un grand bof qui a pu me faire sourire par-ci par-là mais qui ne m'a absolument pas conquise.

La suite de ce roman ne m'intéresse pas (de toute façon j'ai déjà lu des bribes à droite à gauche) et les autres oeuvres de Mazatti non plus. Je passe mon tour. 

mercredi 2 novembre 2011

Ce qui nous lie-Gaëlle PINGAULT

Gaëlle Pingault exerce le même métier que moi et elle est née la même année que moi. Nous n'avons donc, a priori que deux points communs et pourtant, ses nouvelles m'ont énormément parlé, pour certaines d'ailleurs, j'ai eu l'impression qu'elle me connaissait. Notamment celle où elle évoque le voyage scolaire à Berlin le jour de la chute du mur; moi, j'y suis allée cinq mois avant. Une sensation très troublante mais qui m'a fait lire ses nouvelles presque d'une traite.

Ses nouvelles sont très courtes, quelques pages seulement qui traitent de sujets qu'elle a sûrement rencontrés dans sa pratique professionnelle ou qu'elle a connus de près. En tout cas, c'est ainsi que je l'ai ressenti. Gaëlle Pingault m'a en effet semblé extrêmement proche des personnages qu'elle a créés et faits vivre en quelques lignes, formées de phrases courtes, percutantes qui, mises bout à bout nous amène à la chute de l'histoire. Car souvent, on ne sait pas trop où l'auteure nous mène, alors on la suit et on découvre. Pour certaines nouvelles, j'ai été très surprise par le dénouement, totalement inattendu, parfois même émue.

Je n'ai pas grand chose à dire de plus concernant ce recueil, simplement qu'il m'a beaucoup touchée, peut-être grâce à nos similitudes, peut-être grâce à d'autres choses, son talent sans doute. Je crois même que je suis un peu jalouse!

Une heure de lecture et de plaisir intense, à savourer et à découvrir sur son blog, sur lequel elle a publié une nouvelle qui, finalement n'est pas parue, faute de "place". Si vous l'aimez (la nouvelle s'appelle "Jour J"), alors vous aimerez le reste.

J'ai oublié de remercier les éditions Quadrature pour cette découvete.


lundi 17 octobre 2011

Les naufragés des Auckland-F.E.RAYNAL

Janvier 1865. Un bateau s'échoue sur l'île des Auckland au sud de la Nouvelle-Zélande. Les cinq hommes à bord en réchappent mais il va leur falloir s'organiser et survivre en attendant un hypothétique sauvetage. Et celui-ci aura lieu 21 mois plus tard. Entre temps, les naufragés ont construit une maison, chassé le lion de mer, tanné des peaux, puis finalement, amélioré leur canot pour espérer rallier la Nouvelle-Zélande puisqu'aucun bateau n'est venu les chercher. Et donc, près de deux ans après avoir échoué sur une île au rude climat, trois des cinq rescapés prennent le large, ralliant l'île Stewart au sud de la Nouvelle-Zélande. Les voilà enfin sauvés, et les deux hommes restés aux Auckland seront à leur tour retrouvés quelques mois après.
Tout est bien qui finit bien mais cette aventure forcée restera marquée à jamais dans l'esprit de ces marins.

Il est bon de préciser que ce livre n'est pas un roman mais bien un document, plus précisément, le récit d'un des naufragés, écrit en 1870. Celui-ci est rédigé dans un style simple, et il se lit donc facilement. Seuls quelques passages concernant l'état de la mer ou les bateaux peuvent s'avérer fastidieux mais ils sont courts. Le reste est vraiment très intéressant, parfois passionnant.
C'est une belle leçon de vie, une leçon de courage également. Je me suis posé la question de savoir si je serais capable de survivre dans de telles conditions; je crois que oui, parce que je n'aurais pas le choix. Mais sans doute pas aussi longtemps. D'ailleurs, Raynal apprendra quelque temps après, qu'un autre bateau s'était échoué, en même temps, sur l'île mais au nord. Et la plupart sont morts: noyés, de faim, de faiblesse.

Merci à Babelio et aux éditions de la table ronde grâce à qui j'ai pu découvrir ce témoignage hors du commun.

lundi 10 octobre 2011

Bonbon Palace-Elif SHAFAK


Nous voici à Istanbul, à Bonbon Palace. Bonbon Palace, c'est un immeuble construit au début du XXème siècle par un riche Russe pour sa femme devenue folle suite à leur exil et la perte de leur enfant. La seule chose qui fasse encore étinceler son regard, ce sont les couleurs des papiers d'emballage de bonbons. La construction de cet immeuble ne la sauvera pas mais, quelques dizaines d'années plus tard, il abrite des locataires dont le lecteur va suivre les morceaux de vie: les jumeaux coiffeurs, la famille du rez-de-chaussée qui se calfeutre, la Maîtresse Bleue qui attend désespérément son vieil amant,le professeur d'université, l'étudiant du sous-sol avec son chien, la femme trompée qui ne rate pas un épisode d'un soap-opera, le grand-père et ses petits-enfants, la mère de famille enceinte, la mamie qui cache un drôle de secret et Hygiene Tijen la maniaque.
Tout le monde est gêné par l'odeur nauséabonde des sacs poubelle qui s'accumulent devant leur immeuble.

Ce roman est divisé en nombreux chapitres assez courts, chacun d'eux faisant pénétrer le lecteur chez l'un ou l'autre des locataires. Les pièces du puzzle s'assemblent peu à peu, jusqu'au dénouement, surprenant et émouvant.
Sincèrement, je pense que ce roman contient des longueurs et quelques pages en moins n'auraient pas fait de mal.
N'empêche que je me suis régalée grâce à cette galerie de personnages atypiques et la plume de l'auteur, parfois grave, mais le plus souvent teintée d'humour et d'ironie.

Un vrai bonheur de lecture.

mardi 13 septembre 2011

Purge-Sofia OKSANEN


Voici un roman au succès retentissant que l’on m’a prêté, sinon je ne l’aurais pas lu aussi rapidement, au vu de ma frilosité à lire des best-sellers au moment où tout le monde les lit.

Ca commence fort, avec une jeune fille paumée, apeurée et en loques, Zara, qui se retrouve dans le jardin d’une vieille femme, en Lettonie. Cette dame va la recueillir, avec une grande méfiance mais peu à peu, d’étranges liens vont se tisser entre elles. Des liens ténus, mais assez forts pour qu’elles se soutiennent dans l’adversité, ou plutôt qu’Aliide agisse avec un grand sang-froid pour les protéger. Elles apprennent à se connaître pendant que le lecteur lui, entrevoit ce qui les unit et ce qu’elles ont subi.

Sofia Oksanen nous dit finalement tout, même le plus sordide (je pense notamment aux violences sexuelles perpétrées sur Zara) et tout s’éclaire
C’est un roman fort, original de par le thème car on est bien d’accord qu’on ne lit pas des livres parlant de la Lettonie tous les jours ! L’auteur évoque des moments douloureux de son pays maternel et leurs conséquences : le tiraillement pendant la Guerre entre l’Allemagne et la Russie, le communisme, sa chute puis l’ouverture au monde occidental et ses travers, dont la prostitution et les mafias.
Très bien écrit, avec une certaine froideur, très bien documenté avec une histoire de la Lettonie en fin d’ouvrage, j’ai du mal à trouver des défauts à l’ensemble.
Ceci dit, si j’ai finalement aimé, je n'ai pas non plus été conquise, refermant le livre un peu démoralisée par tant de noirceur.

mercredi 24 août 2011

Passé sous silence-Anne PERRY


Je viens de terminer ce roman « policier » à l’instant et j’ai décidé d’écrire immédiatement une critique sur ce livre pas loin d’être nul. Je suis donc d’humeur déchaînée !

1860 : une jeune femme disparaît subitement et sans aucune raison d’une fête familiale au cours de laquelle ses fiançailles avec un jeune homme de très bonne famille sont annoncées. Lucius Stourbridge, le fiancé abandonné, confie à William Monk, détective récurrent chez Perry, l’enquête. En effet, il désire absolument savoir ce qui a fait s’enfuir Miriam, sa promise, alors que manifestement, ils s’aimaient. Et il souhaite aussi savoir où elle se cache et si elle va bien.

La 4ème de couverture présentait plutôt bien, le Londres victorien m’attirait, j’aime bien les policiers et j’avais beaucoup entendu parler d’Anne Perry, en bien. Règle à retenir : ne plus se laisser influencer par les goûts des autres !

Quelle déception, mais quelle déception !!!

C’est pas loin d’être écrit avec les pieds : aucun style, ou si, un style qui pourrait faire penser à du Harlequin, l’auteur expliquant, au cas où le lecteur serait totalement abruti, pourquoi, tel personnage est fatigué, en colère, angoissé…Et puis, ils ont des problèmes avec leurs pieds ces gens-là. Entre ceux qui n’osent pas enlever leurs chaussures quand ils rentrent chez eux parce que c’est impoli et ceux qui ont mal aux pieds d’avoir trop marché, ça peut devenir lassant. Ils ont chaud aussi, souvent.

Pour ce qui est de l’histoire : 412 pages (version 10/18) pour arriver à un dénouement deviné, pour ma part, à la moitié de l’ouvrage, et assuré 50 pages avant la fin. On a droit à des déductions vaseuses mais dont les "enquêteurs" sont certains. Il n'y a aucune originalité : c’était soit le coup des jumeaux, soit le coup de l’enfant illégitime. Ca n’a pas loupé, c’est l’un des deux. Précisons au passage qu’il aura fallu 400 pages, que Monk s’aide de sa femme, du sergent, du meilleur avocat de la ville et d’autres personnages à droite à gauche pour ne pas réussir à élucider l’enquête. Car oui, c’est un autre protagoniste puis l’accusée qui explique l’affaire. J’espère que les Stourbridge ne l’ont pas payé !

Faut-il que j’en rajoute ou vous avez compris que je n’ai pas aimé ? Pourquoi n’ai-je pas abandonné en cours de route, me direz-vous ? Et bien parce que je suis maso, mais aussi en vacances et donc sans envie de me prendre trop la tête avec des lectures trop compliquées. Pour le coup, ce ne fut pas prise de tête ! En tout cas, je suis énervée, je déteste être prise pour une cruche et lire des romans dont les auteurs ne font pas preuve de talent. Mais j’adore m’en donner à cœur joie au niveau de la critique !

mardi 23 août 2011

Encore de nouveaux livres


Et en anglais en plus!
Nous revenons d'un voyage de 10 jours en Nouvelle-Zélande et sommes tombés, à Hamilton, sur une super librairie de livres d'occasion. Nous nous sommes laissés tenter par des livres en anglais, déjà lus en français, pour parfaire nos connaissances linguistiques

En français, il s'agit de L'âme des guerriers.
Sauf que moi, j'ai une couverture avec un paon.
Je l'ai en français mais ne l'ai pas encore lu; ce sera l'occasion de le sortir de ma bibliothèque.
En français, c'est Frangipanier, le tome 2 d'une trilogie qui a rencontré un vif succès en Polynésie Française car l'histoire se passe à Tahiti.

Monsieur a en plus choisi une histoire de la Nouvelle-Zélande.

J'ai donc du pain sur la planche et des dictionnaires français-anglais à consulter!

lundi 22 août 2011

Rue de la peau-Nell BARTLETT

Dans les années 60, un célibataire bientôt quinquagénaire, fourreur, pète les plombs pour un jeune apprenti.

Voici un résumé trivial et direct mais assez juste selon moi. Cet homme est maniaque, solitaire, avec des habitudes bien rôdées qui vont peu à peu s’étioler au fur et à mesure que la passion amoureuse va se révéler. Ou plutôt, elles vont s’étioler à partir du moment où il va faire régulièrement un rêve étrange qui le hante jusqu’à le faire sombrer. En effet, presque toutes les nuits, il voit un jeune homme, nu, pendu dans sa salle de bains. Forcément, ça le tracasse, jusqu’à ce qu’il reconnaisse les traits du bellâtre dans ceux du stagiaire de l’entreprise. Et là, ses manies quotidiennes vont faire place à une autre obsession.

L’écriture est lente, très sensuelle, au départ parfaitement rythmée par la vie chronométrée de cet étrange Monsieur F., puis elle se délite peu à peu, tout en restant précise, presque poétique et irréelle. C’est parfois un peu trop lent mais suivre l’évolution mentale de cet homme est passionnant. Il suffit d’un grain de sable pour que la mécanique parfaitement huilée s’enraye et parte en vrille.

Le tout est à la fois rétro, un peu osé (l’auteur est un des acteurs de la scène homosexuelle britannique), avec un petite touche psy (psychologique et psychiatrique) qui m’a beaucoup plu. Reste à savoir si Nell Bartlett a publié d’autres romans.

dimanche 21 août 2011

Mille morceaux-James FREY

J’avais dévoré et été si happée par son dernier livre, L.A Story, que j’ai décidé de lire son premier roman, qui l’a fait connaître et a fait scandale dans le monde littéraire américain. En effet, ce livre, sur les conseils du premier éditeur de James Frey, a été vendu comme étant autobiographique. Vu que Frey y décrit « sa » cure de désintoxication et son passé de toxicomane d’une manière plus que réaliste, on peut aisément imaginer que beaucoup se sont laissés berner et ont été déçus d’apprendre qu’ils avaient été trompés. James Frey a finalement dû démentir. Mais ça, c’est pour l’anecdote.

N’empêche qu’à la lecture de cette fausse autobiographie, on se dit que l’auteur paraît bien informé et qu’il a sans doute vécu de près qu’il raconte.

Le roman débute dans un avion : le « héros » ne sait ni comment ni pourquoi il est dans cet avion, ni pourquoi il a la mâchoire fracassée. Toujours est-il qu’il se retrouve dans un centre de désintoxication, et qu’il va y vivre des moments intenses, douloureux, mais aussi y faire des rencontres inoubliables.

J’avais adoré L.A Story ; et bien j’ai également adoré Mille morceaux ; c’est un roman extrêmement dur, hyperréaliste, avec notamment 2 scènes qui m’ont beaucoup marquée : une chez le dentiste qui lui arrache, à vif, une dent ; une autre, lorsqu’il s’arrache un ongle. Rien de glamour donc, mais ces scènes sont tellement bien décrites qu’on s’y croirait. Vous vous dites sans doute que lire de tels extraits n’a rien d’intéressant et pourtant quelle plume ! Je crois que c’est la première fois qu’un livre me procure autant de sensations physiques. Pas des plus agréables, je vous l’accorde mais quand même, je fus bluffée. Pour le reste, le style est bref, sans concession, on n’est pas là pour s’appesantir mais vivre au plus près des « convalescents » leur cure, avec ses moments d’amitié mais aussi et surtout, les périodes difficiles de manque, d’isolement, de rivalité et de désespoir.

Il existe une suite à ce roman exceptionnel, Mon ami Léonard, que je veux absolument lire.

En sept mots : je suis fan absolue de James Frey !

vendredi 19 août 2011

Les vivants et les ombres-Diane MEUR

Voilà un gros pavé que pas mal de bloggeurs/bloggeuses ont lu, et souvent apprécié. Pour ma part, je l’ai lu il y a plusieurs mois et mon souvenir est assez flou.

Ces 600 et quelques pages retracent l’histoire d’une famille polonaise au cours des siècles. Le tout retracé par le biais de la maison familiale qui a été le témoin des scandales, disputes, unions et faillites qui ont rythmé la vie de la famille.

J’aime bien les sagas, tant qu’elles ne sont pas à l’eau-de-rose et au premier abord, j’aurais pu être gâtée. Mais le style de Diane Meur ne m’a pas convaincue , pas qu'elle manque de talent, loin de là. L’ensemble est, à mon goût, trop dense. L’aspect historique est important ; or, il est assez difficile à suivre tous les tenants et aboutissants, même si, finalement les évènements font qu’on s’y retrouve.

Et de façon totalement subjective et infondée, l’époque et le pays ou plutôt les pays évoqués ne m’ont guère enchantée.

Un souvenir lointain donc, et pas impérissable.

mercredi 17 août 2011

De beaux lendemains-Russel BANKS


Dans l'état de New York, en janvier, un bus scolaire s'écrase au fond d'une sablière, faisant 14 morts, que des enfants, et plusieurs blessés. Dans le petit village de Sam Dent d'où venaient ces enfants, c'est la consternation, la tristesse et la colère. Dolorès Driscoll, la conductrice du bus est choquée, tandis que les parents des enfants décédés ou blessés font appel à des avocats qui leur ont mos le grappin dessus, espérant obtenir des millions de dollars d'indemnités en mettant en cause l'Etat. Le village se retrouve changé à jamais : certaines familles ont déménagé, des couples ont divorcé, d'autres ont sombré.

Ce roman, découpé en 5 chapitres, donne à la parole à certains des protagonistes : Dolorès, Billy Ansen qui a perdu ses enfants dans l'accident, Stephens avocat new-yorkais dont on a du mal à saisir les réelles intentions, Nicole une rescapée. Ainsi, le lecteur comprend l'accident à travers le regard de plusieurs personnes, et entre dans leur intimité.

Dolorès et son mari, aphasique et paralysé, dont elle s'occupe courageusement, alors qu'elle souffre de ne pas voir davantage ses deux fils.

Billy, veuf ans avant ses 40 ans, qui perd ses deux enfants puis s'enfonce dans l'alcool.

Stephens, divorcé, une fille jeune adulte qui a mal tourné.

Nicole, paraplégique après l'accident alors que tout la prédisposait à des études brillantes.

Evidemment, c'est triste. Mais en plus, Russel Banks, pensant visiblement que les gens heureux n'ont pas d'histoire, en ajoute une couche : inceste, cancer, drogue, maladie…Chacun a eu son lot de misère.

Franchement, un peu moins de sordide ne m'aurait pas déplu ; l'accident de car scolaire qui a de graves conséquences sur les habitants de la ville me semblait déjà assez sombre, alors pourquoi en rajouter ?

Bref, j'ai été plutôt déçue, en retrait comme si j'avais eu la volonté de me préserver de toute cette noirceur. Russel Banks ne manque pas de talent, c'est certain mais j'en reste à American Darling qui, pour moi, est de loin son meilleur roman parmi les 3 que j'ai lus pour l'instant.

mardi 26 juillet 2011

De nouveaux livres!

J'ai fêté mon anniversaire il y a peu (le vrai, pas le bloggiversaire!) et ai donc disposé d'un budget livres. Pas que je manque de livres, le nombre de livres que je possède étant de 4 chiffres...mais j'avais envie de quelques nouveautés dans mes placards.
Vont donc arriver chez moi dans quelques semaines (distance oblige):


Parce que j'avais beaucoup aimé son précédent roman, Le miraculeux destin d'Edgar Mint;


Parce que j'ai littéralement adoré son précédent roman, My first Sony;

Parce que je suis dans une période où j'aime lire des biographies, essentiellement d'artistes, de marchands d'art et que j'aime le style de Pierre Assouline;

Pour la même raison que celle que je viens d'évoquer (plus de 1000 pages quand même pour cette bio!)

Parce qu'une amie me l'a vivement recommandé.

lundi 25 juillet 2011

La maison aux esprits-Isabel ALLENDE


Je lis peu d'auteurs sud-américains par manque de références, mais je m'y mets peu à peu. J'ai donc découvert Isabel Allende avec ce roman, même si j'en avais déjà entendu parler. Bref, une amie m'a offert ce livre et m'a donc permis de combler cette lacune.
La maison aux esprits est une saga, se déroulant sur plusieurs générations d'une riche famille chilienne. Les styles sont mélangées et finalement, tout le monde est servi: Histoire du Chili, évènements fantastiques, amour, histoires de famille...Tout y est pour nous servir une grande et belle épopée.
Franchement, je craignais que le tout donne quelque chose de fouillis, voire trop à l'eau-de-rose car le amours contrariés y sont légion. Mais non, nous sommes loin du roman Harlequin!

Une très bonne lecture donc, impeccable pour une période de vacances.

dimanche 24 juillet 2011

84, Charing Cross Road-Helen HANFF


Un classique des blogs, qui a été beaucoup lu et commenté il y a quelques années. Comme toujours, je déteste lire un livre à succès en même temps que tout le monde. J'ai donc patienté.
Et cette lecture rapide m'a beaucoup plu. Ce court livre est composé de missives, au départ, uniquement commerciales, pour devenir plus privées voire amicales au fil des années. Car cette correspondance s'étale sur plusieurs décennies. Elle débute au sortir de la seconde guerre mondiale, alors que Helen Hanff, écrivain new-yorkais, écrit à une librairie londonienne pour commander des livres rares.
Se créent peu à peu des liens d'amitié entre Franck, libraire et Helen, cliente, puis entre Helen et les autres employés puis les proches de Franck.
Certaines lettres de Helen Hanff sont vives, voire acerbes, tandis que les réponses demeurent toujours courtoises. Mais, malgré son caractère impétueux, Helen Hanff est aussi une femme de coeur qui envoie des colis de nourriture quand les Anglais sont encore rationnés et demande des nouvelles des uns et des autres.

Dans la foulée, j'ai regardé le film, tourné en 1985 me semble-t-il, avec Anthony Hopkins dans le rôle de Franck. J'ai de loin préféré le roman, sans doute parce que la magie n'a pas opéré, alors qu'elle était présente à la lecture de la correspondance.

mardi 5 juillet 2011

Pièces importantes et effets personnels de la collection...-Leanne SHAMPTON


A-t-on le droit de parler d'OLNI, Objet Littéraire Non Identifié, concernant ce livre? On va dire que oui car il s'agit d'un objet vraiment hors du commun; d'ailleurs, l'auteure le considère comme une expérience artistique. Certes, c'est un livre et même un livre qui raconte une histoire, plus exactement, la vie et la mort d'un amour d'un couple bobo new-yorkais.
Mais cette histoire d'amour qui finit mal est dévoilée grâce à des photos commentées de tout ce que le couple vend aux enchères suite à son divorce. Il vend tout: livres, photos, vêtements, meubles, bijoux, mots doux...Tout est répertorié, photographié, annoté, afin que les éventuels acheteurs puissent savoir de quoi il s'agit en consultant le catalogue.
Le lecteur observe, regarde les photos, lit les annotations, tourne les pages, ce qui lui permet, au fil des pages, de découvrir comment s'est rencontré le couple, comment il a vécu les quelques années de bonheur, ce qui a causé sa perte.
C'est finalement très prenant, bobo-prétentieux d'accord, mais original, bien pensé, bien fichu.
Il y a aussi un petit côté voyeuriste qui peut déplaire d'autant qu'on ne peut s'empêcher de se demander si ce couple n'aurait pas réellement existé tellement tout sonne juste.

Personnellement, j'ai donc beaucoup aimé cet ouvrage, hors du commun, inattendu. J'ai aimé être surprise même si les deux protagonistes ne sont pas forcément sympathiques et très superficiels, trop vintage, trop mode.
Mais quelle sorte de couple, autre que des artistes bobos aurait eu l'idée de vendre ses biens aux enchères?

lundi 4 juillet 2011

Dora Maar, prisonnière du regard-Alicia DIJOVNE-ORTIZ



Voyage dans l'art à nouveau, après L'Intranquille. Ici, c'est la biographie de Dora Maar, une des maîtresse de Picasso.

Dora Maar était une femme très intelligente, indépendante, cultivée et qui travaillait puisqu'elle était photographe et peintre.
Mais tout cela s'est peu à peu éteint, au fur et à mesure que sa relation houleuse et passionnelle avec Picasso avançait. En effet,celui-ci joue avec elle, comme un chat avec une souris, et éprouve un malin plaisir à la faire souffrir, la dénigrer, la rabaisser. Dora Maar n'est pourtant pas parvenue à quitter le génie. Et de photographe prometteuse, dans la lignée de Man Ray, elle va finir "folle", recluse chez elle, à peindre des paysages sans grand intérêt, alors qu'elle possédait un réel talent artistique.

Ce récit est très intéressant sur plusieurs points:
il nous permet de nous plonger dans les milieux artistiques des années 20,mais aussi de suivre le parcours et assister aux transformations d'une femme qui, de désagréable et imbue d'elle-même, va perdre de son assurance et de sa superbe, puis finalement gâcher sa vie, à cause d'un homme, si génial soit-il.

A lire si on aime l'art évidemment, mais pas seulement.

lundi 13 juin 2011

L'agenda des plaisirs-Abha DAWESAR



Un jeune Français, fraîchement débarqué à New York et embauché en tant que trader se retrouve, très rapidement, dans un triangle amoureux. C'est son patron qui le séduit, et rapidement, il a une aventure avec lui et des ébats agités et réguliers. Très vite, la femme du patron se fait connaître et met aussi le grappin sur ce jeune homme décidément très attirant. Et ces ébats hétérosexuels sont tout aussi torrides.

Je ne saurai en écrire beaucoup plus car j'ai abandonné la lecture de ce roman au bout de 50 pages; j'ai ensuite pioché des passages au hasard pour me faire une idée de la suite. Suite visiblement sans surprise, et qui n'a pas éveillé mon intérêt.
Le peu que j'ai lu m'a vraiment déplu, tant par le style, inexistant, sans charme, ni valeur érotique, que par l'histoire, irréelle: comment un jeune homme "normal" peut-il se laisser embringuer dans une partie fine puis une relation sexuelle avec son patron, au bout d'une seule journée de travail?! Franchement?!!

Je suis désolée, parce que ce roman m'a été envoyé par l'équipe de Masse Critique/Babelio et c'est le premier livre reçu que je n'ai pas aimé, et pas fini. En même temps, il fallait bien que ça arrive un jour.

Je possède Babyji dans ma bibliothèque depuis sa sortie; je ne l'ai pas encore lu mais vais le faire. Je ferai en sorte que cette déception ne déteigne pas.
Dernière chose: je vais prêter cet Agenda des plaisirs, ainsi j'aurai d'autres avis, peut-être plus positifs que le mien.

lundi 30 mai 2011

Une pièce montée-Blandine LE CALLET


Je vais faire vite pour le résumé car je crois qu'une grande partie de la blogosphère a lu ce roman.

C'est jour de mariage dans une famille bourgeoise. Tout le monde est beau, bien habillé et fait des efforts pour bien se tenir. Sauf qu'il y a toujours des imprévus qui peuvent enrayer le joli mécanisme rôdé depuis des mois : la petite trisomique qui va gâcher les photos, la sœur exubérante et son grand chapeau bizarre, le couple qui ne s'entend plus, le provocateur de service…

Forcément, ça stresse la mariée qui veut un mariage parfait au lieu de se poser des questions sur son couple. Parce que le marié, lui, s'en pose.

Et enfin, il y a le secret de famille un peu convenu mais bien gardé jusque là.

J'ai passé un bon moment de lecture, sans être renversée. Blandine Le Callet est parvenue à éviter le côté moralisateur malgré une fin trop « happy end » pour moi. On n'échappe pas à certains clichés mais dans l'ensemble, la galerie de personnages est intéressante, surtout au début où le ton est mi-cynique, mi-humoristique pour devenir plus « convenable » ensuite.

J'ai très envie d'en voir la version cinéma même si je crains de le comparer au film Mariages ! de Valérie Guignabodet, que j'avais beaucoup aimé.

lundi 9 mai 2011

La vie des saints de la Cité-Lidia AMEJKO


Bienvenue à la Cité!
Non pas la Cité qui craint mais celle où les habitants sont des Saints. Ce sont certes de drôles de Saints mais quand même: alcooliques, solitaires, grandes gueules, rêveurs...mais tous désirent le bien de leur quartier, de leur Cité et de ses habitants, parfois maladroitement mais toujours sincèrement.
Le livre est découpé et de nombreux courts chapitres, chacun évoquant un des personnages, donc un des Saints.On rencontre par exemple Saint Dormidor chiffreur de rêves,Saint Haïdegger bienfaiteur des mots sans toit...
Cela vous donne une idée des énergumènes.
Lidia Amejko, femme de théâtre, est bourrée d'imagination et de poésie. Elle met de la fantaisie dans ses propos, mais ne se gêne pas non plus pour interroger le lecteur sur des questions philosophiques comme la religion, la vie, la mort, l'amour, leurs contradictions et leurs absurdités.
Ce fut pour moi un moment de lecture jubilatoire; j'ai même très envie de relire ce petit recueil de saints!

L’intranquille-Gérard GAROUSTE


Gérard Garouste est un artiste contemporain reconnu internationalement. J'avoue que je ne le connaissais pas même si ce nom me disait vaguement quelque chose. C'est une copine qui m'a prêté cette autobiographie après qu'elle m'en ait vanté tous les mérites. Je m'y suis donc plongée.

Les toiles de Garouste sont plutôt sombres malgré leurs couleurs vives, présentant des corps torturés, des morceaux de corps démantibulés. L'humain n'y est pas sublimé, ces membres désarticulés représentant sans doute les bleus à l'âme.

Car Garouste n'en manque pas, de ces bleus à l'âme. C'est un artiste incontestablement torturé, comme on se les imagine ; suicidaire, déprimé mais aussi sujet à de grands moments de folie et d'exaltation. En fait, il est bipolaire et c'est une vraie maladie psychiatrique qui le ronge, lui et son entourage, mais avec laquelle il est bien obligé de composer.

Cela donne un témoignage qui sonne juste, pudique et sensible, qui ne verse pas dans le pathos. Garouste ne cherche pas à se plaindre, simplement à dire sa souffrance, ses créations.

Un document culturellement et humainement très fort que je pourrai relire quand je le voudrai puisqu'une amie me l'a donné.

dimanche 8 mai 2011

La chambre aux échos-Richard POWERS



Par l'auteur de l'excellentissime Le temps où nous chantions. La chambre aux échos est le roman qui suit ce chef-d'oeuvre mais l'histoire, tout comme l'atmosphère sont bien différentes.
Nous sommes dans la campagne américaine où réside un jeune homme victime d'un accident de la route. Les atteintes neurologiques sont nombreuses mais la plus grave et la plus traumatisante est sans conteste le fait qu'il ne reconnaisse plus sa soeur. Cette soeur si proche de lui, qui a quitté son travail et son appartement pour retrouver leur ville natale afin de s'occuper de son frère et l'aider à se reconstruire. Mais il ne sait plus qui est cette jeune femme qui ne le lâche pas d'une semelle. Ce n'est pas de l'amnésie mais bien un défaut de reconnaissance visuelle: cette femme n'est pas sa soeur mais un imposteur qui se fait passer pour elle. Cette expérience est bien évidemment traumatisante, pour les deux protagonistes.
Ce roman m'a vivement intéressée pour l'aspect neurologique que je connais et côtoie un peu dans le cadre professionnel. Mais au-delà de cela, sont abordés les liens frère-soeur qui eux, me sont étrangers puisque je suis fille unique et que mon homme n'est pas proche du tout de ses soeurs.
L'intrigue est bien menée, avec talent encore une fois, même si j'ai été moins éblouie par le style. En effet, même si on retrouve la patte de Richard Powers et son attachement à ses personnages, on ne retrouve pas la force du Temps où nous chantions. D'un autre côté, la lecture en est plus aisée, au niveau stylistique, pas en ce qui concerne l'intrigue.

Richard Powers est un auteur à suivre de très près; d'ailleurs j'ai appris qu'il avait écrit un autre roman: quelqu'un l'aurait-il lu?

Allez un petit effort!

Je suis en vacances, actuellement à Bornéo, après un séjour aux Philippines et avant Hong Kong. Nous sommes fatigués d'avoir marché dans la jungle en plus il ne fait pas beau. J'ai donc un peu de temps pour m'occuper de ce blog en totale perdition.
Pourtant je n'ai pas arrêté de lire même si la lecture de la biographie de Coco Chanel me prend du temps mais est passionnante. J'aime assez l'aspect décalé entre le lieu où je me trouve et le genre de ma lecture.

Tout va donc bien pour moi, moins pour mes blogs.

Je me lance donc dans l'écriture. En attendant, voici deux photos pour vous faire partager l'aventure.



lundi 21 mars 2011

Un petit tour

Me revoilà à faire un tour sur mon blog et que vois-je? Des commentaires à modérer; je n'ai rien reçu sur ma boîte mail! Mais que se passe-t-il?!

J'espère revenir très bientôt; j'avoue manquer de temps, de courage, de motivation, d'inspiration.

J'oscille pour le moment entre 3 romans; les 3 sont démarrés mais j'aimerais me concentrer sur un seul à la fois. Je n'ai pas encore choisi lequel.

A très vite, je vais faire un effort!

lundi 28 février 2011

Un regard innocent, Journal de la guerre civile en Espagne-Encarnacio MARTORELL I GIL



Encarnacio a 13 ans lorsque la guerre civile en Espagne, en 1937. Elle vit à Barcelone avec ses parents, sa petite soeur et son frère aîné. A quelques pâtés de maison de là, résident sa grand-mère et une grand-tante malade. Comme Anne Frank, elle tient son journal de la guerre dans lequel elle raconte les évènements familiaux et la vie quotidienne en temps de guerre: la rationnement et les queues interminables pour obtenir 5 minuscules morceaux de pain, la mobilisation de son oncle, les bombardements, les jours d'école ratés parce qu'il faut passer sa journée dans les files d'attente...
Ce qui la préoccupe énormément, c'est la faim, constante ou presque pendant près de 3 ans et le prix des produits alimentaires qui explose.
Mais Encarnacio fait aussi preuve d'un grand discernement et d'une maturité certaine dans ses commentaires.
Elle ne comprend pas la guerre, la haine, les différences faites entre les hommes, tout ceci à l'origine du malheur de son peuple et cela la questionne énormément. Je doute qu'elle ait trouvé une réponse, d'autant que rien n'a changé depuis la rédaction de son journal.

C'est un document intéressant, au style un peu trop naïf, ce que l'on peut malgré tout comprendre au vu du jeune âge de l'auteur; de plus, il n'était évidemment pas du tout destiné à être publié et Encarnacio ne devait en être l'unique lectrice puisqu'elle écrivait en cachette de sa famille. Mais cette naïveté fait que ce livre peut être lu par des adolescents.
L'adulte y trouve son compte également car j'ai peu l'occasion de lire sur la guerre d'Espagne; un nouveau témoignage est toujours bon à prendre.




lundi 10 janvier 2011

No et moi-Delphine de VIGAN




Lou est une ado précoce qui, un jour, rencontre, No, une jeune fille guère plus âgée qu'elle. No est sale, fatiguée, méfiante; normal puisqu'elle est sans domicile fixe. Mais Lou, à force d'efforts et de patience, parvient à l'apprivoiser et va tenter presque l'impossible pour s'en faire une amie et la sortir du marasme.

Ce roman n'est pas bien long, mon résumé ne peut donc pas être bien consistant non plus. D'autant plus que je ne me souviens plus des détails de ce livre lu en août dernier et qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.
Je crois avoir de plus en plus de mal avec tous ces auteurs français qui écrivent des romans déprimants dans lesquels ne transparaît aucun espoir ou qui mettent en scène des personnages opposés, autrement dit un surdoué et un pauvre. Je suis consciente d'être caricaturale mais j'étouffe à cause de ce type de romans que, je vous rassure, je fuis le plus possible.

Je n'ai donc pas été sensible à l'histoire en général, les personnages ne m'ont pas touchée; je ne me suis pas vraiment ennuyée mais l'histoire est passée sur moi sans émotion particulière. En revanche, je serais curieuse d'en voir l'adaptation cinématographique de Zabou Breitman car j'aime bien ce qu'elle fait.

vendredi 7 janvier 2011

Lumière pâle sur les collines-Kazuo ISHIGURO



Etsuko est Japonaise mais réside en Angleterre. Elle se remémore sa vie au Japon, les moments où sa fille était petite. Or celle-ci s'est suicidée et malgré son mal-être, Etsuko ne pouvait envisager un décès aussi subit.
En replongeant dans ses souvenirs, elle tente de trouver une explication à la dépression chronique de sa fille.

L'écriture de Kazuo Ishiguro est tout en finesse et subtilité, mélancolique aussi et c'est tellement beau. J'avais lu il y a plusieurs années Les vestiges du jour, roman qui m'avait déjà énormément plu de par son côté suranné, intimiste. Ici, on retrouve ces mêmes aspects, avec en plus, une description du Japon d'après-guerre.
Il ne se passe finalement pas grand chose dans les romans de cet écrivain mais ça ne fait rien, ce lent rythme est parfait.

jeudi 6 janvier 2011

Autobiographie de mon père-Pierre PACHET



Livre acheté en solde, j'en ai beaucoup aimé la couverture.

L'auteur retrace la vie de son père, Russe de confession juive qui a fui son pays au début du 20ème siècle pour la France. Plus que retracer, il se met en fait à la place du paternel, supposant ce qu'aurait eu à raconter ce dernier et utilisant un style sans doute convenant à sa personne; et, détail important, c'est le "je" qui est utilisé, soulignant bien la volonté d'écrire une autobiographie inventée plus qu'une biographie.

Y sont évoqués, l'enfance dans la campagne russe, Odessa, l'exil en France, les études de médecine, la guerre, le mariage, les enfants, la fin de vie et la maladie. Car au moment de l'écriture de cette (auto)biographie, le père de l'écrivain a du mal à se déplacer et est conscient qu'il lui reste peu de temps. Alors il se plaint, n'acceptant pas la déchéance.

Dans ces quelques pages, à peine 200, on découvre un homme volontaire à la vie difficile mais aussi un homme exigeant envers lui-même et ses proches, sans concession, généralement désagréable. Cependant, il force l'admiration par son courage et ses connaissances. Connaissances qui, je l'avoue m'ont parfois échappé, tout comme quelques passages aux tournures littéraires obscures pour moi, pauvre mortelle. Car j'avoue m'être sentie niaise à certains moments, lorsque j'avais du mal à percevoir le sens d'une phrase, à cause d'une plume absconse ou d'une référence inconnue. Heureusement, la majorité m'a convaincue et des pages de récit m'ont passionnée, appelant à une réelle réflexion, un questionnement sur l'Histoire et ses conséquences.

mercredi 5 janvier 2011

Le corps a ses raisons-Thérèse BERTHERAT



Une fois n'est pas coutume, je ne vous parlerai pas d'un roman mais d'un essai ou plutôt d'un manuel sur le bien-être, voire le mieux-être. Je ne lis habituellement pas ce genre d'ouvrages mais c'est une amie qui me l'a offert, en me précisant que ce livre avait changé pas mal de choses pour elle et qu'elle le relit régulièrement. L'ayant pioché au hasard dans ma PAL, je me suis plongée dedans, perplexe au départ et puis finalement intéressée, même si j'avoue ne pas avoir pris le temps d'essayer les exercices.

Thérèse Bertherat est kinésithérapeute de formation mais, rapidement, elle s'est détournée de cette formation pour mettre en place une technique, plus douce que des exercices imposés: l'anti-gymnastique.
Le principe: sentir son corps, faire des mouvements très doux sans souffrir ni faire de mal à ce corps pour se détendre mais aussi se muscler.

Dans ce livre, Thérèse Bertherat nous fait part de son expérience, expose ses théories et explique quelques exercices relativement simples à reproduire seul, chez soi.
Au final, sans être conquise j'ai été intéressée. Ayant quelques notions de relaxation, j'ai pu comparer et peut-être mieux percevoir le pourquoi du comment des exercices: la manière de les reproduire et leurs effets. Mais dans l'ensemble, si on est sensibilisé à la problématique corporelle, l'ensemble de l'ouvrage est à découvrir.
Il y a donc des chances pour que je pioche de temps en temps dans la liste de mouvements mais pour le moment, je garde ma Wii!

mardi 4 janvier 2011

Le coeur éclaté-Michel TREMBLAY


Il y a un peu plus d'un an, je vous présentais Le coeur découvert, premier volet de cette histoire d'amour entre deux hommes, dans les rues de Montreal.
Le coeur éclaté nous fait retrouver Jean-Marc, sans Mathieu, qui l'a quitté récemment. Une rupture étant généralement douloureuse, Jean-Marc a du mal à s'en remettre, et pense d'ailleurs qu'il ne s'en remettra pas. L'affection de ses voisines ne suffisant pas à faire passer ce chagrin d'amour, Jean-Marc prend la décision de partir quelques semaines à Key West. Il y logera chez un couple d'homosexuels fêtards qui vont tenter, souvent maladroitement, de lui remonter le moral.

On retrouve le même style que dans le premier volume, à peu près le même ton également mais un brin plus triste: c'est bien normal puisqu'on découvre un Jean-Marc au 36ème dessous, qui, en plus, prend l'avion pour Key West plein de culpabilité envers son ex petit ami qui se meurt à l'hôpital du sida.
Jean-Marc est vraiment un personnage attachant, pas toujours compréhensible mais que le lecteur souhaiterait voir heureux. Et il m'est avis qu'il le sera à nouveau, une fois qu'il aura accepté la fin de son histoire et pris une lourde décision.

Je suis donc pour le moment une inconditionnelle de Michel Tremblay: j'aime lire ce qu'il me raconte, la façon dont il le narre avec les expressions québécoises, sa pudeur qui ne l'empêche pas d'évoquer des sujets qui dérangent.

Une nouvelle année, encore une!


Et voilà, une nouvelle année se profile. Je vous la souhaite parfaite, remplie d'amour, de rire, d'argent, de santé et forcément, d'excellents moments de lecture.

Pour ma part, l'année 2010 fut un bon cru côté voyages: Philippines, Vietnam, Hong Kong, Japon, Saint-Martin, métropole, San Francisco et deux escapades dans les îles polynésiennes.

Ce fut un bon cru également côté rencontres.

Côté lecture enfin, j'ai lu 53 livres (en ai chroniqué moins de 10...) en entier, et en ai abandonné 4, ce qui est beaucoup pour moi qui persiste à terminer des lectures. Mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

J'ai terminé l'année avec une relecture: Les chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin. Logique quand on est en vacances à San Francisco.
Je suis maintenant de retour au bercail et la vie normale va reprendre peu à peu.