dimanche 9 mai 2010

La fureur et l'ennui-Richard FLANAGAN



Une fois de plus,je lis un auteur australien pas gai; effectivement, à part Kenneth Cook, pour l'instant tous les livres d'écrivains australiens et néo-zélandais que j'ai découverts, sont plutôt du genre déprimants. Richard Flanagan ne fait donc pas exception à la règle. J'étais prévenue, puisque j'avais déjà lu de lui, et apprécié, Dispersés par le vent.

Ce deux romans sont peu réjouissants, mettant en scène deux femmes aux destins tragiques. Certes les époques sont différentes, les lieux aussi (la Tasmanie pour Dispersés par le vent, Sydney pour La fureur et l'ennui) mais elles se ressemblent, en lutte contre les préjugés.

L'héroïne ici, c'est la Poupée, stripteaseuse dans une boîte de nuit à la mode de Sydeny; elle se produit chaque soir afin d'entasser les dollars qui lui permettront de s'acheter un appartement, une vie normale et une dignité. Elle y est presque mais une seule aventure d'un soir va tout faire basculer. Il suffira d'une nuit passée avec un beau jeune homme soupçonné d'être un dangereux terroriste pour que les médias s'emballent et que la Poupée se retrouve traquée comme une bête sauvage. Aucune échappatoire possible, à part la mort. Mais la Poupée, bien que proie facile, est maligne et ne renonce pas si vite. Elle erre dans les rues de Sydney, pensant que tout ce battage médiatique autour d'elle, qu'on appelle désormais la Veuve noire, va se tasser; mais non, elle est partout, sur tous les écrans de télé, dans tous les postes de radio. Elle doit agir et va agir...

Richard Flanagan a été inspiré, comme beaucoup, par le 11 septembre 2001, la paranoïa que cela a entraîné, ainsi que l'avidité de certains "journalistes" avides de scoops morbides.
Pour tout dire, j'ai préféré Dispersés par le vent, moins actuel. Cela dit, une fois plongée dans le roman,celui-ci a rempli son contrat: l'affaire est bien menée, avec un bon rythme, des rebondissements bien que l'on sente que l'issue risque d'être fatale. Un roman efficace qui met en scène les travers du genre humain. Peu d'espoir, peu d'illusions: une fois que le lecteur a intégré ce principe, il peut lire avec "plaisir" l'épopée malheureuse de la Poupée.

Richard Flanagan est donc pour moi, un écrivain à suivre; peut-être un jour écrira-t-il quelque chose de moins désespéré, ça pourrait être intéressant...

3 commentaires:

Joelle a dit…

C'est noté (ainsi que l'autre titre de cet auteur !) mais je pense que j'essaierai plutôt celui qui se passe en Tasmanie !

dasola a dit…

Bonsoir Sophie, je ne connais pas du tout cet auteur. Je verrai quand il paraîtra en poche. Mais pour l'instant, les romans désespérés et désespérants, pas trop pour moi. Merci d'en avoir parlé. Bonne soirée.

Amélie a dit…

J'arrive ici via votre avis sur Babelio.
Je voulais découvrir cet auteur australien depuis longtemps, et mon choix n'a peut-être pas été très judicieux. Ce fonds de terrorisme et de médias corrompus est plombant... intéressant dans le fonds, ça provoque de la réflexion d'accord, mais plombant.
J'ai hâte de le découvrir dans des trames plus historiques, avec par exemple "Le livre de Gould" que j'ai vu qualifié de chef d'oeuvre.
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