mercredi 17 août 2011

De beaux lendemains-Russel BANKS


Dans l'état de New York, en janvier, un bus scolaire s'écrase au fond d'une sablière, faisant 14 morts, que des enfants, et plusieurs blessés. Dans le petit village de Sam Dent d'où venaient ces enfants, c'est la consternation, la tristesse et la colère. Dolorès Driscoll, la conductrice du bus est choquée, tandis que les parents des enfants décédés ou blessés font appel à des avocats qui leur ont mos le grappin dessus, espérant obtenir des millions de dollars d'indemnités en mettant en cause l'Etat. Le village se retrouve changé à jamais : certaines familles ont déménagé, des couples ont divorcé, d'autres ont sombré.

Ce roman, découpé en 5 chapitres, donne à la parole à certains des protagonistes : Dolorès, Billy Ansen qui a perdu ses enfants dans l'accident, Stephens avocat new-yorkais dont on a du mal à saisir les réelles intentions, Nicole une rescapée. Ainsi, le lecteur comprend l'accident à travers le regard de plusieurs personnes, et entre dans leur intimité.

Dolorès et son mari, aphasique et paralysé, dont elle s'occupe courageusement, alors qu'elle souffre de ne pas voir davantage ses deux fils.

Billy, veuf ans avant ses 40 ans, qui perd ses deux enfants puis s'enfonce dans l'alcool.

Stephens, divorcé, une fille jeune adulte qui a mal tourné.

Nicole, paraplégique après l'accident alors que tout la prédisposait à des études brillantes.

Evidemment, c'est triste. Mais en plus, Russel Banks, pensant visiblement que les gens heureux n'ont pas d'histoire, en ajoute une couche : inceste, cancer, drogue, maladie…Chacun a eu son lot de misère.

Franchement, un peu moins de sordide ne m'aurait pas déplu ; l'accident de car scolaire qui a de graves conséquences sur les habitants de la ville me semblait déjà assez sombre, alors pourquoi en rajouter ?

Bref, j'ai été plutôt déçue, en retrait comme si j'avais eu la volonté de me préserver de toute cette noirceur. Russel Banks ne manque pas de talent, c'est certain mais j'en reste à American Darling qui, pour moi, est de loin son meilleur roman parmi les 3 que j'ai lus pour l'instant.

5 commentaires:

In Cold Blog a dit…

Comme toi, j'ai trouvé American darling plus fort que De beaux lendemains.
N'empêche que j'ai beaucoup aimé comment cette communauté a été bouleversée par cet accident. Je n'ai pas vu l'adaptation qui en a été tirée au ciné. Ni au théâtre d'ailleurs (Banks était à Paris il y a quelques mois à l'occasion de la création de la pièce).

J'ai La réserve dans ma PAL que je n'ai toujours pas lu car j'ai encore en tête les avis mitigés, voire négatifs, qui ont été publiés au moment de sa parution.

Sophie a dit…

La réserve, c'est, selon moi, un roman agréable, mais très mou. Rien à voir avec De beaux lendemains, et aux Antipodes d'American Darling.

Joelle a dit…

Je me rappelle surtout avoir été déçue par la fin que j'avais trouvée trop convenue et un peu facile ! Mais j'avais apprécié le reste du livre, avec tous ses personnages abîmés par la vie.

elodie a dit…

Pour moi c'était exactement l'inverse, j'avais été bouleversée par De beaux lendemains, admirative devant la capacité de l'auteur de se glisser successivement dans l peau des différents narrateurs et ce livre avait été un gros coup de coeur. Mais American Darling m'avait déçue, trop politique avec un personnage principal que je trouvais horripilant.

Sophie a dit…

Elodie: je suis généralement sensible au premier livre d'un auteur que je lis. Il est donc fort possible que American Darling m'ait marquée parce que c'était mon 1er Russel Banks.