
Ceci est le troisième roman de Boyd que je lis après
Un Anglais sous les tropiques, qui m’avait déçue et
La vie aux aguets qui m’a enchantée.
Avec
Comme neige au soleil, je suis à nouveau assez déçue.
Nous nous trouvons en 1914, quelques semaines avant la déclaration de guerre. Dans l’aristocratie anglaise, certains pensent que la guerre est pour bientôt tandis que d’autres ne l’imaginent même pas. Et pourtant, elle va bien avoir lieu, en Angleterre mais aussi dans ses colonies.
La guerre a donc lieu, elle est finalement beaucoup plus longue que prévu et au Kenya comme ailleurs, elle est meurtrière et en plus, dure encore plus longtemps qu’en Europe car les soldats n’apprendront l’armistice que quelques jours plus tard.
Le lecteur suit donc la Première guerre mondiale depuis l’Afrique, sous un climat chaud et humide.
On côtoie différents personnages : des officiers, des sous-officiers, des Anglais, des Allemands (pas d’Africains, nous sommes au temps de la colonisation !), une femme infirmière épouse d’un officier Allemand (Von Bishop), un Américain propriétaire d’une ferme (Temple Smith), un magistrat. On est donc plutôt dans un univers masculin, guerrier et dominateur. Les principaux personnages sont les deux frères Cobb, Gabriel l’aîné et Félix le benjamin. Tous deux embarquent pour l’Afrique mais pas en même temps ; c’est donc grâce à eux que, pendant une partie du roman, on voyage entre l’Angleterre et l’Afrique, jusqu’à ce que Félix s’engage et nous le suivons alors jusqu’à son retour au bercail et son entrée dans un vrai monde d’adultes qui ont vécu.
William Boyd, sans doute influencé par son enfance en Afrique, au Ghana plus exactement, est inspiré par ce thème de la colonisation et des Anglais qui vivaient hors de leur patrie originelle. En effet, après
Un Anglais sous les tropiques qui se passait dans le monde colonial administratif, il a récidivé avec ce roman.
J’ai un sentiment mitigé quant à ce livre : je l’ai trouvé trop long, trop superficiel mais il m’a permis de passer un agréable moment. C’est un roman assez déconcertant pas franchement désopilant mais qui peut sembler léger jusqu’à ce qu’une scène odieuse se profile de temps à autre: tête coupée, membres arrachés par des mines ou des obus, suicide particulièrement glauque et bien détaillé. Forcément, l’ambiance frivole retombe instantanément. Alors voilà, sans m’être ennuyée, ni avoir détesté, je n’ai pas été conquise.
J’ai l’impression que William Boyd a gagné en maturité avec les années et que son vrai talent de narrateur est relativement récent car, entre ce roman écrit au début des années 80 et
La vie aux aguets 20 ans plus tard, il n’y a pas photo : le premier est quelconque, le second est excellent.