De Nadir Moknèche, Avec Lubna Azabal, Biyouna, Nadia Kaci...
Goucem et Papicha, sa mère, habitent dans un hôtel au coeur d'Alger; elles ont fui la campagne où sévissent les "barbus". Or ces deux femmes sont modernes et sont donc des proies pour les islamistes: la mère était danseuse au Copacabana, cabaret à la mode plusieurs années auparavant, et la fille est, disons, libérée: à 27 ans, elle n'est toujours pas mariée mais a un amant, médecin, marié, et rencontre d'autres hommes régulièrement. Leur voisine est une prostituée, amie de Goucem. Ces femmes oscillent sans cesse entre modernité à l'occidentale et poids de la religion et des traditions; ainsi elles sortent avec le foulard sur la tête mais protent des mini-jupes sous leurs grande robe, elles cherchent le grand amour tout en profitant des plaisirs immédiats.
Avec de film, nous suivons un peu de la vie de Goucem, Papicha et leurs voisins; mais Viva Laldjérie est aussi une chronique de l'Algérie d'aujourd'hui: un pays jeune, moderne par certains aspects mais aussi très traditionnaliste avec des femmes voilées, une dominance des hommes sur les femmes. Et un Alger bien sinistré par une urbanisation anarchique et bien bétonnée.
J'ai eu du mal à entrer dans le film car les premières minutes ne sont pas tendres avec Goucem que l'on voit, en quelques minutes passer des bras d'un homme qu'elle ne connaît pas à ceux de son amant médecin. Mais au fur et à mesure que l'histoire se déroule, on aperçoit facilement les failles et la fragilité de cette jeune femme qui ne rêve au fond que d'une vie à deux, tout en étant libre de penser et de se déplacer comme elle l'entend, ce qui n'est pas chose facile pour une Algérienne des années 2000. Et Goucem m'est alors devenue sympathique et humaine, vivant dans un pays à la fois attirant et repoussant. Sa mère Papicha, jouée par Biyouna, très connue en Algérie, est particulièrement attachante. Elle est nostalgique, rêve de refaire du cabaret, pourquoi pas en tant que chanteuse. Et elle entraîne la fille du concierge dans son amour pour les paillettes.
Au final, j'ai donc beaucoup apprécié ce film, bien réalisé et au casting de bonne qualité. Une manière intelligente et divertissante à la fois de montrer le quotidien des Algériens pas tout à fait opprimés mais pas tout à fait libres non plus.
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